COMMENT PREPARER ET
PRESENTER UN EXPOSE?
INTRODUCTION : POURQUOI FAIRE UN EXPOSE ?
C’est un exercice qui permet à l’élève d’apprendre à faire des recherches sur un sujet, enrichir ses connaissances et sa culture en les reliant au travail effectué en cours; la présentation orale devant ses camarades lui permet d’apprendre à s’exprimer devant un public. Et à expliquer son travail. La préparation d’un exposé contribue à former l’élève à devenir autonome. A structurer ses idées.
COMMENT PREPARER UN EXPOSE ?
Quelles sont les étapes ?
Collecter les informations concernant le sujet : l’élève ne doit pas se contenter d’une seule source d’information. Il doit fouiller dans les livres ou les magazines et revues en bibliothèque; consulter les CD-ROM, les k7 vidéo, ainsi que les sites Internet parlant du sujet. Durant cette première phase, l’élève doit lire les documents. Et ne pas faire du copier coller à partir d’une page web.
Sélectionner les informations des différentes sources. Sélectionner, veut dire choisir les informations qui vous semblent très utiles. Durant cette étape, le mieux est de numéroter chaque passage en évitant ceux qui se répètent. A cette étape, il faut surtout relever le vocabulaire non compris et rechercher des explications dans le dictionnaire ou auprès du professeur. Car il faut être sûr d’avoir compris ce que vous allez présenter à vos camarades en classe.
Trouver des images illustrant le sujet : pour que les élèves puissent écouter et comprendre l’exposé, il est très nécessaire d’accompagner la présentation orale d’images sous forme de photographies, diapositives, cassettes vidéo ou de DVD, CD-ROM ou transparents, etc. Selon les possibilités. Vous devez légender l’image : indiquer ce qu’elle représente, son auteur (pour un tableau par exemple), sa source (où vous l’avez trouvée).
Elaborer un plan de l’exposé : le plan est très important car il permet d’organiser et d’ordonner par la suite les informations sélectionnées. Il structure les différentes parties qui seront abordées. Sans le plan on risque de présenter dans la confusion les idées à l’oral. Donc l’élaboration d’un plan est une étape essentielle.
QUI ? QUOI ? QUAND ? Où ? COMMENT ? POURQUOI ? Sont les questions auxquelles vous devez répondre clairement.
Reformuler les termes compliqués et les phrases trop longues plus simplement, avec vos propres mots, comme si vous vous adressiez à votre petite sœur/cousine ou à votre petit frère/cousin.
Comment faire le plan de son exposé ?
Il faut se servir des passages sélectionnés et numérotés pour construire le plan en suivant le schéma suivant :
Introduction ; en peu de lignes on annonce le sujet et les parties du plan de l’exposé (deux, trois ou quatre parties)
Exemple : «Notre exposé sur l’importance de la culture est constitué de trois parties.
1- nous vous présenterons d’abord la culture comme l’âme d’un peuple
2- puis l’industrie culturelle comme un des secteurs clés de l’économie de nos pays
3 – et enfin dans un contexte de mondialisation et d’ouverture des frontières, la culture comme élément d’indenté des peuples.
Première partie :
Exemple : présenter la culture sous l’angle de sa conception et de sa vision du monde, les informations intéressantes que vous avez trouvées à cet effet.
Deuxième partie : de même.
Troisième partie : de même.
Conclusion. Reprendre très brièvement ce qu’on voudrait que les camarades retiennent de l’exposé. L’élève donne son avis personnel sur ce que l’exposé a pu lui apporter par rapport à ce qu’il a réalisé en classe. Ce qu’il aurait souhaité approfondir.
Bibliographie : à la fin de l’exposé, l’élève doit également annoncer les sources de ses informations.
Remarques : l’élève doit écrire à la main son exposé. S’il est préparé en équipe, il faut se partager les tâches d’une façon claire
Notation :
L’exposé écrit est noté sur 10
le plan de l’exposé sur 3 ;
- la richesse de la documentation et la clarté de la rédaction sur 4 (attention aux fautes d’orthographe : faites-vous aider, montrez-moi votre texte avant la mise au propre) ;
l’illustration par les images légendées sur 2 ;
la bonne présentation écrite sur 1.
LA PRESENTATION ORALE DE L’EXPOSE = ALLER A L’ESSENTIEL[1] !
Conseil : Si l’exposé a été préparé en équipe, il faut se partager les rôles à l’avance, selon le plan pour que chacun puisse y participer.
L’utilisation du tableau : Il faut se servir du tableau pour annoncer le titre et le plan de l’exposé pour que les élèves puissent suivre son déroulement.
Réserver une partie du tableau pour marquer les idées importantes, les dates, les noms. On peut même faire un dessin pour mieux se faire comprendre.
Les images illustrant l’exposé : il est nécessaire de les faire circuler sans que cela perturbe la concentration des camarades. Une image jugée importante peut être choisie par l’élève qui expose afin de la photocopier à l’avance et la distribuer à toute la classe. Un panneau d’images peut également être affiché dans la salle.
Retenir l’attention de ses camarades :
1) S’exprimer naturellement, en utilisant des phrases simples, en expliquant les mots compliqués.
2) Ne pas cacher son visage avec les feuilles de l’exposé.
3) Il faut parler à haute voix. Il faut bien articuler et souvent regarder ses camarades. Il faut relever la tête pour que la voix soit dirigée vers la salle et non sur la feuille.
4) Il faut répéter les idées qui semblent importantes. Lire avec un rythme permettant à ses camarades d’entendre et prendre des notes.
5) Savoir s’arrêter et noter au tableau ce qui paraît important à retenir (vocabulaire, dates, noms propres, titre d’œuvre..).
Notation : la présentation orale est notée sur 10
-utilisation du tableau sur 2 ;
-capter l’attention des camarades par une présentation claire et organisée (plan, clarté de l’expression) sur 3 ;
- une bonne utilisation de la voix et des images sur 2 ;
-réponses aux questions sur 3.
COMMENT REUSSIR SA DISSERTATION
ANALYSER UN SUJET
Pour analyser un sujet, il faut d’abord dégager les différentes parties du libellé et les examiner minutieusement.
Un sujet comprend trois parties :
- La citation : elle permet de découvrir le thème du sujet et la thèse de l’auteur c'est-à-dire son point de vue sur le thème.
- La question qui renseigne sur le type de plan à suivre.
- La consigne donne des directives qui permettent d’éviter le hors sujet et les imprécisions.
Ensuite reformuler le sujet à partir de l’analyse faite et enfin dégager la problématique qui permet de définir exactement le problème posé par le sujet.
LE PLAN DETAILLE
Il implique une grande rigueur car il servira de base à la rédaction du devoir.
Formulez des phrases courtes mais complètes les points principaux que vous avez dégagés et, en léger retrait, les points secondaires qui s'y rattachent.
· IPP
o IA
§ IE1
§ IE2
Hiérarchisez les axes directeurs qui correspondent à l’armature du plan et composez les sous-parties.
Chaque partie comporte plusieurs sous-parties – au moins trois – qui seront présentées sous forme de paragraphes dans le devoir rédigé : chaque sous-partie développe une idée principale.
Choisissez les arguments et exemples les plus pertinents, parmi ceux que vous avez notés au cours de votre travail préliminaire.
Classez ces éléments afin de bâtir un raisonnement progressif : les idées les plus complexes prendront place à la fin de chaque partie et en fonction de la position que vous prenez face au sujet, conduisez votre lecteur à la conclusion.
Reliez les sous-parties par des articulations logiques.
LES TYPES D’ARGUMENTS
· L'argument d'autorité : on fait référence à une autorité politique, morale, scientifique reconnue et experte. Par exemple : Fumer est dangereux pour la santé, c'est ce que nous démontre le rapport sur la santé des Français rédigé par les professeurs...
· L'analogie qui consiste à comparer deux faits, deux situations pour en déduire une valeur explicative, pour donner en exemple. "L'usage du tabac est voisin de celui des drogues ou de l'alcool : il crée une dépendance physique et psychologique dont le patient aura bien du mal à se débarrasser".
· Les rapports de cause à effet. Tel phénomène entraîne tel autre phénomène selon le postulat du déterminisme. "Fumer entraîne des troubles gastriques, donne mauvaise haleine et perturbe l'odorat comme le goût".
· Les avantages ou les inconvénients. Recherche des effets sur différents plans. "Arrêter de fumer augmente l'espérance de vie, permet de réduire les dépenses de santé..."
· Utilisation de données scientifiques, historiques, numériques. En principe elles sont irréfutables. "L'usage du tabac est la première cause des cancers du poumon et de la gorge".
· Par analyse et élimination des autres solutions. Valable pour une argumentation longue ou la réponse à de prévisibles objections. "Recourir à des cigarettes sans tabac n'élimine pas les risques représentés par les goudrons, la toxicité des produits résultant de la combustion..."
· Par généralisation. À partir d'un ou deux exemples, on généralise. "Les programmes de prévention menés en Allemagne et les séances d'éducation scolaire au Luxembourg ont montré tout l'intérêt..."
· Argument des « paliers ». Les efforts, les sacrifices font parvenir à un palier, avec les premiers résultats positifs, et ainsi de suite jusqu'au résultat final. "L'augmentation des taxes sur le tabac, l'interdiction de fumer dans les lieux publics ont fait à nouveau parler du tabagisme et ont permis à un nouveau public de prendre conscience de ses méfaits. Ils ont ainsi conduit à une baisse de la consommation"...
· L'accord paroles/actes : Pour rendre sympathique, marquer la loyauté. "Le ministre de la santé a décidé de s'arrêter de fumer lors du lancement de la campagne de prévention. À ce jour sa détermination n'a pas faibli"...
· L'alternative : blanc ou noir, la bourse ou la vie, la valise ou le cercueil. "Les femmes doivent choisir : soit l'arrêt du tabac, soit des risques accrus de cancer, un vieillissement des tissus accéléré, une peau terne, un affaiblissement marqué de leur pouvoir de séduction"...
· Appel aux valeurs supérieures. Importance du point de vue choisi. "L'usage du tabac n'est pas dangereux seulement pour le consommateur, mais pour tous ceux qui sont intoxiqués passivement dans son entourage. C'est donc non seulement une question de bonnes manières, mais plus encore de civisme et de santé publique que de s'abstenir de fumer dans un lieu public".
· Prise à témoin. Recherche de l'accord du destinataire. "Voyez-vous d'autres moyens que l'interdiction de la publicité pour les marques de cigarettes ?"
· Argument ad hominem: L'argument ad hominem ou argumentum ad hominem est une stratégie qui consiste à opposer à un adversaire ses propres paroles ou ses propres actes. Il s’agit de discréditer la personne plutôt que la position qu’elle défend. L’idéal est bien de montrer la contradiction entre les propos et les agissements. C’est la mise en évidence du « Fais ce que je dis et non pas ce que je fais ».
Typiquement un argument ad hominem est construit selon le schéma suivant :
Untel défend telle position.
Or Untel n'est pas crédible (pour des raisons liées à ses paroles, à ses actes) quand il affirme cette position.
Donc cette position est fausse.
Les hommes politiques abusent de ce type d’argument, et contribuent ainsi à rabaisser le débat en confondant les idées et les personnes. Il est en effet vicieux de créer l’amalgame entre la véracité d’une position et l’intégrité d’une personne.
NB : L'ironieest une argumentation par l'absurde, qui tente de séduire le lecteur par un appel à son intelligence. En effet le lecteur doit comprendre qu’il est appelé à prendre ses distances avec la formulation brute et qu’il doit inverser les affirmations de l'auteur. C'est un jeu subtil, fascinant, mais qui peut produire l'effet contraire à celui qui est escompté si le lecteur accepte tout au premier degré.
L'ironie est une arme essentielle de la stratégie argumentative parce qu'elle rend le récepteur complice, qu'elle l’oblige àparcourir la moitié du chemin dans l'adhésion à la thèse. L’opinionse dissimule en effet derrière une formulation strictement inverse ; aussi le lecteur doit-il être attentif et réagir aux indicesqui la lui indiquent :
Une logique absurde :elle consiste à relier une cause donnée et une conséquence sans rapport avec elle. L'absurdité marquée de cette relation doit heurter le lecteur. Par exemple, Montesquieu, dénonçant le racisme primaire s'exprimait ainsi : "[Les nègres] ont le nez si écrasé qu'il est presque impossible de les plaindre".
LES STRATEGIES ARGUMENTATIVES
1. Soit tous les arguments sont en faveur de la thèse soutenue par le locuteur (plaidoyer, apologie) : la thèse, placée en tête du raisonnement, est reprise en conclusion.
2. Soit la thèse est soumise à controverse dialoguée (discussion, débat) : il faut alors prendre en compte la thèse opposée. On peut dans ce cas :
- Réfuter les arguments pour leur faiblesse
- Objecter, opposer des contre-arguments qui invalident ceux de l’adversaire
- Jouer la concession (donner raison pour mieux ensuite rejeter la thèse adverse).
3. Soit on vise à disqualifier l’adversaire, à polémiquer. On peut alors :
- raisonner par l’absurde (envisager les absurdités qui succéderaient à l’adoption de la thèse adverse)
- enfermer la thèse adverse dans un dilemme (choix impossible)
- utiliser l’ironie, feindre d’adopter le raisonnement de l’autre pour mieux le ridiculiser
- s’attaquer à l’adversaire et à son histoire, sa vie : attaques personnelles (ad hominem).
Le souci de l’effet à produire est très fort dans le discours argumentatif. Il doit s’adapter à sa cible et disposer d’une argumentation évolutive, en fonction du caractère de son destinataire.
L’adaptation à l’auditeur relève parfois de la manipulation. C’est le cas lorsque les propos visent à tromper le destinataire (discours politique, commerce). Il y a une étroite proximité entre la parole efficace et la parole manipulatrice (publicité).
PROCÉDÉS D'ÉTAYAGE
Pour enrichir, approfondir et expliquer vos arguments
Procédés pour étayer vos arguments |
Exemples |
La citation Consiste à rapporter les paroles de quelqu'un de manière directe ou indirecte. La citation permet d'appuyer une preuve ou une raison invoquée dans un argument en recourant à un témoin ou à un expert. |
Une étude portant sur les effets de la crise est parvenue à la conclusion que la peur et l'inquiétude associées à cette dernière augmentent davantage les risques de problèmes sociaux que la crise elle-même. |
L'accumulation Consiste à utiliser plusieurs éléments pour servir une même preuve ou une même raison. |
C'est la famille qui ressent toutes les conséquences de ces bouleversements sociaux : accroissement marqué de la violence conjugale, augmentation importante du divorce, hausse significative du taux de suicide, progression alarmante de la dépendance à l'alcool et aux drogues et combien d'autres manifestations en inflation constante. |
La comparaison Consiste à rapprocher des éléments qui sont semblables ou différents. Elle permet de mieux faire comprendre un fait ou un énoncé général. |
À l'opposé des générations précédentes qui ont connu la croissance économique, les jeunes savent qu'ils devront régler différents problèmes sociaux s'ils veulent connaître des jours meilleurs. |
La définition Permet de préciser ce que signifie un mot, une expression, un concept, un fait. Peut servir à produire un effet d'évidence. |
Il est communément admis qu'un système est en crise lorsque les problèmes qu'il engendre deviennent impossibles à régler sans une remise en question de ses structures et de son fonctionnement. |
La description
Consiste à présenter un élément pour en faire connaître les principales caractéristiques. Peut renforcer une preuve ou une raison.
|
Depuis un demi-siècle, la structure familiale a beaucoup changé. Contrairement à la famille d'autrefois, qui comportait un père, une mère et plusieurs enfants en relation étroite avec leurs oncles et tantes, cousins et cousines, la famille d'aujourd'hui se conforme à différents modèles. |
L'exemplification et l'anecdote Consiste à recourir à une personne, à un fait ou encore à une anecdote pour illustrer un propos. L'anecdote consiste à raconter un événement de la vie quotidienne. L'exemple de droite est une anecdote. |
Les gens n'ont plus de compassion. On m'a raconté récemment qu'un sans-abri était mort gelé sur un trottoir où passaient bon nombre de personnes qui auraient pu lui venir en aide. |
LES CONNECTEURS LOGIQUES
Les connecteurs sont des mots de liaison. Ils sont aussi appelés mots charnières ou bien encore mots outils. Leur but est de relier les propositions, les phrases ou les paragraphes d'un texte.
Ils servent à situer les événements, les personnages et les objets dans le temps (chronologie) et dans l'espace et jouent un rôle clé dans la cohérence (logique) et la progression du texte.
Ils mettent l'accent sur le raisonnement qui sous-tend un paragraphe ou un texte. Ils sont indispensables dans un texte argumentatif, explicatif ou démonstratif. Ils structurent aussi les raisonnements mathématiques, marquent la progression logique ou chronologique : d'abord, ensuite, enfin, d'une part, d'autre part, en effet, de plus, en outre, si... alors, donc, cependant, pourtant, néanmoins, par contre, en revanche, mais, or, donc, en bref, en définitive, en conclusion, enfin, tantôt.
Le syllogisme, raisonnement qui part de deux propositions pour en déduire une troisième, et la charade utilisent explicitement ou implicitement les connecteurs logiques.
a) Les appartements bon marché sont rares
b) Or, les appartements rares sont chers
c) Donc les appartements bon marché sont chers J
d) L'ensemble des connecteurs comprend différentes classes de mots invariables : adverbes, conjonctions de coordination, conjonctions de subordination.
v Vous voulez renforcer une idée, utilisez :
De plusrappelez-vous ce que je vous ai dit hier...
De même que pour vous!
En outre ce n'est pas le moment.
Au demeurant vous saviez que c'était interdit.
Egalement pour vous Laurent!
v Vous voulez illustrer un argument, utilisez:
Par exempleregardez cette image...
Ainsi que Lucile l'a démontré hier ...Entre autres référez-vous à l'ouvrage de ...
Notamment dans l'œuvre de ...
v Vous voulez mettre en balance deux possibilités, deux situations, utilisez:
D'un autre côté si son idée me paraît exploitable....
D'une part je ne te crois pas, d'autre part ce n'est pas le moment!
v Vous voulez conclure un sujet, utilisez:
Brefvous m'avez compris.
En brefc'est parfait.
Pour résumervotre devoir n'est ni fait, ni à faire.
Au finaltout est bien qui finit bien.
En définitivevous êtes quand même reçu.
En sommec'est ce que vous voulez, c'est ça?
Somme touteil sera arrivé à ses fins.
Toutcompte fait je suis contente.
En d'autres termesil faudra qu'on se réunisse.
A travers l’Œuvre de Nazi Boni : Crépuscule des temps anciens
Par Hassan KINDO
PLAN DE L’EXPOSE
Introduction
I. Biographie et Bibliographie
1- Biographie
2- Bibliographie
II. Présentation de l’œuvre
1- Structure
2- Résumé
III. La vision du monde qui se dégage dans l’œuvre
1- L’optimisme
2- Le Pessimisme
3- L’organisation du peuple Bwamu
4- La métamorphose du peuple Bwamu après l’invasion coloniale
IV. Portée de l’œuvre
Conclusion
Introduction
La littérature négro-africaine né du besoin de l’homme noir de se faire entendre a pris de l’ampleur après les indépendances. C’est ainsi que de nombreux élites africains ce sont engagés à dénoncer les méfaits de la colonisation tout en valorisant leur culture. Parmi ces écrivains nous pouvons citer Nazi BONI avec son œuvre Crépuscule des temps anciens qui est le premier roman burkinabé. Cette œuvre constitue un tableau attachant de la Haute Volta du temps jadis. C’est l’occasion pour l’auteur de montrer à la fois l’originalité et la richesse des anciennes civilisations africaines fondés sur des valeurs d’honneur, de courage et de solidarité et leur volonté de résistance à l’invasion et à la servitude étrangère. Notre tâche s’articulera sur la vision du monde qui se dégage dans cette œuvre.
I. BIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE
1- BIOGRAPHIE
Né en 1909 à Bwan, un petit village de la Haulte Volta actuel Burkina Faso, Nazi Boni appartient à l’ethnie Bwaba sous groupe de la branche des mandés. C’est de son village natal et des villages environnants qu’il est question dans Crépuscule des temps anciens. Il fréquente l’école primaire de Dédougou chef lieu Bwaba de 1921 à 1925 puis l’école primaire supérieure de 1925 à 1928. Enfin à l’Ecole Normale William PONTY de CORE au Sénégal de 1928 à 1931 il sortie nanti du diplôme d’instituteur. En 1939, il obtint le Diplôme d’Aptitude Professionnelle (DAP)
Nazi BONI fut d’avantage un homme politique qu’un homme de lettre. D’abord député au palais Bourbon en France de 1944 à 1958. Il devient membre de l’assemblée territoriale de la Haute Volta de 1958 à 1959. Il fut contraint à l’exil en 1960 ses biens confisqués mais idéaliste qu’il était, il se tourna sans aucune amertume vers les lettres. Certainement empli de cette nostalgie que récentes tous les exilés, il écrivit Crépuscule des temps anciens se consacra à la recherche et produisit Histoire synthétique de l’Afrique résistante. Il entra dans son pays natal en 1966 mena des activités politiques et littéraires, fonda le collège de l’avenir de Bobo Dioulasso qui a formé et forme encore aujourd’hui bien de cadres de la nation. C’est en se rendant à une conférence sur « les fondements traditionnels et modernes des pouvoirs en Afrique » dans le cadre du cercle de l’activité littéraire et artistique de la Haute Volta ( CALAHV) qu’il trouva la mort dans un accident de voiture en 1969. Il a récemment été érigé au rang de « héro national du Burkina Faso ».
2- Bibliographie
Nazi Boni ayant été plus un homme politique qu’un homme de lettres n’a laissé à la Littérature Burkinabé écrite que deux œuvres à savoir Crépuscule des temps anciens publié en 1962 aux éditions présences africaines et Histoire synthétique de l’Afrique résistante qui sera édité à titre apostume en 1972
II. Présentation de l’œuvre
II.1 La structure de l’œuvre
« Crépuscule des temps anciens » est un roman peut volumineux de 256 pages et comporte 15 chapitres. On peut alors diviser l’œuvre de la manière suivante :
Première partie : le passé harmonieux du Bwamu. Cette partie se situe exactement entre les chapitres I à V (pages 21, 31,103). L’auteur évoque la vie paradisiaque des Bwamu par le biais de l’ancêtre du village. En ces temps régnait une parfaite symbiose entre l’homme et la nature. Des saisons avaient succédé aux saisons mais le Bwamu vivait toujours dans une ambiance exaltante. La fin de cette partie est marquée par les activités du Yumbeni (obsèques) de l’ancêtre Diyioua.
Deuxième partie : l’initiation des Bwaba au Do (page 105-203)
Chapitres VI à XIII. Dans cette partie, l’auteur peint le courage et le labeur des juniors animés par la grande volonté de prendre la « force » aux mains de leurs aînés, les yénissa. Il est également question du quatrième mariage de Térhé, le héros avec Hadonfi et aussi de son pacte de sang avec Hakanni. En marge de tout cela, cette partie fait cas de la préparation d’une décoction fatale par le vieux Lowan qui tenait à éliminer sa nièce Hakanni et son amant.
Troisième partie : la fin du vieux Bwamu (pages 205-256) cette partie est comprise entre les chapitres XIV- XV. Elle est marquée par l’arrivée des colons sur la terre de Bwan et ses environnants. Elle marque également l’empoisonnement de Térhé par Lowan, suivi de sa mort et la mort de kya, le « téméraire ». Notons aussi la mort de Hakanni, due au pacte signé entre elle et Térhé. Lowan, le sinistre n’échappe pas, lui aussi appel de Dombéni (DIEU le Grand)
II.2 Résumé de l’œuvre
Le Bwamu, terre natale de Nazi, a fait l’objet de son œuvre, Crépuscule des temps anciens » avant et pendant l’invasion coloniale. Le récit commence par une évocation de l’âge d’or qui est de trois cent ans moins vingt pour s’achever dans le sang et les ruines de la grande révolte. Par le biais de cette œuvre, l’auteur relate avec minutie la vie quotidienne du peuple Bwamu. En effet, les Bwamu menaient une vie paisible du fait qu’ils jouissaient d’un riche e trésor, de mystères et de magies. En outre il faut reconnaître que l’intérêt de l’œuvre se situe au niveau de l’analyse de certains personnages représentatifs du Bwamu : Térhé et Hakanni, symboles de force, de beauté, de perfection et d’harmonie, Lowan et Kya, illustration de l’aspect négatif, anti –progressiste du Bwamu. Le conflit vécu par ces personnages constitue sans doute l’essentiel de la maire intrigue de cette œuvre. Kya, faisant déjà parti de la légende était considéré comme
Comme un brave homme et reconnu pour son courage .Mais il tuait par vanité et pour la passion de la gloire c'est-à-dire pour le plaisir de tuer. Cependant, grâce, aux exploits de Terré, Kya perdit peu à peu son titre .Ainsi après sa mort, son père Lowan ayant longtemps guette Terré réussit à l’empoisonner en versant dans son l’eau de bain une substance mortelle de sa fabrication.
Malgré les efforts consentis par son père , les anciens , les voyants , et les guérisseurs , le champion de Bwans ; l’intrépide Térhé mourut .Mais sa mort ne se fit sans punition .Térhé Yaro , son premier fils tue Louwan avec l’aide de ses trois camarades pour se venger de la mort de son père .En effet , la mort de Térhé ne pouvait rester impunie car elle était assimilée au déclin du Bwamu .Hakani , à cause du pacte de sang conclu avec son « tout « rendit l’âme à son tour et put ainsi partager la même tombe que Térhé .En d’autres termes , ce roman serait la mésaventure de la société traditionnelle du Bwamu
III – La vision du monde qui se dégage dans l’œuvre
1) L’optimisme
Selon le Larousse , l’optimisme est l’attitude de ceux qui prétendent que tout est pour le mieux dans le monde ou que la somme des biens l’emporte sur celles des maux .
Ainsi dès les premiers pages de l’œuvre, Nazi Boni nous laisse penser à un optimisme incontestable dans lequel baignait le peuple Bwamu .En effet la sagesse bwa nous apprend que : « le Dombeni c'est-à-dire Dieu le grand ne crée jamais un oiseau aveugle sans au préalabre nanti des moyens de trouver sa pitance » page22. Autrement dit tout être crée par le Dieu tout puissant ne manquera jamais de quoi se nourrir sur terre .De ce fait le peuple bwa ne devrait plus se faire des soucis quant à leur avenir d’autant plus que le Dombeni a tout prévu pour eux .Cela s’illustre à travers ces questionnements : « pourquoi se préoccuper de l’avenir ? Pourquoi se tracasser ? » Page 22. leur confiance en eux même et en leur puissance occulte était telle qu’en face même de l’ennemi les habitants de chaque quartier bwa se disaient capables de le vaincre à telle enseigne qu’ils n’alertent pas leurs voisins .Chacun se voyait courageux et invinsible : « Nous sommes des hommes et non des femmes. Nous n’appellerons pas au secours. »
2) Pessimisme
Pessimisme vient du (latin pessimus = très mauvais) opinion de ceux qui pensent que tous va au plus mal .Ainsi croyant vivre dans l’Eldorado, la succession des événements présages un sentiment de désespoir pour le bwamu notamment avec l’avènement du colon .De ce fait, on reconnaissait que le bwamu vivait les instants crépusculaires d’une ère mourante .Les uns après les autres, d’importants événements révélaient le prochain craquement de l’armature des institutions traditionnelles.
En outre le pessimisme du bwamu s’accentu avec l’empoisonnement de Térhé par lowan après maintes tentatives .D’aucuns étaient persuadés que « la mort de thèré serait la fin de la gloire du bwamu, la fin de notre « soleil » de notre ère et de « l’avènement de nouveaux temps qui réaliseront la féminisation des hommes » page 245 .A la mort de Térhé d’autres ont affirmé qu’il a emporté avec lui le dernier soleil du bon vieux temps des Bwawa.
Le pessimisme s’observe également à travers la famille de Térhé et Hakani, en effet. Les siens disaient ‘’ Térhé amène nous ‘’ et Hakani qui s’est laissée mourir car « son tout n’est plus et que la vie sans lui n’aurait plus de sens pour elle page 253.»
3) L’organisation du peuple Bwamu avant la colonisation.
A l’instar des autres peuples, le Bwamu était également organisé : cette organisation permit au peuple Bwamu de réaliser des exploits et de relever dans cette même optique des dépits. Ainsi chacun reconnaissait sa place et la tâche qui lui revenait. A la tête de cette organisation se trouvait le chef de terre suivit des seniors qui l’assistaient dans ses discisions , ensuite venait les juniors qui faisaient preuve de bravoure et de dynamisme dans toutes les activités qu’ils entreprenaient .En effet , les Bwawa dominés par la passion de la gloire et la force physique adoraient la guerre et le sport , ils luttaient en toute occasion .En saison sèche , ils pêchaient chassaient à l’arc aux fusils et organisaient des fréquentes compétitions de courses ( page 29) ; en hivernage , ils s’occupaient des travaux champêtres entretenaient des jardins de légumes et de tabac . « Parallèlement, ils s’adornaient à l’agriculture, à l’élevage des bestiaux et surtout de la volaille » page (29 30) .Quatre choses faisaient le bonheur du Bwamu : le sport, le flirt, la musique et la danse .Les Bwans accordaient une importance à l’honneur au devoir, à la loyauté, à la solidarité qui sont des valeurs principales de la société traditionnelle Bwamu. En plus, les Bwans avaient une croyance aux fétiches.
3- La métamorphose du peuple Bwamu après l’invasion coloniale
Le roman crépuscule des temps anciens est une chronique qui, couvre 3 siècles de l’histoire du Bwa jusqu’au début de la colonisation.
Le peuple Bwamu tout comme les autres sociétés africaines qui ont connus la colonisation va subir une métamorphose surtout au niveau culturel .En effet dans la société Bwa , certains rites sacrés seront bafoués par le colon considéré comme l’être surnaturel ‘’ a qui on craignait toute tentative de reproche .C’est ainsi que Binger est monté chaussé à l’étage du vieux Dofini sans être puni .La désobéissance des coutumes entraine la colère des dieux et génies Bwamu qui ne répondent plus aux attentes de leurs adorateurs d’où un malheur éminent : « par malheur les femmes enceintes faisaient fausses couches , les bébés mouraient , et les chèvres biquetaient les animaux crevaient , les œufs pourrissaient (….) , le Bwamu s’acheminaient vers son calver page 232. »
Cependant avec la mort de Tèhré, l’héros invinsible du Bwamu qui a été empoisonné est un signe qui montre la chute du Bwamu face à la puissance étrangère. L’auteur à travers l’annonce du décès de ce dernier, confirme la décadence de la gloire du Bwamu et l’avènement du nouveaux temps qui se réalise.
IV) La portée de l’œuvre
Pour faire connaitre un peuple d’Afrique noire , hormis la technique de la pure recherche scientifique , Nazi Boni s’est tourné vers les détenteurs de la tradition pour restituer avec précision l’univers du Bwamu .C’est d’ailleurs ce qui fait de lui le premier célèbre écrivain burkinabé et l’un des pionniers de la négritude . Dans Crépuscule des temps anciens, l’auteur nous fait découvrir des valeurs d’éthique et d’esthétique inhérentes au peuples Bwamu .Il exprime la vie paysanne , religieuse , guerrière et sentimentale de ce peuple en action à une époque antérieur à la colonisation .Cette façon d’écrire entretient des relations avec le courant de la négritude .Dans cette œuvre Nazi Boni appelle l’Afrique à la renaissance , à l’adaptation et à la réalisation .De ce fait elle doit surmonter son complexe d’aliénation , refouler ses rancœurs se réconcilier avec elle –même et avec le reste du monde.
Conclusion
Crépuscule des temps anciensn’est pas la description d’une société statique d’un moment de l’histoire .Nazi Boni fait une étude diachronique du Bwamu dans son œuvre .Ainsi l’usage du Bwamu dans cette œuvre s’inscrit dans le cadre d’une pratique negro- africaine .Celle –ci est déjà notoire chez Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor.
Selon Nazi Boni le rôle de la littérature est d’inventorier et de faire connaitre les éléments de la culture africaine. Cela permettra à l’Afrique d’être « au rendez-vous du donné et du recevoir » Crépuscule des temps anciens est donc un roman de la négritude puisqu’il vise à rattacher les noirs à leur histoire, leur tradition, leur langue.