• CHAPITRE I : LA CONTRACTION DE TEXTE<o:p></o:p>

    Leçon 1 : Etude des textes supports<o:p></o:p>

    Texte 1 : <o:p></o:p>

                La planification familiale apparaît aujourd’hui comme un outil de développement nécessaire au service du couple et de la société.<o:p></o:p>

                Tout d’abord, la connaissance et l’utilisation de méthodes contraceptives sont des moyens de planification permettant à un couple de décider librement et de manière responsable du nombre de ses enfants. Tel est le cas de Paul Kientéga et de son épouse Henriette qui ont trois enfants comme ils l’ont souhaité.<o:p></o:p>

                Par ailleurs, une telle planification leur a permis de bien s’occuper de leurs trois enfants avec des revenus moyens. Par exemple, le couple a su toujours faire face aux dépenses qu’exigent les besoins en nourriture, vêtements et soins de santé de la famille.<o:p></o:p>

                Quant à l’éducation de leurs trois enfants, Paul et Henriette l’assurent sans difficultés majeures. Ainsi, Aline l’aînée, fréquente la classe de première au lycée, son petit frère Joël est en classe de quatrième au collège et Lucie la benjamine prépare le certificat d’études primaires.<o:p></o:p>

                En conséquence, on peut noter avec satisfaction que la planification a largement contribué à l’épanouissement de la famille Kientéga.<o:p></o:p>

    Extrait des annexes du mémoire de DEA de Arouna DIABATE, année académique 2000-2001, Université de Mons-Hainaut, Belgique<o:p></o:p>

    QUESTIONS<o:p></o:p>

    1-      Trouvez l’idée prise de position de l’auteur.<o:p></o:p>

    2-      Structure du texte : dégagez de manière claire, les différentes idées arguments et les exemples qui les soutiennent.<o:p></o:p>

    3-      Trouvez dans le texte  des mots liens et donnez leur signification.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Texte 2 : <o:p></o:p>

    Les disparités dans l’accès à la scolarisation dans les pays du tiers monde : le cas des femmes.<o:p></o:p>

           Si les tendances actuelles devaient se poursuivre, les disparités grandissantes entre les sexes en matière d’alphabétisme seraient probablement aggravées par des contraintes économiques qui pousseraient les femmes vers les emplois non qualifiés et relègueraient l’alphabétisation au bas de l’échelle des priorités nationales.<o:p></o:p>

    Chez les hommes et les femmes du tiers monde, l’analphabétisme est lié à la pauvreté, aux inégalités et à l’oppression. Systèmes éducatifs coloniaux ont parfois accentué, de différentes manières, la discrimination. Les inégalités dans l’accès à la scolarité sont largement responsables de l’analphabétisme actuel chez les adultes. La répartition traditionnelle des rôles familiaux et sociaux entre les sexes empêchait la plupart des filles de suivre une scolarité. Celles qui y réussissaient quand même subissaient des pratiques éducatives qui ne faisaient qu’accroître leur subordination. Aujourd’hui, la discrimination déclarée de l’époque coloniale est moins courante, mais le système patriarcal et l’oppression sociale subsistent encore.<o:p></o:p>

    Pourtant, dans de nombreux pays du tiers monde, de plus en plus de femmes, surtout en milieu rural, s’efforcent de suivre les cours d’alphabétisation. Beaucoup y voient un moyen d’assumer intelligemment les responsabilités que leur ont abandonné leurs maris en partant travailler à la ville. Elles veulent aussi lire leurs lettres et y répondre sans avoir à solliciter d’aide.<o:p></o:p>

    Cependant malgré les nombreuses raisons qui poussent les femmes à s’instruire, leurs occupations traditionnelles et leurs nouvelles responsabilités leur interdisent une présence régulière aux cours et un apprentissage correct. Elles sont surchargées de corvées domestiques cuisine, ménage, approvisionnement en eau et en bois de chauffage, travaux agricoles et autres activités de subsistance. Des grossesses répétées leur laissent peu de ressources et de forces à consacrer à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Même lorsqu’elles parviennent à se rendre aux cours, elles doivent emmener leurs enfants, ce qui nuit à leur concentration. <o:p></o:p>

    Il est très rare que des dispositions soient prises pour la garde des enfants dans le cadre des programmes d’alphabétisation bien que dans certains pays on ait proposé aux femmes des cours dans des pensionnats, loin des exigences et des obligations concurrentes. Mais d’autres problèmes ont surgi : manque de qualification des enseignants, pénurie de vivres, absence de conforts programmes trop courts.<o:p></o:p>

    Les femmes sont, par ailleurs découragées par l’attitude de leur mari et parfois même des enseignants du sexe opposé, qui vont jusqu’à leur interdire l’accès aux cours d’alphabétisation. Les hommes craignent qu’en s’instruisant, elles ne révèlent leur propre ignorance et contestent leur autorité au sein de la famille.<o:p></o:p>

                                     Agneta LIND, Le courrier de l’UNESCO Juillet 1990

    Texte 3: <o:p></o:p>

     La place de la littérature<o:p></o:p>

           Si donc l’écriture (moyen d’expression par des signes écrits) est un phénomène relativement récent au Burkina, la parole, un autre moyen d’expression bien plus populaire que l’écriture, elle, date de la nuit des temps. C’est par les gestes et la parole – bien avant l’écriture – que les hommes ont commencé  à communiquer.

           Ainsi la littérature orale – dont le principal moyen d’expression est avant tout la parole qui, bien entendu, peut être accompagnée de gestes, de mimiques, d’attitudes diverses, etc. s’est avérée le vecteur primordial des civilisations africaines, et donc celle du burkinabé. Aussi nous comprenons tout de suite son importance pour les peuples Burkinabé.

           Importance parce que la littérature orale, comme nous le savons tous, a un caractère collectif et communautaire. Les œuvres qui sont produites le sont par les membres de la société qui s’inspirent des thèmes, qui de l’air musical, qui de la structure textuelle, qui des personnages, etc. C’est pour cela que l’on a soutenu, à juste titre d’ailleurs, que les œuvres de la littérature orale sont anonymes et appartiennent à toute la collectivité.

            Etant un bien d’expression populaire, la littérature orale sied bien à toutes les sociétés dites de civilisation orale. C’est le domaine privilégié de « tous ceux qui ne savent ni lire ni écrire, mais qui savent raconter ». De ce fait, c’est une littérature à la portée de l’ensemble des membres de la société, même si pour certains genres oraux il faut observer quelques règles et avoir un minimum d’aptitudes pour la  théâtralisation. C’est aussi un atout de cette littérature que d’être facile d’accès à beaucoup de gens : cela nous rassure sur son contenu sociologique qui n’est autre que le cumul d’une multitude d’expériences, d’idées, de conceptions, etc., venant de personnes diverses.

           C’est pourquoi la littérature orale renferme une documentation séculaire et se dresse en immense grenier de connaissances sur les sociétés africaines. Aussi est-elle à même de fournir des informations très précieuses aux chercheurs dans la plupart des domaines de recherche : Histoire, Ethnologie, Pharmacopée, Musique, etc. Grâce à elle, on a pu retrouver des sites historiques par des fouilles méthodiques.

           Enfin, la littérature orale est un moyen d’éducation de la société (par la morale, les leçons à tirer, le savoir qu’elle décèle), et un moyen de diversement (l’humour, la détente et le spectacle sont quelquefois de la partie) et un facteur de cohésion sociale (par l’esprit communautaire qui l’anime).

    A cela, il faut ajouter aussi qu’elle est vivante ; elle s’adapte à son époque et vit avec son temps. Elle est d’utilisation très souple. Lors des séances de contes par exemple, chacun peut prendre la parole, approuver, infirmer ou compléter ce que le conteur dit : une preuve de plus qui confirme la popularité de la littérature orale.

           Pour toutes les raisons citées, on peut comprendre facilement que la littérature orale tienne une place importance dans la société burkinabé.

                                       Alain Sié KAM in Notre librairie N°101, Avril-Juin 1990, p.23<o:p></o:p>

     

     

     

     

     

     

     

    La progression thématique.<o:p></o:p>

    Chaque phrase comporte : <o:p></o:p>

    Ø  Un thème : c'est ce dont on parle. Chacun des interlocuteurs admet ou connaît le thème lorsqu'il le rencontre. Il fait, en effet, partie ou bien de ses connaissances, ou bien des connaissances que lui a déjà fournies le texte. <o:p></o:p>

    Ø  Un propos : c'est ce qu'on dit du thème. Il s'agit d'une information nouvelle, donnée sur le thème. <o:p></o:p>

    La progression thématique est la façon dont les phrases s’enchaînent par rapport aux thèmes abordés. Il existe trois grands types de progressions thématiques.<o:p></o:p>

     

    1.    La progression à thème constant<o:p></o:p>

    Dans la progression à thème constant, le thème ne change pas d’une phrase à l’autre, le même thème est repris en début de chaque phrase soit en reprenant le même nom soit en faisant des reprises nominales ou pronominales. <o:p></o:p>

    Elle est fréquente dans les textes : <o:p></o:p>

    -       narratifs (ex. : présentation des actions ou des réflexions successives d'un personnage donné) <o:p></o:p>

    -       de portrait d'un personnage (ex. : notice biographique) <o:p></o:p>

    -       injonctifs, par ex. de type publicitaire (ex. : le thème des phrases rappelle de manière martelée le produit vanté) <o:p></o:p>

    Exemple:      « Le monsieur s’inclina, et, pendant qu’il faisait le mouvement d’étendre son bras, Emma vit la main de la jeune dame qui jetait dans son chapeau quelque chose de blanc, plié en triangle. Le monsieur, ramenant l’éventail, l’offrit à la dame, respectueusement ; »<o:p></o:p>

    « Charles se traînait à la rampe, les genoux lui rentraient dans le corps. Il avait passé cinq heures de suite, tout debout devant les tables, à regarder jouer au whist sans y rien comprendre. »  (Flaubert, Madame Bovary) <o:p></o:p>

     

     2. La progression à thème linéaire<o:p></o:p>

    Dans la progression à thème linéaire, la phrase qui suit à pour thème un élément du propos de la phrase précédente.<o:p></o:p>

     On la trouve fréquemment dans les textes explicatifs (à enchaînement déductif, en particulier). <o:p></o:p>

    Exemple:    « Le rez-de-chaussée se compose d’une première pièce éclairée par les deux croisées de la rue, et où l’on entre par une porte-fenêtre. Ce salon communique à une salle à manger qui est séparée de la cuisine par la cage d’un escalier dont les marches sont en bois et en carreaux mis en couleur et frottés. (Balzac, le Père Goriot).<o:p></o:p>

     

    3. La progression à thème éclaté<o:p></o:p>

    Dans la progression à thème éclaté, la 1ère phrase donne un thème central, chaque thème des phrases suivantes est un sous thème de ce thème central.<o:p></o:p>

    Elle se rencontre beaucoup dans les textes descriptifs (ex. : accumulations de détails à propos d'un ensemble qui est décrit). <o:p></o:p>

    Exemple: « Elle grelottait tout en mangeant, ce qui découvrait un peu ses lèvres charnues, qu’elle avait coutume de mordillonner à ses moments de silence.<o:p></o:p>

    Son cou sortait d’un col blanc, rabattu. Ses cheveux, dont les deux bandeaux noirs semblaient chacun d’un seul morceau, tant ils étaient lisses, étaient séparés sur le milieu de la tête par une raie fine, qui s’enfonçait légèrement selon la courbe du crâne ; » (Flaubert, Madame Bovary).<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

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    <o:p> </o:p>

    TEXTE N° 1<o:p></o:p>

    Savoir s’alimenter<o:p></o:p>

                         Les experts du monde entier-médecins, biologistes, nutritionnistes, diététiciens- sont formels : il existe des relations irréfutables entre la plupart des grandes maladies du monde industriel et la surconsommation ou la déséquilibre alimentaire. Maladies cardiaques, attaques, hypertension, obésité, diabète, dégradation de la qualité de la vie 3eme âge, tel est le lourd tribut  que nous devons payer pour trop aimer, la viande, les graisses ou le sucre. Jour après jour, année après année, nous préparons le terrain aux maladies qui nous emporteront prématurément.<o:p></o:p>

                         Le tiers-monde meurt de sous-alimentation et nous de trop manger. Pléthore ou carence : les maladies de la malnutrition ou de la sous-alimentation tuent probablement dans le monde d’aujourd’hui plus que les microbes et les épidémies. Et pourtant, sauf dans le tiers-monde, on n’a rien à nous apprendre en ce domaine. D’ailleurs quoi de plus triste qu’un régime  une diète le jeûne ou l’abstinence. Il faut bien, à la rigueur, y recourir pour traiter des maladies mais pas pour préserver sa santé, ou plus simplement pur vivre mieux et plus longtemps. <o:p></o:p>

                         Les biologistes vont plus loin : ce que nous mangeons influencerait notre manière de penser et d’agir. Comme le disent si bien les Anglais :   you are what eat, voute êtes ce que vous mangez. Et les Français d’ajouter : on creuse sa tombe avec ses dents. Il ne s’agit donc plus aujourd’hui de perdre quelques kilos superflus mais tout bonnement de survivre. Nous avons la mort aux dents. Il est grand temps de réagir. <o:p></o:p>

                         Mais comment ? Pendant des millénaires les hommes ont cherché à manger plus. Faut-il aujourd’hui leur demander de  manger moins ? Peut-on aller contre des habitudes aussi enracinées ? Beaucoup estiment que toute ingérence dans leur mode d’alimentation est une véritable atteinte à leur vie privée. Manger est devenu si banal et évident qu’on n’y prête plus attention. La plus grande diversité règne en matière d’alimentation. (70 mots)<o:p></o:p>

         Il en va de même des hommes. Les besoins sont très différents selon les individus. Inégaux dans notre façon d’assimiler une nourriture riche, nous le sommes aussi de devant les aliments : certains adaptent à leurs besoins ce qu’ils mangent et boivent. D’autres ne peuvent résister à la tentation. <o:p></o:p>

                         Certains grossissent facilement, d’autres ne prennent jamais de poids. D’autres encore ne parviennent pas à grossir même s’ils le souhaitent. Les facteurs héréditaires viennent s’ajouter ou le terrain moduleront sinon impossible de communiquer des règle de vie ou d’équilibre adaptées à chaque cas. <o:p></o:p>

    Stella et Joél de Rosnay,<o:p></o:p>

    La mal bouffe éd Olivier Orban<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    QUESTIONS<o:p></o:p>

    1)      Résumé (8pts)<o:p></o:p>

    Résumez ce texte de 486 mots au quart de sa longueur avec une marge de 10% de plus ou en moins. <o:p></o:p>

    2)      Vocabulaire (2pts)<o:p></o:p>

    « le lourd tribut »<o:p></o:p>

    « on creuse sa tombe avec ses dents »<o:p></o:p>

    3)      Discussion (10pts)<o:p></o:p>

    Selon les biologistes, ce que nous mangeons influencerait notre manière de penser et d’agir. Expliquez et commentez.<o:p></o:p>

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    TEXTE N° 2<o:p></o:p>

                         Tout est faux désormais dans le foot, dans la joie qui se veut délirante du marqueur après le but, dans ces obscènes empilements de joueurs qui se forment alors, dans ces convulsions de l’avant-centre prétendument fauché dans la surface de réparation ; dans ce ciel salué à genoux, ou cette terre que le dirigeant vainqueur embrasse mystiquement. De sorte que ce que l’on attend désormais d’un arbitre n’est plus de sanctionner des fautes mais de faire la part entre ce qui est sincère et ce qui est simulé. Il n’est plus le juge d’application de la règle, c’est un psychologue de plein air, ou encore un habile diplomate qui négocie avec la foule hurlante l’équilibre politique des penalties.<o:p></o:p>

                         Voilà pourquoi nous ne nous amusons plus au football, dépassé par ses enjeux, paralysé par la peur. Marquer des buts n’est même plus l’objectif essentiel, dans la plupart des matchs, c’est un accident exceptionnel, qui vient troubler l’ordonnancement et la finalité même de la partie : la nullité, mais il y a plus grave, il y a la place croissante prise par le foot dans notre univers politique : naguère langage universel, aujourd’hui espéranto de notre déchéance ! A qui débarque d’une autre planète voudrait goûter en une seule soirée à toute nos névroses d’aujourd’hui, on ne saurait conseiller plus des maladies sociales dont nous souffrons : la violence, la tricherie, le fric et l’ennui.<o:p></o:p>

                         Le général Pinochet est un précurseur méconnu. Transformer les stades en camps de concentration, voire d’extermination, était apparu d’abord comme une provocation sinistre, une dérision paradoxale. Erreur : cela n’était qu’une anticipation. Pinochet, comme son voisin argentin Videla, avait compris la vraie nature du football. La tuerie du Heysel  n’est pas un accident isolé, la suite l’a montré. Le football britannique s’efforce, week-end après week-end, de rééditer un exploit aussi mémorable. Le football ; c’est la guerre en camp clos. D’énormes forces de polices de polices sont encadrées des combattants bottés, casques, vêtus d’uniformes, brandissant des matraques, voire des explosifs. Pour mieux se préparer à l’affrontement, ils ont absorbé, comme jadis les poilus montant à l’assaut, d’énormes quantités de vinasse et de bière qui font régner en permanence dans les tribunes de tous les stades du monde cette inimitable odeur de vomissure et de déjections. J’ai à peine besoin d’ajouter que la plupart des footballeurs professionnels, sont devenus des mercenaires sans âmes et sans honneur, qui le soir du Heysel ne craignirent pas de slalomer entre les cadavres et les blessés pour remplir leur contrat, tandis que les télévisions qui avaient été payées pour cela, s’empressèrent de retransmettre ces macabres ébats. Au moment où j’écris ces lignes, c’est ce que Jacques Georges, président de l’UEFA, appelle une Europe propre.<o:p></o:p>

                         Alors vivre sans football ? L’idée d’une année sans football, comme celle d’une journée hebdomadaire sans télévision, devrait être examinée. A moins qu’à l’instar des Mayas du Mexique précolombien nous décidions de sacrifier aussi des dieux dans les jeux sacrés de la balle, les membres de l’équipe victorieuse. Cela aura au moins pour avantage de nous délivrer de la race obsédante des vainqueurs.<o:p></o:p>

     

    Jacques Julliard, « Tout est faux dans le football »<o:p></o:p>

    Le Nouvel Observateur, n° 1233, 24-30 juin 1998.<o:p></o:p>

     

    QUESTIONS<o:p></o:p>

    1)      Résumé (8pts)<o:p></o:p>

    Résumez ce texte de 560 mots au quart de sa longueur avec une marge de 10% de plus ou en moins. <o:p></o:p>

    2)      Vocabulaire (2pts)<o:p></o:p>

    Expliquez le sens dans le texte de :<o:p></o:p>

    -          « des mercenaires sans âmes et sans honneurs » ;<o:p></o:p>

    -          « les jeux sacrés de la balle ».<o:p></o:p>

    3)      Discussion (10pts)<o:p></o:p>

    Pensez-vous, comme le texte l’affirme avec vigueur, que la violence dans les stades constitue un prolongement direct des « maladies sociales dont nous souffrons », et par conséquent une sorte de fatalité?<o:p></o:p>

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     <o:p></o:p>

     

     

     

     

     

     

    TEXTE N° 3<o:p></o:p>

     

       Ni les hypothèses heureuses ni les hypothèses catastrophiques ne peuvent être écartées. Mais toute l’histoire de l’humanité permet de penser que les hypothèses moyennes sont les plus vraisemblables. Il est plus facile d’imaginer les paradis ou les apocalypses que de décrire avec précision ces solutions moyennes. Il est néanmoins possible d’essayer de reconnaître les règles, les méthodes qui permettront d’orienter heureusement les progrès attendus et de limiter les dangers inhérents à certains de ces progrès eux-mêmes.<o:p></o:p>

       Les progrès de la biologie, les applications de ces progrès entraînement pour les hommes d’Etat, pour les hommes de science de nouvelles responsabilités. Les hommes d’Etats par définition sont ou devraient être des hommes de responsabilités. Les hommes de sciences ont moins d’entraînement, d’où peut-être la diversité de leurs positions initiales, indifférence éventuellement très dangereuses de leurs découvertes, panique lorsque sont connues les conséquences désastreuses de certaines découvertes.<o:p></o:p>

       Ces positions fâcheuses étaient celles du passé. En ces dernières années les savants ont pris conscience de leurs responsabilités et sont prêts à les assumer. Les questions posées sont neuves, les solutions à la fois sur le plan éthique  et sur le plan scientifique sont difficilement trouvées. Les études débordent souvent les limites nationales et doivent être poursuivies à l’échelle universelle. La création d’associations, de mouvement assemblant les savants que préoccupent ces graves questions, devrait permettre des échanges féconds et la définition de nouveaux espoirs.<o:p></o:p>

        Les réponses aux questions posées seront tantôt morales, tantôt scientifiques et techniques. Ainsi toute découverte biologique capable à la fois d’améliorer le sort de l’homme et d’altérer son environnement ne devrait être appliquée qu’après la mise au point de méthodes atténuant ses conséquences fâcheuses. La liberté des savants, des biologistes en particulier, au plan de la science fondamentale, ne peut être limitée que par leur propre conscience. Mais lorsqu’on en vient aux applications et surtout à la préparation des applications d’autres disciplines, sociologues, écologistes, philosophes, économistes, et bien entendu avec les représentants des populations concernées. Cette coopération se propose, comme premier objet, l’établissement d’une hiérarchie, d’une échelle des valeurs, comparant pour chaque application les avantages, les inconvénients, les bienfaits, les dangers de ceci, dans toute la mesure du possible, à cours terme et à long terme. Souvent à long terme ou au moins à moyen terme pour les biologistes, beaucoup plus souvent à court terme pour les médecins.<o:p></o:p>

    Jean Bernard, L’Homme changé par l’homme.<o:p></o:p>

     

    QUESTIONS<o:p></o:p>

    1)      Résumé (8pts)<o:p></o:p>

    Résumez ce texte au quart de sa longueur. Dans les conditions actuelles de l’epreuve, le resumé devra comporter 110 mots (± 10%)<o:p></o:p>

    2)      Vocabulaire (2pts)<o:p></o:p>

    Expliquez les expressions suivantes :<o:p></o:p>

    -          « Dangers inhérents à certains de ces progrès » ;<o:p></o:p>

    -          « Echelle des valeurs ». <o:p></o:p>

    3)      Discussion (10pts)<o:p></o:p>

    Vous tenterez de montrer quelles perspectives ouvrent à l’homme les principales découvertes de ce siècle. <o:p></o:p>

    Vous direz notamment si elles vous rendent pessimiste.<o:p></o:p>

     

     

     

     

    TEXTE N° 4<o:p></o:p>

    Déclin de l’écriture <o:p></o:p>

        L’éloge de l’écriture ne peut aujourd’hui se prononcer qu’au passé. La civilisation de l’imprimé est entée en décadence au milieu de XXe siècle. Au règne de la graphie succède, depuis quelque dizaines d’années, le règne de la scopie. Révolution technologique dont les hommes d’aujourd’hui consomment les fruits avec allégresse sans prendre conscience qu’il  s’agit là tout ensemble d’une révolution anthropologique, d’une remise en question des fondements mêmes de l’existence individuelle. L’introduction au foyer familial d’un appareil téléphonique, d’un récepteur de radiodiffusion, d’un magnétoscope suscite de la part des intéressés un mouvement d’allégresse ; ils vont être admis dans un cercle de la communication, bénéficiant, ainsi de possibilités élargies d’initiation à la culture universelle. A première vue, un enrichissement des possibilités humaines.<o:p></o:p>

          Au contraire la nouvelle civilisation de la phonie et de la scopie dessaisit la main de certaines de ces attributions fondamentales. Exemple banal, la diffusion de la communication téléphonique, peu à peu entrée dans la pratique journalière au détriment de la correspondance scripturaire. On écrit de moins en moins de lettres d’affaires et les circulaires en tous genres. Les relations commerciales exigent en effet des traces écrites des signatures ; de mêmes pour les documents officiels. Il n’en est pas de même pour les relations familières et familiales. Un coup de téléphone, coûte moins d’efforts qu’une lettre, il permet d’entendre la voix et l’avis de l’interlocuteur, il autorise les bavardages interminables chers au cœur féminin et parfois masculins. De plus la relation instantanée annule les délais d’attente de la réponse. Solution de facilité, qui transfère une grande partie de la vie familière et familiale, en cas de séparation proche ou lointaine, sur le réseau des télécommunications. Aujourd’hui, Madame de Sévigné téléphonerait à sa fille chaque soir pour lui donner le film de la journée, à l’heure ou diminue le coût de la communication. Irremplaçable d’une époque. Ni la correspondance de Schiller et de Goethe, ni les lettres à Victor Hugo de Juliette Drouet.<o:p></o:p>

        Par- delà le dépérissement d’un genre littéraire, la différence entre la graphie et la phonie en concerne pas seulement l’expression formelle du message communiqué : elle met en cause aussi sa substance. Je décide de téléphoner à quelqu’un ; je prends l’appareil et je lui dis ce que j’ai à lui dire, sans délai, selon l’ordre de l’improvisation….Ecrire une lettre est une opération complexe qui demande des conditions propices. Je peux téléphoner d’un appareil installé en pleine rue, n’ importe où ; écrire demande un espace favorable, un lieu bénéficiant d’une suffisante tranquillité et aussi un temps, car la rédaction de la lettre occupe une certaine durée. Le débit de l’écriture est plus familiale n’a pas le négligé, le débraillé de la conversation. Bon gré, mal gré, l’exigence orthographique doit se soumettre aux discipline de l’orthographe et de la grammaire.<o:p></o:p>

         Ce délaissement de l’écriture et de l’exigence va de pair avec les nouvelles techniques de la phonie. A la limite, l’homme le plus civilisé d’aujourd’hui pourrait être un illettré ; il n’aurait plus besoin de savoir ses lettres à l’âge du magnétophone, de même que la multiplication des machines à calculer, petites ou grandes, disperse les enfants des écoles de connaître les rudiments de l’arithmétique et de la table de multiplication. On ne devrait pourtant pas négliger le fait que le recours systématique aux technologies disponibles a pour effet de démobiliser une parie des fonctions mentales des enfants, disposé de tout effort de ce côté. …Il ne semble pas que le dépérissement de l’écriture, générateur de dangers certains pour la vie mental amoindrie par la facilité, ait donné lieu à des procédures de substitution de la part des autorités pédagogiques, elle semble s’accommoder fort bien de l’ère de facilité qui s’est instaurée aujourd’hui.<o:p></o:p>

     

    Georges Gusdorf, autobiographie Edition Odile Jacob 1991<o:p></o:p>

     

    QUESTIONS<o:p></o:p>

    1)      Résumé (8pts)<o:p></o:p>

    Résumez ce texte en 180 mots avec une marge de 10% de plus ou de moins sera accordée. Indiquez à la fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.<o:p></o:p>

    2)      Vocabulaire (2pts)<o:p></o:p>

    Vous donnerez le sens des expressions suivantes selon le contexte dans lequel elles sont employées dans le texte :<o:p></o:p>

    -          « elle met en cause aussi sa substance »<o:p></o:p>

    -          « procédures de substitution »<o:p></o:p>

    3)      Discussion (10pts)<o:p></o:p>

    Selon Georges Gusdorf : «  A la limite, l’homme le plus civilisé d’aujourd’hui pourrait être un illettré »<o:p></o:p>

    Croyez-vous personnellement que l’homme moderne puisse se passer de l’écriture ?<o:p></o:p>

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    TEXTE 5<o:p></o:p>

    La télévision culturelle<o:p></o:p>

        Certes on ne peut attribuer à l’apparition de la seule télévision, les bouleversements que nous sommes en train de vivre dans le domaine culturel. Mais ce moyen qui est le symbole du nouveau, en train de naître, est effectivement pour le moment le plus universel et le plus concret de tous les moyens de communication. Et son existence ne peut manquer de toute façon de transformer progressivement, même à elle seule, les données fondamentales de la participation des hommes au monde de la culture. On ne pourra dater le point de départ de cette révolution de la même façon que l’on a daté, après coup, la révolution déclenchée par Gutenberg, mais l’ampleur du phénomène doit être considérée à l’égal de celle de phénomène imprimerie.<o:p></o:p>

         Dans les deux cas, la plus immédiate et instinctive destination du nouveau moyen découvert aura été la diffusion de la culture du passé. La fonction culturelle de la télévision doit être tout naturellement de diffuser les chefs d’œuvre de la culture reconnue auprès de la grande masse, comme celui de l’imprimerie aura été longtemps à se déclencher pour l’imprimerie commencent déjà à apparaître pour la télévision. Le moyen transforme les conditions de la création et à la limite le contenu même de la culture dont il est su support.<o:p></o:p>

           Que grâce à l’apparition de la télévision l’ensemble de la population d’un société puisse être mis en mesure de suivre de façon direct, concrète la façon dont sont remplies des activités qui constituent l’essentiel de la vie d’une société, que tombent les barrières qui protégeaient sans qu’on s’en rendît vraiment compte beaucoup d’entre elles, que rien d’humain ne puisse être désormais tenu à priori pour étranger au plus commun des mortels, ne peut être finalement indifférent. Tout ne sera jamais montré, il est vrai et ce qui ne sera pas montré prendra une importance plus grande, opéra de nouvelles discriminations entre les hommes. Mais de toute façon la perception par les différents groupes humains de la réalité de l’existence de leur partenaire et leur perception commune et contradictoire de l’ensemble seront radicalement transformées. Leur vision du monde, leur logique leur, imaginaire, leurs besoins et leurs capacités de participation culturelle ne peuvent manquer d’en être bouleversés.<o:p></o:p>

       Pour toutes ces raisons, l’impact de la télévision sur la culture sera à notre avis beaucoup plus profond qu’il ne le paraît pour le moment.<o:p></o:p>

       C’est le contenu même de la culture et l’idée que nous en avons qui seront finalement affectés. Car le contenu n’est jamais indépendant du type de rapports humains qui sous-tend. Nous n’en apercevons pour le moment que les effets négatifs. Il nous semble que cette ouverture ou cet envahissement vulgarisent notre culture et risquent de l’étouffer ; beaucoup d’exemples très probants peuvent être cités à l’appui de telles craintes. Mais si l’on met la culture à sa vraie place qui n’est pas seulement celle d’un trésor lentement amassé et qu’il faut préserver jalousement de toute atteinte, mais celle d’un moyen essentiel à l’homme pour son développement et qui n’est si précieux que parce qu’il lui est indispensable, on doit aussi admette que l’élargissement de l’univers qu’ apporte pour tant de membres de nos société l’apparition de ce moyen, va permettre la mobilisation de ressources intellectuelles et affectives jusqu’alors inexploitées et va forcer par le défi même qu’ elle impose aux créateurs un renouvellement profond de notre culture.<o:p></o:p>

    QUESTIONS<o:p></o:p>

    4)      Résumé (8pts)<o:p></o:p>

    Résumez ce texte au quart de sa longueur avec une marge de 10% de plus ou de moins. Indiquez à la fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.<o:p></o:p>

    5)      Vocabulaire (2pts)<o:p></o:p>

    Vous donnerez le sens des expressions suivantes selon le contexte dans lequel elles sont employées dans le texte :<o:p></o:p>

    -          « ce qui ne sera pas montré opérera de nouvelles discriminations entre les hommes»<o:p></o:p>

    -          « la mobilisation de ressources intellectuelles et affectives jusqu’alors inexploitées»<o:p></o:p>

    6)      Discussion (10pts)<o:p></o:p>

    Discutez la phrase suivante :<o:p></o:p>

    « L’impact de la télévision sur la culture sera à notre avis beaucoup plus profond qu’il ne le paraît pour le moment »<o:p></o:p>

    .<o:p></o:p>

     

     

     

     

     

     

    TEXTE 6<o:p></o:p>

    L’échec scolaire<o:p></o:p>

     Le privilège que possède l’école de transmettre la culture lui confère, comme corollaire, celui d’être le révélateur électif  des inégalités intellectuelles et culturelles entre les enfants.<o:p></o:p>

       Les échecs scolaires sont si manifestes, tellement massifs qu’ils cessent d’être une anomalie et qu’on est bien obligé d’en chercher les causes ailleurs une anomalie et  qu’on est bien obligé d’en chercher les causes ailleurs que dans les inégalités naturelles d’aptitudes (hormis les cas d’insuffisances constitutionnelles et organiques pré, post ou périnatales, indéniables certes mais ne représentant qu’une très faible proportion de la population) sous peine d’admettre que plus de la moitié des enfants fréquentant nos écoles sont anormaux ou inadaptés.<o:p></o:p>

      L’échec scolaire n’est, en effet, qu’un produit de notre système scolaire et un constat de faillite de notre société. Reflet structurel de l’économie libérale, le système scolaire est concurrentiel, compétitif, sélectif. Le cursus scolaire, du début à la fin, n’est ni plus ni moins qu’une cours d’obstacles, d’examens ou de concours. Toute la structure scolaire en témoigne.<o:p></o:p>

    Placé ensemble sur la même ligne de départ, nantis soi-disant des mêmes possibilités, des mêmes virtualités, les enfants de six ans se voient, au bout d’un mois, affublés d’un autre rôle que celui conférait leur statut d’écolier à part entière : le rôle de premier, le rôle de second…le rôle de dernier. Notes et classement, carnet scolaire, détermineront déjà une attitude du maître, celle des parents, celle des camarades, celle des frères et sœurs, celle de l’enfant.<o:p></o:p>

         Prenons le cas banal ou l’enfant lit mal, fait des fautes, ne sait pas ses leçons, etc. il est grondé, puni, a de mauvaises notes, est classé parmi les derniers. Quelles que soient les origines de ces difficultés, organiques ou affectives, ou les deux en même temps, elles vont déterminer un style de relations particulier avec l’entourage. Le maître, en tant que représentant d’une institution, risque d’apparaît comme un personne dangereux, craint, exigeant, sanctionnant. Si l’échec persiste, et c’est bien le cas souvent, les retards s’accumulent au fil des étapes scolaires. Cette perception négative du maître se transpose sur les autres maîtres et l’école tout entière qui risque d’apparaître comme le champ d’expériences douloureuses. Bien souvent, les parents viennent en contrepoint consolider ce système de relations, car ils vivent l’échec scolaire de leur enfant comme un échec personnelle et prolongent le monde désagréable de l’école à la maison par le biais de réprimandes à propos du  mauvais carnet, des  leçons particulières, du travail supplémentaire présenté comme une punition. Les réactions provoquées chez l’enfant, qui vont de l’anxiété à l’instabilité, en passant par l’indifférence et par la résignation sont mal comprises par les parents, qui ne voient là qu’un résultat de manque de don ou de paresse ou de mauvais fonds, ou qui, au contraire, font peser sur eux-mêmes la responsabilité de l’échec de leur enfant : C’est ma faute, je n’ai pas de manière , je ne sais pas m’y prendre.<o:p></o:p>

             Cet aspect relationnel des difficultés scolaires, résultat des rôles qu’assigne l’institution scolaire aux écoliers, entre la non-acquisition des connaissances et la mutilation des perspectives professionnelles, risque de porter atteinte à la personne même de l’enfant, au développement de sa personnalité tout entière et il est à craindre que le effets en subsistent au-delà de la scolarité.<o:p></o:p>

    QUESTIONS<o:p></o:p>

    7)      Résumé (8pts)<o:p></o:p>

    Résumez ce texte au quart de sa longueur avec une marge de 10% de plus ou de moins. Indiquez à la fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.<o:p></o:p>

    8)      Vocabulaire (2pts)<o:p></o:p>

    Vous donnerez le sens des expressions suivantes selon le contexte dans lequel elles sont employées dans le texte :<o:p></o:p>

    -          « L’école comme le champ d’expériences douloureuses » ;<o:p></o:p>

    -          « la mutilation des perspectives professionnelles »<o:p></o:p>

    9)      Discussion (10pts)<o:p></o:p>

    L’échec scolaire entraine-elle l’échec dans la vie ? Vous vous référerez à des exemples précis ?<o:p></o:p>

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    TEXTE 7<o:p></o:p>

     

          Errare humanum est de tous temps, le droit à l’erreur a été reconnu, et revendiqué comme propre à l’homme. Aujourd’hui, l’indulgence à l’égard de l’erreur humaine a bien diminué. Les machines, les technologies, les systèmes industriels requièrent, sous peine de conséquences sévères, des automatismes en ordre de marche, des composantes stables, mais surtout des hommes fiables. Chaque nouvelle catastrophe industrielle fait ressortir le problème de l’erreur humaine et soulève  dans le public une vague de peur et d’incompréhension : comment peut-on se tromper quand on a la responsabilité de vies humaines, quand l’erreur peut être fatal ? Avec comme corollaire, une autre question, tout aussi insistants, la responsabilité de système à haut risque ? Le droit à l’erreur n’appartient plus au commun des mortels : du pilote aux commandes de son avion ou de l’opérateur dans sa salle de contrôle, on exige un jugement sans faille- le geste juste au bon moment.<o:p></o:p>

          Dans le procès qu’on dresse aujourd’hui à l’erreur humaine, se profile en fait l’ombre des systèmes complexes que les hommes sont censés contrôler. C’est moins l’erreur qui angoisse, que ses conséquences dramatiques. Dans un livre qui a fait grand bruit, C. Perrow indique que l’insistance mise sur le facteur humain est toujours suspecte : elle facilite l’occultation des autres facteurs de risques qui pèsent sur la sécurité. Ces facteurs qui, s’ils étaient mis en cause, obligeraient à une révision en profondeur du développement et de l’avenir de ces systèmes.<o:p></o:p>

           D’autres auteurs, comme J.M Faverge, de l’Université libre de Bruxelles, Jacques Leplat, de l’Ecole Pratique des hautes études à Paris, ou James Reason, de l’Université de Manchester, ont souligné le rôle positif que joue l’homme dans la fiabilité des systèmes. Parce qu’il tranche et juge dans l’incertitude, parce qu’il peut faire face à des situations inattendues, c’est un excellent régulateur. Il pallie de multiples carences. D’une manière générale, ses possibilités de diagnostic excèdent celles des systèmes experts les plus performants. Même si sa performance baisse dans certaines circonstances de stress ou de fatigue, il reste un élément clé de sécurité. Par ailleurs, ce n’est pas l’homme isolé qui importe, mais le collectif et un langage commun, c’est encore la meilleure réponse qu’on puisse donner aux questions de sécurité que posent les systèmes. Les systèmes industriels développés aujourd’hui génèrent des risques différents des seuls risques techniques. Leur taille, leur différenciation, la complexité des technologies mises en jeu, les multiples interactions qui peuvent se produire entre les composantes, les rendent difficiles, voire impossibles à maîtriser de façon globale et planifiée. Lorsque des dysfonctionnements se produisent, ce sont des ajustements presque au coup par coup qui sont les plus efficaces. Dans cette perspective, les erreurs humaines ne seraient, bien souvent, que des tentatives de régulation qui ont mal tourné. Des moments où l’intervention humaine n’a pu faire barrage au risque.<o:p></o:p>

            Ces idées déplacent le regard qu’on peut porter sur l’erreur humaine : au lieu d’être la cause première des catastrophes, celle-ci n’est plus qu’on facteur parmi d’autres. Elle prend place dans un enchaînement, ou les risques produits par le système et habituellement endigués sont libérés.<o:p></o:p>

              Trois grandes idées sont à retenir. La première est que, même s’il commet des erreurs, l’homme est un excellent agent de fiabilité. La seconde est que l’erreur peut souvent s’interpréter comme une inadéquation entre les caractéristiques d’une situation et les limites du fonctionnement humain. Recueillie et analysée, l’erreur permet de mettre le doigt sur les carences des systèmes et d’agir préventivement pour éviter les catastrophes. Enfin, il faut apprendre à vivre avec l’erreur car elle est loin d’être totalement négative. Dans certains cas, elle est intimement liée à la manière dont l’homme s’adapte aux situations et tire parti de son expérience. Dans d’autres, elle est une forme résiduelle de l’apprentissage : elle a une valeur pédagogique et marque la progression des connaissances. La gestion des erreurs est aussi importante que la manière de les réduire.<o:p></o:p>

    Véronique de Keyser, Extrait de « LA RECHERCHE », décembre 1989<o:p></o:p>

     

    QUESTIONS<o:p></o:p>

    10)  Résumé (8pts)<o:p></o:p>

    Résumez ce texte au quart de sa longueur. Une marge de 10% de plus ou de moins sera admise. Indiquez à la fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.<o:p></o:p>

    11)  Vocabulaire (2pts)<o:p></o:p>

    Vous donnerez le sens des expressions suivantes selon le contexte dans lequel elles sont employées dans le texte :<o:p></o:p>

    -          « Un jugement sans faille » ;<o:p></o:p>

    -          « Il pallie de multiples carences »<o:p></o:p>

    12)  Discussion (10pts)<o:p></o:p>

                         Etes-vous d’avis avec Véronique de Keyser qui dit : « …il faut apprendre à vivre avec l’erreur car elle est loin d’être totalement négative. » ?<o:p></o:p>

                         Vous illustrerez vos points de vue à l’aide d’exemples tirés de votre expérience personnelle et de votre environnement.<o:p></o:p>

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    TEXTE 8<o:p></o:p>

     

    Médecine traditionnelle : une reconnaissance en douceur<o:p></o:p>

          Dans les pays occidentaux comme dans les pays du Tiers Monde, la médecine officielle est farouchement hostile aux médecines douces, aux médecines parallèles, aux guérisseurs et autres rebouteux. Recourant au code pénal, l’Ordre des médecins de la plupart des pays occidentaux fait régulièrement traduire devant un tribunal les guérisseurs pour  pratique illégale de la médecine ou pour non-assistance à personne en danger, lorsqu’ils traitent des maladies graves.<o:p></o:p>

             Cette guerre menée par la médecine officielle a longtemps également englobé des techniques anciennes et éprouvées comme l’acupuncture et, dans le domaine de la pharmacie, l’homéopathie.<o:p></o:p>

         Innombrables sont les raisons pour lesquelles l’Académie de médecine, dans tel pays, veut empêcher l’exercice de la médecine traditionnelle. D’abord, elle dénonce le charlatanisme des thérapeutes traditionnels : nombre de guérisseurs offrent des médicaments ou procèdent à des vaccins aux pouvoirs incongrus car jugés non scientifiques. La plupart du temps, on s’appuie sur les cas les plus folkloriques. Tout récemment, au Mali, comme en côte d’Ivoire, des charlatans vendaient dans les rues des vaccins contre les accidents de voiture et les rixes dans les bars !<o:p></o:p>

         Autre sujet de colère de la médecine officielle : le manque d’hygiène prêté aux thérapies traditionnelles. Celui-ci serait responsable de la contagion des maladies, qui aurait permis depuis des années aux grandes épidémies (méningite, typhus, choléra) de se répandre comme une traînée de poudre et de décimer des populations entières.<o:p></o:p>

         Le praticien moderne a par ailleurs beau jeu de souligner que les guérisseurs ne connaissent pas l’anesthésie et se risquent quand même à arracher des dents, à recoudre des plaies etc. autre argument massue invoqué par les partisans de la médecine moderne : les guérisseurs ne disposant pas de laboratoires ni de blocs opératoires ne peuvent ni détecter ni soigner des maladies internes.<o:p></o:p>

        Enfin, l’inféodation d’une partie de la médecine traditionnelle aux pratiques magiques et aux rituels pseudo-religieux n’est pas du goût de tout le monde. A la différence de la médecine moderne pour laquelle les maladies sont naturelles (et due à des virus, à des parasite ou à une multiplicité de facteurs), une partie de la médecine traditionnelle croit à des causes surnaturelles. Celles-ci révèlent l’action de forces obscures et malfaisantes. Si bien que ce n’est plus un médecin qui traite le malade mais une sorte de prêtre qui officie, en s’appuyant sur toute la cosmogonie des divinités qui régit l’univers (et notamment le monde des humains).<o:p></o:p>

               Le succès de la médecine traditionnelle ne se justifie pourtant pas seulement par son coût abordable pour tous mais surtout par son efficacité, c’et-à-dire les chances de guérison d’un malade après traitement par un tradithérapeute. Au Sénégal, comme le souligne le docteur Eric Gbodossou, direction du Centre Malango de Fatick, les résultats sont des plus encourageants.<o:p></o:p>

            Le traitement de la lèpre par médecine traditionnelle à Keu Masser au Sénégal a également donné de bons résultats, le taux de guérison complète étant très élevé. Et ce sont des centres de médecine traditionnelle plus ou moins dirigés par de véritables scientifiques qui ont officié. Rien à voir avec les charlatans qui courent les rues et proposent des médicaments non testés en laboratoire.<o:p></o:p>

            Aujourd’hui, nombreux sont les Africains, surtout parmi les malades, à souhaiter la réconciliation entre les deux médecines, de manière à avoir le choix, non seulement de la qualité ou de l’efficacité des thérapeutes, mais aussi d’une médecine économiquement accessible. Cela passe par une véritable collaboration entre praticiens modernes et tradipraticiens sélectionnés pour leur sérieux.<o:p></o:p>

     

     

    QUESTIONS<o:p></o:p>

    13)  Résumé (8pts)<o:p></o:p>

    Résumez ce texte en 150 mots. Une marge de 10% de plus ou de moins sera admise. Indiquez à la fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.<o:p></o:p>

    14)  Vocabulaire (2pts)<o:p></o:p>

    Vous donnerez le sens des expressions suivantes selon le contexte dans lequel elles sont employées dans le texte :<o:p></o:p>

    -          « Un savoir occulte» ;<o:p></o:p>

    -          « Une véritable éclosion»<o:p></o:p>

    15)  Discussion (10pts)<o:p></o:p>

    Partagez-vous l’opinion de l’auteur selon laquelle l’objectif santé pour tous ne saurait être  atteint sans l’appui de la médicine traditionnelle ?<o:p></o:p>

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    TEXTE 9<o:p></o:p>

     « La presse est un véritable service public »<o:p></o:p>

                La première fonction de la presse est naturellement l’information, c’est-à-dire la transmission, l’explication et le commentaire des nouvelles au double niveau de la petite et de la grande actualité. Mais le champ d’information de la presse, qui est en principe illimité, est, en réalité, considérablement restreint, d’abord par la curiosité du public qui ne se porte pas également sur tous les aspects de la vie du monde, mais aussi par la nature même du journalisme qui, pour beaucoup, reste encore descriptif du superficiel, du pittoresque et de l’accidentel. Un journal doit, non pas instruire son lecteur, mais l’intéresser et la vielle formule des écoles de journalisme américain, « un chien mord un homme, ce n’est pas une nouvelle ; un homme mord un chien : c’est une nouvelle », est assez révélatrice à ce sujet. De plus, et sans vouloir débattre de la question de l’objectivité du journalisme, il convient d’évoquer, au moins, les déformations que l’instrument de transmission de nouvelles qu’est le journal fait obligatoirement subir aux informations qu’il livre, par le seul fait de leur sélection et de leur mode de présentation dans le corps du journal.<o:p></o:p>

                De cette fonction traditionnelle d’information dérive celle de la documentation. La rapidité de l’évolution du monde moderne rend vite dépassés les ouvrages de type encyclopédique ou les bilans présentés par les livres sur les sujets qu’ils traitent ; la presse contemporaine se voit donc de plus en plus confier, en fait, le rôle de remise à jour des connaissances que sa périodicité lui permet de remplir plus facilement que le livre dont les rééditions sont toujours irrégulières et aléatoires et l’audience plus limitée. Cette fonction de documentation est plus spécialement réservée à la presse technique et spécialisée, mais elle conduit de plus en plus fréquemment la presse d’information générale, y compris les quotidiens, à publier des articles ou des documents destinés, en fait, à être conservés. La presse devient de plus en plus un instrument de référence documentaire.<o:p></o:p>

                La presse rend aussi de multiples services pratiques à ses lecteurs en les aidant à mieux ordonner leur emploi du temps, en facilitant les multiples démarches de la vie quotidienne, en les conseillant dans leur activité individuelle. Cette fonction de renseignement est essentielle dans une société où les conditions de vie rendent sans cesse plus complexes les liens de l’individu avec la collectivité. Elle est assurée par les rubriques de types programmes de spectacles, horaires divers, météorologie, et les diverses chroniques de conseils. En plus d’un sens aussi par les petites annonces et parfois la publicité.<o:p></o:p>

                Le divertissement est la troisième des grandes fonctions de la presse : en soi déjà la lecture est une activité de divertissement. Ainsi l’enquête sur l’audience de dix grands régionaux français montre que 90% de lecteurs considèrent la lecture de leur quotidien comme une occasion de détente. Mais par ses rubriques de jeux, par ses rubriques de lecture romanesques (romans-feuilletons et bandes dessinées, récits et reportages exotiques ou sentimentaux) mais aussi ses rubriques d’échos, voire par ses récits de faits divers, la presse cherche aussi à distraire plus directement son lecteur. L’illustration elle-même n’a que rarement valeur purement informative et reste, pour l’essentiel, image.<o:p></o:p>

                Par-delà même ces trois fonctions principales, la presse exerce indirectement une influence régulatrice sur le corps social par ses fonctions psychothérapeutiques : la lecture régulière des journaux et périodiques aide l’individu à purger ses passions et se libérer de certaines frustrations. Une certaine conception de la morale traditionnelle conduit souvent à condamner l’exploitation par la presse des récits des actes criminels, des égarements de la passion amoureuse, des scandales familiaux ou politiques, d’indiscrétions sur la vie privée des vedettes de l’actualité et la publication de photos à caractère érotique ; il convient d’abord de constater que le succès de ce type d’articles remonte pratiquement aux origines de la presse et a toujours trouvé son équivalent dans une certaine littérature romanesque : ce n’est donc pas un phénomène récent. L’actualité ainsi présentée n’est certes, pas exemplaire mais sa présentation aide, à sa manière, les individus à se défouler par le rêve ou l’indignation ou en leur offrant des sujets de conversation.<o:p></o:p>

                La lecture de la presse aide aussi à l’intégration de l’individu dans le corps social. La lecture du journal est une sorte de dialogue avec le monde. Elle brise l’isolement de l’individu ; elle est par excellence un acte de participation.<o:p></o:p>

                Ainsi, par les différentes fonctions qu’elle remplit, la presse est un véritable service public.<o:p></o:p>

                                           Pierre ALBERT, La presse, P.U.F., Coll. « Que sais-je ? », 1982    <o:p></o:p>

    Résumé (08 pts)<o:p></o:p>

    Résumez le texte au ¼ de sa longueur.<o:p></o:p>

    Une marge de 10 % de mots en plus ou en moins est autorisée.<o:p></o:p>

    Précisez le nombre de mots de votre résumé.<o:p></o:p>

    2-Vocabulaire (02 pts)<o:p></o:p>

    Expliquez dans le texte le sens des expressions suivantes :<o:p></o:p>

    - « un instrument de référence documentaire »<o:p></o:p>

    - « elle est par excellence un acte de participation. »<o:p></o:p>

    3-Discussion (10 pts)<o:p></o:p>

    « La lecture du journal est une sorte de dialogue avec le monde. »<o:p></o:p>

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    TEXTE 10<o:p></o:p>

     « Les femmes dans le monde du travail ».<o:p></o:p>

                L’univers du travail ressemble bien peu au Paradis. Outre les efforts physiques et intellectuels qu’il exige, il met le caractère à rude épreuve. On ne saurait dire que l’amabilité et la gentillesse illuminent les relations professionnelles. Petites mesquineries et grandes saloperies tiennent souvent lieu d’ « esprit maison ». En dehors des sympathies qui nouent hors hiérarchie, l’atmosphère générale tient plus de la caserne que du compagnonnage.<o:p></o:p>

                Les exemples de ces brimades foisonnent. Surtout dans les très grosses communautés de travail qui multiplient les règles contraignantes sans se soucier des réactions individuelles. Ici, on place des micros dans les toilettes pour s’assurer que les employées ne perdent pas le temps en bavardages inutiles. Là, on interdit de s’assoir, même si la coiffeuse ou vendeuse n’ont rien à faire, pour ne pas donner à la clientèle une impression de laisser-aller. Ailleurs, il n’est pas possible d’aller boire pendant les heures ouvrables, en dehors du quart d’heure de pause au milieu de l’après-midi. Je me souviens de ce témoignage bouleversant d’une dactylo de « pool » dans  une compagnie d’assurances. « Pour pouvoir s’absenter cinq minutes de son poste, il faut lever le doigt, comme à l’école, et attendre l’autorisation de la surveillance. Au bout de quatre minutes d’absence, un voyant rouge s’allume dans la salle de repos pour prévenir qu’il est temps de regagner sa place. Comme la paie se calcule en partie au rendement, on passe ainsi huit heures par jour le nez sur son clavier, sans pouvoir se détendre. Le soir, j’ai les épaules et le dos rompus. Je sors de là hagarde, incapable de prononcer la moindre parole tant j’ai d’abord besoin de récupérer. »<o:p></o:p>

                J’ai remarqué que les femmes souffrent tout particulièrement de ces atmosphères de brimade. Plus sérieuses, plus appliquées que les hommes dans leur métier, elles ne comprennent pas qu’on puisse constamment mettre en doute leur conscience professionnelle. Mais, d’un autre côté, étant souvent peu qualifiées, elles sont les premières victimes de l’autorisation des emplois de bureau ou de la déshumanisation du grand commerce. Enfin, les femmes ont l’habitude, chez elles, de faire vite et bien quantité de choses différentes et se sentent très capables de se comporter de la même façon dans leur travail. Mais la machine économique a été organisée par et pour les hommes, qui admettent souvent mieux que nous la dureté du monde du travail, et pratiquent beaucoup mieux que nous l’autoritarisme.<o:p></o:p>

                                                Christiane COLLANGE, «  Je veux rentrer à la maison »<o:p></o:p>

                                                   (Grasset, 1979) in livre de poche », n° 5403.PP.33-35<o:p></o:p>

                Résumez ce texte de 430 mots au quart de son volume avec une marge de 10% en plus ou en moins.<o:p></o:p>

    Expliquez les mots suivants : <o:p></o:p>

    -          Foisonnent<o:p></o:p>

    -          les premières victimes de l’autorisation des emplois de bureau ou de la déshumanisation du grand commerce.<o:p></o:p>

    Discussion <o:p></o:p>

    Selon  Christiane COLLANGE : « L’univers du travail ressemble bien peu au Paradis. »<o:p></o:p>

    A l’aide d’exemples précis, étayez ce point de vue dans une argumentation organisée.<o:p></o:p>

     

     

     

    TEXTE 11 <o:p></o:p>

     

                Si l’éducation, la science, la culture et l’information, qui relèvent de la compétence de l’UNESCO, sont au cœur de la problématique actuelle du monde, elle l’est encore davantage en Afrique. Aucun des défis auxquels le continent est confronté ne peut être relevé sans que soit prise en considération la dimension éducative, culturelle ou scientifique.<o:p></o:p>

                Certes, dès l’indépendance, l’éducation a bénéficié partout en Afrique d’une grande priorité. De nombreuses écoles ont été ouvertes, les classes multipliées pour répondre à la présente demande sociale des cadres formés en nombre accru pour participer à l’effort de développement. Aujourd’hui encore, cependant, les taux de scolarisation demeurent faibles dans beaucoup de pays du continent. Et surtout, faute d’avoir reçu de nouvelles finalités l’éducation n’est pas un véritable instrument d’affirmation d’identité culturelle, ni le levier d’un développement endogène qui puiserait sa source dans les réalités nationales et mobiliserait chacun pour le bien-être de tous.<o:p></o:p>

                Les structures sont très souvent restées identiques à celles de la période coloniale. Les programmes ont été peu modifiés. Dans la plupart des cas, les composantes de la culture nationale n’y ont guère leur place. L’accent n’est pas davantage mis sur les disciplines scientifiques et techniques dont la maîtrise est partout indispensable à l’effort de modernisation.<o:p></o:p>

                En outre, l’école se détourne très fréquemment du milieu naturel et humain. Elle néglige certaines des valeurs fondamentales qui ont fait la force des sociétés africaines traditionnelles : le sentiment d’honneur, la fidélité à soi-même et à sa communauté, la solidarité communautaire, le sens des responsabilités, la dignité face à l’adversaire, etc.<o:p></o:p>

                Elle suscite, sans le chercher, le mépris du travail manuel alors que traditionnellement la participation aux activités productrices était un élément fondamental du processus éducatif africain.<o:p></o:p>

                L’école demeure si profondément fidèle à l’héritage colonial qu’on peut compter sur les doigts de la main les pays africains qui ont déployé des efforts sérieux pour que leurs langues nationales deviennent des langues d’enseignement moderne. L’idée selon laquelle les langues africaines sont inaptes à véhiculer la pensée scientifique et technique ne repose sur aucun fondement. La langue est vivante, comme la société dont elle est l’instrument et communication ; elle s’enrichit de toute l’expérience de cette société qui sait toujours trouver des concepts pour exprimer les pensées que sa culture intègre.<o:p></o:p>

                Quelles sont les conséquences d’une école mal adaptée aux réalités nationales ? Les clivages se renforcent au sein de la polarisation et la polarisation, sociale s’accroît. L’analphabétisme progresse. Les masses profondes se trouvent ainsi privées de toute participation directe aux responsabilités modernes qui exigent la maitrise de la langue écrite, celle de l’administration, de même, elles ne peuvent accéder directement au savoir et au savoir-faire modernes, pourtant indispensables à l’amélioration de la productivité du travail.<o:p></o:p>

                Le chômage des jeunes s’accroît. Ceux-ci se détournent, à la fin de leurs études, de toute activité productrice qui n’est pas liée au secteur moderne souvent saturé. L’inadaptation de l’école a également des effets sur les cadres nationaux.  Soit pace qu’ils n’ont pas acquis une expérience directe du milieu soit parce qu’ils sont aliénés au système qui les a formés, ils se réfèrent souvent plus, dans l’analyse des situations comme dans la recherche des solutions, aux sociétés industrielles qu’à celles qu’ils ont mission de servir.<o:p></o:p>

                            Amadou Mahtar M’BOW, ex DIRECTEUR Général de L’UNESCO<o:p></o:p>

    Résumé: résumez ce texte de 510 mots au quart de son volume initial avec une tolérance de 10% de mots en plus ou en moins.<o:p></o:p>

    Questions de Vocabulaire (2pts)<o:p></o:p>

    Expliquez  en Contexte :<o:p></o:p>

    « Le levier d’un développement endogène. »<o:p></o:p>

    « Les clivages se renforcent au sein de la population. »<o:p></o:p>

    Discussion (10pts)<o:p></o:p>

    Selon Amadou Mahtar M’BOW «  L’école se détourne fréquemment du milieu naturel et humain. »<o:p></o:p>

                A l’aide d’exemples précis, étayez ce point de vue dans une argumentation organisée.<o:p></o:p>

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    CHAPITRE II : LA DISCUSSION ET LA DISSERTATION<o:p></o:p>

    Leçon 01 : Contraintes et méthodologie de la dissertation<o:p></o:p>

     

    I.                   DEFINITION<o:p></o:p>

    Disserter veut dire mener une réflexion sur un sujet et discuter signifie procéder à un échange de propos contradictoire sur un sujet.<o:p></o:p>

    La dissertation est donc une réflexion que mène une personne sur un problème posé par un  sujet. Il s'agit en d'autres termes d'avancer des arguments pour faire comprendre la portée  d'un sujet.<o:p></o:p>

    Il existe quatre sortes de dissertation qui se distinguent les unes des autres par les thèmes abordés et la nature des exemples :<o:p></o:p>

    -          La discussion : Cette dissertation est le troisième type de sujet de contraction du texte. Son sujet est obligatoirement extrait du texte à résumer et aborde un point de réflexion de l'auteur dans le texte.<o:p></o:p>

    -          La dissertation générale : C’est une dissertation qui porte sur les problèmes de la vie courante à travers des thèmes généraux (la pollution, la science, la politise, la culture, l'environnement, la femme...). Les exemples et les arguments de ce type de dissertation    proviennent de l'expérience personnelle du candidat à travers son observation de la société.<o:p></o:p>

    -          La dissertation ou l'essai littéraire : Elle concerne toujours les préoccupations de la littérature (roman, théâtre, nouvelles, poèmes, lecture…) Ses exemples et ses arguments sont obligatoirement extrait des œuvres littéraires.<o:p></o:p>

    -          La dissertation pédagogique : Elle concerne les thèmes relatifs à l'éducation (l’école, les méthodes d'enseignement, la formation, la psychologie de l'enfant et de l'adolescent). Les arguments et les exemples de cette dissertation proviennent des œuvres et des penseurs pédagogiques.<o:p></o:p>

    NB : En dehors des différences thématiques toutes les dissertations obéissent aux mêmes règles.<o:p></o:p>

     

    II.                LES PRINCIPES DE LA DISSERTATION<o:p></o:p>

    La dissertation étant un travail de réflexion basée sur des idées, elle exige du candidat un certain nombre dé principes qui constituent en même temps ses règles d'évaluation.<o:p></o:p>

    1.      La pertinence des idées<o:p></o:p>

    Mener une réflexion basée sur des idées et portant sur un sujet ne signifie pas vouloir tout dire sur le thème. La  dissertation exige des idées adaptées au problème du sujet. II ne s'agit donc pas de donner beaucoup d'idées ayant un rapport avec le thème mais seulement de donner les arguments et les exemples en rapport avec le problème posé. Notons donc cet avertissement d'Henry James : « Un gramme de concret vaut mieux qu'une tonne de généralité. »<o:p></o:p>

    2.      L'organisation des idées<o:p></o:p>

    Comprendre le sujet et avoir les idées pertinentes sont loin de suffire. L'organisation, de ses idées est un aspect très important qui se base sur les points ou les éléments suivants : <o:p></o:p>

    v  La structuration de la réflexion en grand ensemble (partie) et en sous-ensemble (sous-partie)<o:p></o:p>

    v  La hiérarchisation des idées à l'intérieur des parties c'est-à-dire le classement des différents arguments par ordre croissante d'importance, <o:p></o:p>

    v  La cohérence et la bonne liaison des arguments et des parties à l'aide des transitions.<o:p></o:p>

    3.      L'expression<o:p></o:p>

    Exprimer ses idées ne signifie en aucun cas aligner de grands mots pour impressionner le lecteur. L'expression correcte consiste à dire simplement ses idées pour se faire comprendre. A cette fin on utilisera des phrases courtes, simples et débarrassées de mots savants et de tournures grammaticales compliquées. En dissertation, il est interdit d’utiliser la première personne du singulier (je, mon, ma), la deuxième personne du singulier et du pluriel. A l'inverse, la première personne du pluriel est conseillée (nous, notre). Sont bannis de l'expression en dissertation les tirets.<o:p></o:p>

    4.      L’orthographe          <o:p></o:p>

    II faut éviter au maximum de faire des fautes d'orthographe car une idée pertinente exprimée avec un chapelet de fautes perd forcement de sa valeur. La relecture du travail est une étape très importante pour remédier à ses fautes.<o:p></o:p>

    5.      La présentation<o:p></o:p>

    C'est la mise en forme correcte de la dissertation afin d'attirer l'attention du lecteur et l'amener à s'intéresser au contenu. La bonne présentation suppose pour le candidat d'éviter les ratures et autres surcharges. En outre, les trois parties de la dissertation doivent être, présentées selon les deux possibilités qui suivent :<o:p></o:p>

    Ø  Laisser une ligne entre l'introduction et le développement et entre celui-ci et la conclusion. Mais les différentes parties du développement ne sont pas séparées par une ligne.<o:p></o:p>

    Ø  Laisser deux ou trois lignes entre l'introduction et le développement et entre celui-ci et la conclusion avec pour obligation de séparer les différentes parties du développement par une ligne.<o:p></o:p>

    NB : Les paragraphes sont obligatoires dans une partie et doivent être matérialisés d'une part à l'aide d'un alinéa (écart ou espace à la ligne dé la marge) et d'un point final exigeant le retour à la ligne.<o:p></o:p>

     

    III.             LE SUJET DE DISSERTATION<o:p></o:p>

    Le sujet de dissertation se compose à partir non seulement d'un point de réflexion mais aussi d'une orientation pour mener la réflexion. C'est ainsi que le sujet deux parties : la pensée et la consigne.<o:p></o:p>

    1.      La pensée ou le thème<o:p></o:p>

    La pensée désigne la formulation brève des idées d'un auteur sur un thème. Dans le cadre de la dissertation la pensée est donnée entre guillemets avec souvent des précisions sur son auteur et son origine. Egalement au lieu d'une pensée il peut s'agir uniquement d'une remarque générale, d'un constat particulier ou d'un thème.<o:p></o:p>

    2.      La consigne<o:p></o:p>

    Elle désigne le plus souvent un verbe à l'impératif ou à l'infinitif qui donne des indications sur le plan à suivre. La consigne est très importante car la réussite d'une dissertation dépend en grande partie d'une bonne orientation (plan) de la réflexion. <o:p></o:p>

    Exemple de sujet : Selon l'écrivain philosophe Albert CAMUS : « Sans métier tout vie pourrit. Mais sous un métier sans âme la vie étouffe et meurt. » Vous expliquerez et justifierez cette assertion en vous appuyant sur des exemples claires et précis tirés de votre expérience.<o:p></o:p>

    Exemple de sujet : Discutez cette affirmation du philosophe français Emmanuel MOUNIER : « Tout travail, travaille à faire un homme en même temps une chose. » <o:p></o:p>

    Exemple de sujet : La femme africaine est-elle réellement émancipée ?<o:p></o:p>

     

    IV.             LA METHODOLOGIE DE LA DISSERTATION<o:p></o:p>

    La réussite d'une dissertation se construit à partir d’une démarche de travail très rigoureux. Cette démarche se base sur un certain nombre d'étapes qu'il faut apprendre à intégrer en soi. <o:p></o:p>

    Sur la feuille de brouillon :<o:p></o:p>

    ü  Lire et relire le sujet en songeant déjà à quelques idées ;<o:p></o:p>

    ü  Repérer les mots clés et déterminer les différentes significations de chacun d'eux. Par mot, il s'agit des mots importants qui contiennent l'essentiel de la signification du sujet ; <o:p></o:p>

    ü  Combiner les différentes significations des mots pour aboutir à la signification. Celle-ci désigne la reprise des idées de la pensée selon ses propres mots. La reformulation est très importante car elle situe avec précision le degré de compréhension du sujet ;<o:p></o:p>

    ü  Dégager la problématique de la réflexion en s'appuyant sur la reformulation du sujet et de la consigne. La problématique est la question ou l'ensemble des questions que la réflexion peut élucider. Elle doit toujours être une ou des questions au type interrogatif ;<o:p></o:p>

    ü  Aller à la recherche des idées et les noter comme elles viennent sans en exclure. Les idées seront notées brièvement sous forme de groupes nominaux ;<o:p></o:p>

    ü  Etablir le plan détaillé de la réflexion en faisant le tri parmi les idées recensées. Le plan détaillé doit comporter l'essentiel des idées qui seront développées dans la deuxième partie. <o:p></o:p>

    Sur la feuille de composition <o:p></o:p>

    ü  Recopier entièrement le sujet<o:p></o:p>

    ü  Recopier introduction<o:p></o:p>

    ü  Rédiger le développement au fur et à mesure en suivant le plan détaillé<o:p></o:p>

    ü  Recopier la conclusion<o:p></o:p>

    ü  Relire le travail pour corriger les éventuelles fautes en veillant à éviter les surcharges. <o:p></o:p>

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Leçon 02 : Les différents types de plan <o:p></o:p>

     

    Le plan se définit comme le programme à suivre pour atteindre un objectif. En dissertation le plan désigne l'ensemble des parties et des sous-parties évoquées dans le développement en vue de répondre à la question posée. Le plan d'une dissertation doit obligatoirement avoir les trois qualités suivantes :<o:p></o:p>

    - Il doit être progressif, c'est-à-dire aller des idées moins fortes à celles plus fortes. La progression se conçoit entre les parties et entre les idées des parties. En outre, la progression permet de donner plus de consistance à la réflexion car les idées permettent de sentir la façon d'aboutir à la conclusion.<o:p></o:p>

    - Le plan doit être équilibré, c'est-à-dire les parties doivent avoir sensiblement le même nombre de sous-parties. Dans chaque partie, les paragraphes doivent avoir sensiblement les mêmes volumes.<o:p></o:p>

    - Le plan doit être logique et cohérent à travers l'utilisation des transitions entre les sous-parties et entre les parties. En plus de la transition, la structuration interne des paragraphes est importante pour la cohérence. Ainsi, chaque paragraphe suit le schéma suivant : énonciation de l'argument, plus explication de l'argument, plus exemple de l'argument. Il existe cinq types de plan correspondant chacune à des consignes précises.<o:p></o:p>

     

    I.                   LE PLAN EXPLICATIF<o:p></o:p>

    C’est un plan qui vise à donner plus de détails sur une idée, un problème posé ou une pensée. En d'autre terme, il s'agit de mieux faire comprendre aux lecteurs une pensée ou un problème. Quand l'explication concerne une pensée, on la subdivise selon ses grands axes. Quand elle concerne un problème, celui-ci sera détaillé ses différents aspects. Chaque axe ou aspect de l'explication constituera une partie du développement. Ce plan est aussi appelé plan expositif, ou plan explication et illustration d'une formule. Les consignes renvoyant au plan explicatif sont : expliquer.../ expliciter.../ que signifie... ? / Qu'est ce que c'est que... ?/ Définissez...<o:p></o:p>

     

    II.                LE PLAN INVENTAIRE<o:p></o:p>

    Le plan inventaire est une variante du plan explicatif. Il consiste à recenser les différents aspects d'une pensée ou d'un problème selon ce que demande le sujet. Ce relevé des aspects comporte nécessairement des grandes parties et chaque partie des sous-parties. Le plan inventaire exige un classement entre les aspects pour permettre une plus grande logique. Chaque aspect recensé doit faire l'objet d'une explication et d'une justification.<o:p></o:p>

    Les consignes aboutissant au plan inventaire sont : justifier.../ donner les.../ citer les.../ quels sont les.../pourquoi... ?/expliquer et justifier.../énumérez les.../ qu'est-ce qui justifie... ?/commenter....     <o:p></o:p>

     

    III.             LE PLAN ANALYTIQUE<o:p></o:p>

    Ce type de plan est adapté à l'étude des problèmes de société. Il sert à analyser un problème en spécifiant tous ses aspects. C'est pourquoi ce plan est aussi appelé plan problèmes-causes-solutions. Le plan comporte trois parties.<o:p></o:p>

    1re partie : les données du problème. Il s'agit de définir le problème posé et donner ses    différentes caractéristiques.<o:p></o:p>

    2e partie : les causes du problème. On avance deux ou trois causes essentielles qui sont à l'origine du problème posé. Chaque cause doit être expliquée et justifiée. <o:p></o:p>

    3e partie : les solutions du problème. On propose deux trois solutions adaptées, réalistes et envisageables. Les solutions doivent être en rapport avec les causes évoquées. Les consignes du plan analytique sont : analysez.../ étudier.../ après avoir posé le problème de...donnez les causes et proposez des solutions/ le problème étant à définir, les causes à chercher et les solutions à trouver/ après avoir donné du phénomène, vous indiquerez les répercutions afin d'aboutir à des solutions.<o:p></o:p>

     

    IV.             LE PLAN COMPARATIF<o:p></o:p>

    Ce type de sert à comparer deux notions, deux problèmes ou deux pensées. Cette comparaison se fait toujours en trois parties qui sont :<o:p></o:p>

    1re partie : les ressemblances entre les deux éléments. Il s'agit de donner en les expliquant et justifiant deux ou trois points de ressemblance entre les éléments.<o:p></o:p>

    2e partie : les dissemblances entre deux éléments. Donner en expliquant et en justifiant deux ou trois points de différence entre les éléments.<o:p></o:p>

    3e partie : la complémentarité entre les éléments. Elle désigne deux ou trois aspects démontrant ce que l'un apporte à l'autre et vice- versa.<o:p></o:p>

    Comme consignes du plan comparatif on a : quel(s) lien(s) y a-t-il entre x et y ?/ comparer/ x et y/ quelle relation y a-t-il entre x et y ?<o:p></o:p>

     

    V.                LE PLAN DIALECTIQUE<o:p></o:p>

    Appelé aussi plan thèse-antithèse-synthèse, le plan dialectique est celui utilisé pour analyser un problème ou une pensée selon ses forces et ses faiblesses, ses avantages et ses inconvénients, sa véracité ou ses limites. Ce plan comprend trois parties : <o:p></o:p>

    1re partie : la thèse. C'est l'explication et la justification de la pensée de l'auteur. On y avance deux ou trois arguments. <o:p></o:p>

    2e partie : l'antithèse. Elle peut consister à :<o:p></o:p>

    - Prendre le contre-pied de la pensée c'est-à-dire à l'aide de deux ou trois contre-arguments expliqués et justifiés.<o:p></o:p>

    - Montrer les limites des nuances ou les insuffisances de la pensée avec trois arguments expliqués et justifiés. Une limite désigne un aspect qui ne contredit pas la pensée mais qui la complète ou qui montre ses insuffisances.     <o:p></o:p>

    3e partie : la synthèse. Cette dernière partie permet de concilier la thèse et l'antithèse c'est-à-dire de montrer leur complémentarité. Cela se fait avec deux ou trois arguments expliqués et justifiés.<o:p></o:p>

    Les consignes aboutissant au plan dialectique sont : Discutez/ Analysez/ Etudiez/ Que pensez-vous de... ?/ Etes-vous d'accord avec... ?/ Partagez-vous... ?/ Etes-vous pour ou contre?<o:p></o:p>

    Remarques<o:p></o:p>

    -          Dans l'argumentation du plan dialectique, il faut faire preuve de souplesse en évitant le rejet catégorique ou brutal de la pensée ou l'acceptation catégorique de la pensée.<o:p></o:p>

    -          Dans le cas où la synthèse serait constituée d'un seul argument on la fait redescendre dans la conclusion pour éviter le déséquilibre avec la thèse et l'antithèse. Quand la synthèse est fournie en idées, elle reste évidemment comme une partie du développement.<o:p></o:p>

     

    Leçon 03 : L'introduction et la conclusion<o:p></o:p>

     

    L'importance de ces deux parties réside pour la première dans le fait qu'elle crée le premier contact avec la réflexion et pour la seconde dans la dernière impression qu’elle laisse avant la notation. Ainsi l'introduction et la conclusion nécessitent une attention particulière dans leur conception.<o:p></o:p>

    I.                   L'introduction<o:p></o:p>

    Elle constitue le point de départ de la réflexion, qui vise donc à définir et préciser les contours qu'elle doit prendre. L'introduction comprend quatre sous points qui doivent s'enchaîner logiquement du début à la fin.<o:p></o:p>

    1.      L'idée générale<o:p></o:p>

    C'est une idée au contour plus vaste que le thème du sujet ou de la pensée. Autrement dit, c'est une idée qui sert à débuter la présentation du thème lui-même et cette présentation donne une idée de l'orientation de la réflexion. Même si cette idée est générale, elle doit, être précise et liée au thème de la réflexion. C'est pour respecter ces deux exigences qu'il faut éviter les formulations trop vagues et des expressions du genre « depuis que l'homme existe sur l'a terre /depuis que le monde a été créé/le plus grand problème de tous  est temps... »<o:p></o:p>

    2.      La présentation du sujet<o:p></o:p>

    Ce second point a pour but de présenter la pensée ou le thème du sujet. Il s'agit de mentionner le thème ou la pensée qui doit faire l’objet de la réflexion. Quand le sujet porte sur une pensée deux, cas sont envisageables : <o:p></o:p>

    - Si la pensée est brève, on la reprend entièrement entre guillemets tout en précisant son auteur et sa source (si le sujet les précise).<o:p></o:p>

    - Si la pensée est longue, il faut éviter de la reprendre entièrement dans l’introduction au risque de l'allonger inutilement. Dans ce cas-ci on la reformule ou on reprend entre guillemets certains de ses mots clés dans une phrase de reformulation. Il faut obligatoirement dans ce cas, songer aussi à donner les références de l'auteur et de la source si besoin.<o:p></o:p>

    3.      La problématique<o:p></o:p>

    C'est une question ou une série de questions qui précisent l'orientation que doit prendre la réflexion. Ces questions doivent être des interrogations directes et formulées clairement.<o:p></o:p>

    4.      L'annoncé du plan<o:p></o:p>

    C'est l'indication sur les grandes parties du développement. Il s'agit de préciser chacun des grands points qui seront développés dans la suite de la réflexion. Cette annonce être précise et bien ordonnée.<o:p></o:p>

    NB : Dans le cas où il y aurait plusieurs questions dans la problématique, l'annonce du plan devient facultative car chacune des questions renvoie à chaque partie du développement.<o:p></o:p>

    Remarque générale :<o:p></o:p>

    Les erreurs suivantes sont à éviter dans une introduction de dissertation :<o:p></o:p>

    Ø  II faut éviter les idées générales commençant avec les expressions passe-partout.<o:p></o:p>

    Ø  Il faut éviter de faire une introduction sans problématique.<o:p></o:p>

    Ø  II faut éviter d'annoncer une partie qui ne se retrouvera pas dans le développement.<o:p></o:p>

    Ø  II faut éviter de morceler l'introduction en trois ou quatre paragraphes. Elle se conçoit en un seul bloc. Et seule l'annonce du plan est susceptible d'être détachée.<o:p></o:p>

     

    II.                La conclusion<o:p></o:p>

     

    Cette dernière partie de la réflexion est importante car elle permet de préciser des termes sur lesquels la réflexion devait aboutir. Autrement dit, la conclusion achève la réflexion en y apportant une réponse claire et précise. Elle comprend deux-parties: la synthèse et l'ouverture.<o:p></o:p>

     

    1.      La synthèse<o:p></o:p>

     

    Elle est un bilan de la réflexion en rappelant chacune des grandes parties du développement. Mais loin d'être une simple répétition du développement, la synthèse doit apporter une réponse tranchée à la problématique. Mais la précision de réponse ne doit pas être une forme d'exclusion de certaines idées mais une prise en compte des différentes idées en les conciliant.<o:p></o:p>

    2.      L'ouverture<o:p></o:p>

    C'est un élargissement consistant à avancer une idée constituant un prolongement de la réflexion. L'élargissement se conçoit donc comme une idée (suite de phrases) servant à prolonger la réflexion dans d'autres circonstances. L'ouverture peut avoir deux formes :<o:p></o:p>

    - Elle peut être peut être présentée comme une question ou une suite de questions (interrogation directe). Dans ce cas, il faut éviter à ce que cette question ne reprenne pas la problématique.<o:p></o:p>

    - Elle peut être une suite de phrases déclaratives. <o:p></o:p>

    Le contenu de l'ouverture peut être :<o:p></o:p>

    -Un constat c'est-à-dire une observation générale que l'on fait en s'appuyant sur la réflexion menée ;<o:p></o:p>

    -Une leçon de conduite que l'on tire de la réflexion menée ;<o:p></o:p>

    -Un conseil que l'on donne, des appels que l'on lance ou une solution que l'on propose.<o:p></o:p>

     

     

    Exercice pratique n° 1<o:p></o:p>

     

    Expliquez et justifiez à l'aide d'exemples clairs et précis cette assertion de l'écrivain français Georges SAND : « Un livre a toujours été pour moi un ami, un consolateur calme et éloquent. »<o:p></o:p>

    Reformulation possible<o:p></o:p>

    Une œuvre littéraire est un conseiller convainquant et un refuge apaisant.<o:p></o:p>

    Problématique<o:p></o:p>

    1re possibilité : Pourquoi Georges Sand dit-elle qu'une œuvre littéraire est à la fois source de conseils et de réconfort?<o:p></o:p>

    2e possibilité : En quoi une œuvre littéraire est-elle un conseiller pour son lecteur?<o:p></o:p>

    Comment peut-elle aussi se poser comme sa consolatrice?<o:p></o:p>

     

    Plan détaillé<o:p></o:p>

    Ire partie : L'œuvre littéraire comme conseiller convaincant.<o:p></o:p>

     

    1er paragraphe : L'œuvre littéraire donne des informations à son lecteur l'enrichit de connaissances.<o:p></o:p>

    Exemple : Le Mandat d'Ousmane Sembene fournit à travers les déboires d'Ibrahima Dieng des informations sur les étapes à suivre pour obtenir un mandat.<o:p></o:p>

    2e paragraphe : L'œuvre littéraire est comme un conseiller, car elle propose une solution au problème qu’on a: <o:p></o:p>

    Exemple. : Sous l'orage de Seydou Badian à travers la résolution du conflit, opposait les jeunes aux anciens à propos du mariage forcé de Kany, l'auteur nous donne des solutions au cas où nous serons dans la même situation.<o:p></o:p>

    Le miel amer de Jean-Baptiste Somé à travers les difficultés et l'issue heureuse de la situation d’Abou qui a été à l’origine de la grossesse d’Apa bien avant leur mariage sont des propositions de solutions pour tout futur marié.<o:p></o:p>

    3e paragraphe : L'œuvre littéraire est comme un guide qui forme et éduque le lecteur.<o:p></o:p>

    Exemple : Le monde s'effondre de Chinua Achébé : la persévérance et le courage d'Okonkwo qui malgré l'absence d'héritage a pu devenir un homme important à Umiofia. Cela est une leçon et un conseil pour le lecteur de ne jamais se décourager dans la vie.<o:p></o:p>

     

    2e partie : L'œuvre littéraire apporte un soutien moral<o:p></o:p>

     

    1er  paragraphe : L'œuvre littéraire éloigne de l'ennui.<o:p></o:p>

    Exemple : Ville cruelle d'Eza Boto : en suivant les aventures de Banda le lecteur occupe son temps à quelque chose d'utile.<o:p></o:p>

    2e paragraphe : L'œuvre littéraire éloigne des soucis à travers la distraction, le plaisir et le rire qu'elle occasionne.<o:p></o:p>

    Exemple : L’avare de Molière : La scène où Harpagon perd sa cassette.<o:p></o:p>

    3e paragraphe : L'œuvre littéraire comme moyen d'évasion ou d'émerveillement.<o:p></o:p>

    Exemple : Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne. <o:p></o:p>

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Leçon 04 : La rédaction du développement<o:p></o:p>

     

    Le développement constitue la plus grande partie du volume de la dissertation. Comme son nom l'indique, il sert à avancer des arguments pour répondre à la problématique. C'est pourquoi le développement peut aussi être appelé l'argumentation.<o:p></o:p>

    Un bon développement se caractérise par sa clarté, sa pertinence et sa logique. Pour se faire il s'appuie sur les  paragraphes, les exemples et les transitions.<o:p></o:p>

     

    I.                   Les paragraphes            <o:p></o:p>

     

    En général, le développement d'une dissertation comprend deux ou trois parties qui elles-mêmes sont subdivisées en deux ou trois sous-parties (paragraphes). Un paragraphe est mm phrase ou un ensemble de phrases développant une seule idée de façon logique. Il doit être obligatoirement matérialité visuellement par un alinéa au début et un point à la fin impliquant, un retour à la ligne. L'élément important n'est pas l'aspect visuel mais le contenu. Le schéma du contenu d'un paragraphe est le suivant : évocation de l’argument + explication de l'argument + exemple de l'argument. <o:p></o:p>

    NB : Une idée par paragraphe et un paragraphe par idée.<o:p></o:p>

     

    II.                Les exemples<o:p></o:p>

     

    L'exemple est une idée concrète précise et vérifiable utilisé pour justifier un argument. L'utilisation des exemples dans une argumentation doit se faire en tenant compte des critères de choix de présentation.<o:p></o:p>

     

    1.      Le choix des exemples<o:p></o:p>

     

    Il existe plusieurs types d'exemples qui sont :<o:p></o:p>

    -Les chiffres extraits, réalisés par des chercheurs. Les données utilisées doivent être vérifiables.<o:p></o:p>

    -Les faits dé la vie sociale que l'on particularise en ayant à l'esprit ceux qui sont vécus ou peuvent être vécus par tout un chacun.<o:p></o:p>

    -Les références aux œuvres littéraires avec des précisions exactes (auteur, personnage, titre,...)<o:p></o:p>

    -Les citations qui sont des pensées résumant les réflexions de certains auteurs sur des thèmes ou des problèmes. Pour choisir un exemple, il faut tenir compte des caractéristiques suivantes :<o:p></o:p>

    *la nature de la dissertation (générale, littéraire pu pédagogique)<o:p></o:p>

    *1'adaptation de l'exemple à l'argument. Il ne faut pas donner un exemple parce qu’on l'aime mais parce qu'il convient à l'argument.<o:p></o:p>

     

    2.      La présentation dés exemples<o:p></o:p>

     

    Un exemple doit avoir toujours accompagné l'argument qu'il illustre. L'accent doit être mis sur la valeur démonstrative de l'exemple. Il faut donc éviter d'aligner une succession d'exemples et de les donner à tort et à travers. Dans le cas où l'exemple serait une citation, il faut suivre les règles ci-après :<o:p></o:p>

    -Une citation doit être obligatoirement exacte (mot pour mot à celle de l'auteur) ;<o:p></o:p>

    -Les références concernant son auteur et sa source doivent être exactes ;<o:p></o:p>

    -Une citation se met entre guillemets si elle est identique à celle de son auteur. Mais si l'on n'est pas sûr de son exactitude on la reformule en évitant les guillemets ;<o:p></o:p>

    -Une citation doit être intégrée dans une phrase.<o:p></o:p>

     

    III.             Les transitions<o:p></o:p>

     

    Une transition est un lien qui permet de passer d'une idée qu'on a fini de développer à une autre idée qu'on va développer. La transition crée la cohérence et la logique dans l'argumentation.<o:p></o:p>

    Il existe plusieurs types de transitions : les mots liens, les expressions, les phrases, les courts paragraphes.<o:p></o:p>

    NB : En général, les mots liens sont utilisés comme transition à l'intérieur des parties. Entre les parties ce sont de courts paragraphes (2 à 3 phrases) qui sont utilisés comme transition : une à deux phrases résumant la partie précédente, la dernière introduit la partie qui va suivre. <o:p></o:p>

     


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  • I LES GRANDES ETAPES DE LA DISSERTATION<o:p></o:p>

    -          Analyse du sujet

    -          La mobilisation des idées

    -          L’élaboration du plan

    -          La rédaction de la dissertation

    1 L’ANALYSE DU SUJET<o:p></o:p>

    Questionnement : Sujet compris ou pas ?

    -          Est-ce que les mots clés du sujet ont été repérés ?

    -          Est-ce que les sens de ces mots clés sont élucidés ?

    -          Est-ce que le cadre spatio temporel du sujet a été délimité ?

    -          Est ce que les consignes ont été expliquées ou élucidées ?

    -          Est-ce que la problématique a été dégagée ?

    NB : Ce travail préalable permet de comprendre le sujet et de dégager la thèse de l’auteur

    2 MOBILISATION DES IDEES<o:p></o:p>

    C’est l’analyse des mots- clés et de la découverte de la problématique qu’on mobilise les idées

    Ou trouver les idées ?<o:p></o:p>

      Elles peuvent être tirées d’œuvres littéraires, artistiques, de la culture personnelle, lecture personnelle, expérience personnelle ou sur les l’actualité

    -Est-ce que ces idées sont classées permettant d’étayer la thèse de l’auteur ?

    -Est-ce que chaque idée directrice est associée les arguments et les exemples convenables ?

    <o:p> </o:p>

    3 ELABORATION DU PLAN

    Lee plan répond à la problématique posée. L’élaboration du plan se fait à partir des idées préalablement dégagées. IL existe plusieurs types de plans

    ·         Plan dialectique

    ·         Plan analytique

    ·         Plan thématique

    ·         Plan inventaire

    ·         Plan comparatif

    ·         Plan explicatif

    II LES GRANDES PARTIES DE LA DISSERTATION<o:p></o:p>

    1 L’INTRODUCTION : On peut se demander si

    *L’amorce du sujet par une phrase d’appel aborde le thème général

    *La présentation du sujet et la formulation de la problématique sont faites

    *S’il y a l’annonce du sujet

    2 LE DEVELOPPEMENT<o:p></o:p>

    Est ce que la pertinence et l’argumentation sont mises en valeur ?

    a / paragraphe argumentatif

    Idée principale IPP (Thèse de l’auteur) un ou plusieurs arguments+ 1 ou des exemples

    Transition (Un lien logique ou une courte phrase assurant la cohérence du raisonnement).

    B / Est-ce que les règles d’orthographe de grammaire, de syntaxe sont respectées ?

    -          Quel niveau de langue standard et quel vocabulaire précis technique est employé ?

    C / Est-ce que le devoir est bien présenté ?

    -respect des alinéas, si les titres d’œuvres citées sont soulignés, si les citations sont prises entre guillemets ; s’il y a un écart entre l’introduction le développement et la conclusion (Est-ce qu’il y aune ligne au moins sautée.

    3 CONCLUSION : - Bilan +position personnelle

                               *Il existe une synthèse  des conclusions partielles

                              *Quel est le point de vue du candidat ?

                             * Un éventuel élargissement (-l’ouverture n’est pas obligatoire)


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  • INTRODUCTION

    L'intérêt de l'Islam pour Internet est une expression particulière de son intérêt de longue date pour les moyens de communication sociale. En effet, l’Islam considère  les medias comme un résultat du processus historique à travers lequel l'humanité progresse. C'est pourquoi en Islam, il faut adopter une approche fondamentalement positive à l'égard des médias et surtout de l’internet.

    De nos jours, l’Internet, contribue à apporter des changements révolutionnaires dans le commerce, l'éducation, la politique, le journalisme, les relations entre nations et entre cultures, des changements qui ne concernent pas seulement la façon dont les personnes communiquent, mais la façon dont elles conçoivent leur vie. C’est pourquoi il faut les intégrer dans la formation religieuse.

     

    I.           LES OPPORTUNITES ET LES DEFIS DE L’INTERNET POUR UNE FORMATION RELIGIEUSE DE QUALITE

     

    Internet crée de nouveaux moyens pour des communautés religieuses d'offrir une vitrine au monde[1]. L’islam est par essence une religion du Bien. Par conséquence, les musulmans doivent encourager un développement correct et une correcte utilisation de l’internet dans la promotion du Bien. L’internet offre aussi des occasions uniques pour proclamer le discours islamique à toute l’humanité entière. Pour cela, il suffit de considérer les capacités positives d'Internet pour diffuser l'information et l'enseignement religieux au-delà de toutes les barrières et frontières. Ce moyen de communication de masse possède une audience aussi large qui dépasse l'imagination, la plus audacieuse de ceux qui ont contribués à la Daawah  avant nous.

    Etant donné que la formation religieuse de nos jours dans notre milieu islamique est dispensée à des personnes formées par une culture des médias, cela exige de prendre en compte attentivement les caractéristiques particulières des médias eux-mêmes. C’est pourquoi la Daawah a  maintenant besoin de comprendre Internet. Cela est nécessaire afin de communiquer de façon efficace avec les frères et sœurs en Islam que l'expérience de cette nouvelle technologie a modelé et également afin de bien l'utiliser.

    Parmi les avantages des medias pour la formation religieuse on peut souligner :

    -          Le fait qu’ils transmettent des informations sur les événements, les idées et les personnalités religieuses ;

    -          Ils sont des vecteurs de renforcement de nos capacités spirituelles : tous les jours, ils fournissent une inspiration, un encouragement et des occasions de prière à des frères et sœurs qui sont isolés ou loin des siens. 

    Mais il existe d'autres bénéfices, qui, en plus de ceux-ci, sont plus ou moins spécifiques à Internet.

    -          Internet offre aux personnes un accès direct et immédiat à d'importantes sources religieuses et spirituelles (des bibliothèques, des mosquées et lieux de culte prestigieux, des documents et même des cyberfatwa[2]).

    -           Internet possède également une capacité remarquable à dépasser les distances et l'isolement, en mettant les personnes en contact avec d'autres personnes de bonne volonté, animées des mêmes sentiments, qui adhèrent à des communautés de foi virtuelles afin de s'encourager et de se soutenir mutuellement.

    Bien que la réalité virtuelle de l'espace cybernétique ne puisse remplacer la communauté interpersonnelle réelle, la réalité de notre spiritualité musulmane, elle peut les compléter, attirer les personnes vers une expérience plus pleine de la spiritualité et enrichir la vie religieuse des usagers.

    Un nombre croissant de mosquées, de bibliothèques islamiques, d’instituts, de centres islamiques, d’associations de tout genre, font maintenant un usage efficace d'Internet. Les musulmans ont également besoin de comprendre et d'utiliser Internet comme outil de communication interne. Cela exige de tenir clairement compte de son caractère particulier de moyen direct, immédiat, interactif et de participation. C’est le cas au Burkina (comme ailleurs au Mali ou en Côte d’Ivoire) avec les groupes de discussions et les blogs comme le forum « UMMAH » ou celui des enseignants musulmans sur Yahoo groupe.

    L'éducation et la formation représentent un autre domaine d'opportunité et de besoin, certes. Aujourd'hui, tout le monde a besoin d'une forme continue d'éducation aux médias, que ce soit à travers l'étude personnelle ou en participant à un programme organisé, ou les deux. Plus que d'enseigner uniquement des techniques, l'éducation aux médias aide à éveiller chez les frères et sœurs le bon goût et un jugement moral authentique. Il s'agit d'une sorte de formation des consciences.

    L'éducation et la formation à Internet devrait faire partie de programmes complets d'éducation aux médias accessibles aux membres de nos structures associatives, telles que le CERFI ou l’AEEMB.

    L'enseignement en ce qui concerne Internet et la nouvelle technologie comporte donc bien plus que des techniques d'enseignement; les musulmans doivent apprendre à bien s'intégrer dans le monde de l'espace cybernétique, à émettre des jugements judicieux, selon des critères moraux solides, sur ce qu'ils y trouvent, et à utiliser cette nouvelle technologie pour leur développement intégral et au bénéfice des autres.

     

    II.        LES DANGERS DE L’INTERNET

    Parmi les problèmes spécifiques soulevés par Internet, figure la présence de sites incitant à la haine, attachés à diffamer et à attaquer des groupes religieux et ethniques. Certains de ceux-ci visent l’Islam. De même il y a des faux corans qui circulent sur le net[3].

    Certains visiteurs de sites internet religieux sont en proie à une sorte de folie de consommation. Quelquefois dans la précipitation ils prennent des fausses informations à caractères déviantes.

     D’autre part la pornographie, la violence, jeu d'argent, mauvaise rencontre sur un forum de discussion sont omni présents sur le net.

    Les enfants sont les victimes faciles des contenus douteux. Pénétrant au sein du foyer familial, la toile est devenue le terrain de jeu des jeunes qui s'échangent musiques et fichiers vidéo en peer-to-peer, racontent leur vie par l'intermédiaire des blogs (journaux intimes) et se créent des réseaux d'amis sur les messageries instantanées (Facebook, Skype, Yahoo Messenger) ou les chats (prononcer «tchats»). Un tiers des enfants seraient confrontés à des images choquantes sur le web[4].

    Internet met à la portée des jeunes, à un âge inhabituellement bas, l'immense capacité à faire le bien et à faire le mal, à eux-mêmes et aux autres. Il peut enrichir leurs vies au-delà des rêves des générations précédentes et leur permettre d'enrichir à leur tour la vie des autres. Il peut également les plonger dans la consommation, l'imagination pornographique et violente, et l'isolement pathologique.

     

    III. SUGGESTIONS

    Les musulmans devraient être présents de façon créative sur Internet. Et cela à plusieurs niveaux :

    - Au niveau des encadreurs et autres formateurs ; ils  devraient rechercher une formation en matière de médias, afin d'approfondir leur compréhension de l'impact des communications sociales sur les apprenants et la société, et de les aider à acquérir un mode de communication qui réponde aux sensibilités et aux intérêts des personnes dans une culture médiatisée. Aujourd'hui, cela inclut bien évidemment une formation en matière d'Internet, y compris comment l'utiliser dans leur travail. Ils peuvent également profiter des sites offrant des mises à jour des connaissances et des suggestions pour la Daawah. À l'époque d'Internet, avec son immense portée et impact, ceci demeure une urgence.

    - Au niveau des parents: Pour le bien de leurs enfants, ainsi que pour leur propre bien, les parents doivent s’y investir aussi. Surtout  en ce qui concerne Internet, les enfants et les jeunes sont souvent plus familiarisés avec cet outil que leurs parents; mais les parents sont toutefois obligés de guider et de contrôler leurs enfants en ce qui concerne son utilisation. Si cela signifie apprendre à connaître davantage Internet que ce qu'ils en savent jusqu'à présent, ce sera d'autant plus bénéfique.

    Le contrôle parental devrait s'assurer qu'une technique de filtrage est utilisée sur les ordinateurs accessibles aux enfants afin de les protéger le plus possible des dangers de la pornographie, des prédateurs sexuels et d'autres menaces. Un accès non contrôlé à Internet ne devrait pas être permis. Les parents et les enfants devraient discuter ensemble de ce que ces derniers voient et expérimentent dans l'espace cybernétique; partager les expériences avec d'autres familles ayant les mêmes valeurs et préoccupations sera également utile. La tâche parentale fondamentale consiste ici à aider les enfants à devenir des usagers informés et responsables d'Internet.

     

    CONCLUSION

    Les musulmans, en tant que personnes concernées faisant partie de la vaste audience d'Internet, et ayant des intérêts personnels spécifiques et légitimes, doivent participer au processus qui guide le développement de ce nouveau moyen. Cela les obligera parfois à adapter leur façon de penser et leur pratique.

    Il est également important qu'à tous les niveaux de la formation religieuse, Internet soit utilisé de façon créative pour répondre aux défis de la Daawah. Rester timidement en arrière par peur de la technologie ou pour d'autres raisons n'est pas acceptable, étant donné les innombrables possibilités positives qu'offre Internet.

    Cela s'applique à Internet ainsi qu'aux formes plus anciennes de médias

    Enfin,  un aspect particulier d'Internet, concerne la prolifération parfois déroutante de sites portant l'étiquette « islamique ». Un système de certification volontaire au niveau local et national, sous le contrôle de spécialistes pourrait être utile en ce qui concerne ces sites internet. L'idée n'est pas d'imposer une censure, mais d'offrir aux usagers d'Internet des orientations fiables sur la position authentique de la Oummah islamique.

    Hassan KINDO


    [1] Jean-François Mayer, Internet et religion, Gollion, Infolio, 2008, 188 p.

    [2] Au lieu d'aller consulter l'imam de la mosquée du lieu, un croyant en quête de réponses à ses questions peut s'adresser à des conseillers qui vivent à l'autre bout du monde.

    [3] Abréviation de Internet

    [4] http://www.generation-nt.com/s/enquete+internet+dangers+pour+les+enfants/


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    Le Français au second cycle

     

     

                                                                 

    ·       Cahier de notes et d’exercices

    ·       Résumé suivi de discussion

    ·       Commentaire Composé

    ·       Dissertation

    ·       Littérature

     

     

     

     

     

     

     

     

    Hassan KINDO

     

     

     

     

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    Première partie :

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Techniques d’expression écrite et orale

     

     

     

     

     

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    LE RESUME SUIVI DE DISCUSSION

     

                Le résumé de texte est l’un des trois exercices que le candidat au bac peut choisir pour faire valoir ses compétences en français. Et pour permettre au candidat de mettre toutes les chances de son côté l’apprentissage de l’exercice s’tale sur trois ans et commence dès la classe de seconde. Conduire le résumé consiste à :

    ·         Résumé un texte

    ·         Expliquer deux mots ou expression à partir de leur contexte d’utilisation

    ·         Discuter une affirmation ou un point de vue en faisant attention aux alternatives.

    Pour mener ce travail à bien, le candidat dispose de quatre heures de temps qu’il devra gérer à bon escient.

     

    A.    LE RESUME.

    I- Éliminez les difficultés de vocabulaire:

                Après une première lecture attentive, relevez les mots difficiles et cherchez-en le sens en vous aidant d'abord du texte, puis d'un dictionnaire.

    II- Dégagez le thème général, les idées directrices:

                De quoi parle-t-on ? Que cherche-t-on à nous démontrer ou que veut-on nous faire comprendre ?

                Une seconde lecture attentive vous aidera à dégager le sujet du texte et l'essentiel de son argumentation (si c'est un texte d'idées).

    III- Soulignez les points principaux dans le texte:

                Utilisez pour ce travail de repérage un crayon de manière à pouvoir rectifier en cas d'erreur (gomme). Il arrive en effet fréquemment que l'on prenne une idée secondaire pour une idée principale.

                Ne vous fiez pas totalement à la disposition en paragraphes, car les idées ne suivent pas nécessairement ce découpage.

    IV- Repérez les articulations logiques:

                L'articulation du raisonnement est fréquemment indiquée par des liaisons logiques que vous devez repérer (en les encadrant, par exemple): de plus, mais, néanmoins, par conséquent, donc, etc. Ces mots de liaison indiquent les relations de cause, de conséquence, d'opposition, de restriction, etc.

    V- Dégagez le plan détaillé du texte:

                Reprenez les idées principales (soulignées dans le texte). Ordonnez votre plan en hiérarchisant les parties et les sous-parties:

     I- idées principales

    1.arguments appuyant ces idées

    a.exemples illustrant les arguments.

    VI- La rédaction du résumé:

                Vous êtes maintenant en mesure de composer votre résumé. Attention!

    ·         Ne présentez pas le texte et n'utilisez donc pas de formules telles que « l'auteur déclare que... démontre que... »

    ·         Ne prenez pas de « distance » avec le texte: vous devez produire dans le même ordre une version condensée, mais fidèle.

    ·         Ne reprenez pas les citations du texte. Mais les mots clés sont permis, et à la rigueur une formule significative (notée entre guillemets).

    Votre effort consistera à éliminer sans hésitation tout ce qui est d'un intérêt secondaire (illustrations d'une idée, exemples d'appui, chiffres et pourcentages superflus...).

    VII- Vérification et relecture:

                Cette étape est indispensable. Relisez une première fois pour vérifier la cohérence de vos propos, leur enchaînement.

                Comptez vos mots (faites figurer le nombre de mots utilisés à la fin du résumé). Vous devez réduire le texte de l'auteur au quart de sa longueur environ (marge de 10% en plus ou en moins admise).

                Si vous constatez une trop grande différence, relisez une seconde fois plus attentivement, afin de retrancher des mots (phrases à contracter davantage) ou d'en ajouter (éléments à reprendre dans le plan).

     

    B.     EXPLICATION DU VOCABULAIRE

                Expliquer le vocabulaire dans le cadre du résumé de texte revient à donner le sens de deux mots ou expressions tirés du texte à partir duquel on obtenu le résumé. Cette  explication doit se faire en prenant en compte le contexte dans lequel  le mot ou l’expression a été utilisé. Le sens doit être proposé grâce à une phrase explicative. Il faut surtout éviter d’employer le du dictionnaire.

     

    C.    LA DISCUSSION

     

                Selon les instructions officielles, la discussion porte sur le texte qui a été donné à résumé. Le libellé formule à parti du texte une question. Cette question pose un problème dont le texte éclaire au moins un aspect et pour l’examen duquel il offre des éléments. on demande au candidat d’exprimer en se référant à son expérience personnelle et à ses lectures, un avis argumenté (second aspect). L’exercice permet d’apprécier, en outre la correction de l’expression, la validité du raisonnement et l’aptitude à discuter c'est-à-dire à comprendre et à confronter des points de vue différents.

                Ainsi la discussion est une composition française de taille réduite à rédiger en deux heures environ sur un problème, une idée, un thème précis tiré du texte et sur lequel l’auteur du texte a exprimé son point de vue. Si dans le résumé il n y a pas de point de vue personnelle du candidat, dans la discussion par contre, il est nécessaire d’exprimé son point de vue personnelle. La correction de la langue écrite concerne aussi bien l’orthographe que la syntaxe. Le raisonnement doit être bâti sur une construction ou un plan clair et précis, aboutissant à ce que l’on veut démontrer. A noter que le libellé du sujet de discussion, donne le plus souvent des indications sur ce plan.

                La discussion implique qu’il y ait objet de débat, donc au moins deux positions qui s’affrontent, se contredise ou se distinguent. Le plus souvent, le candidat aura à remettre en cause une idée reçue ou au contraire un paradoxe, c'est-à-dire une opinion inattendue. Toute question peut généralement se réduire à la mise en perspective de deux notions, de deux optique, de deux concepts. Dès que le candidata sous les yeux le sujet, il doit penser à le mettre en cause, par exemple, en opposant : théorie et pratique ; être et paraître ; être et avoir ; objectif et subjectif ; désir et devoir ; loi et justice ; volonté et nécessité ; etc. la discussion doit finir par faire dialoguer ces contraires ou ces disparité. Ainsi elle progresse forcement vers un effort pour poser une conciliation constructive. L’argumentation vise à résoudre un conflit et à imposer une troisième voie ou simplement une solution.

     

    SUJETS POUR S’EXERCER

    Sujet 1

    CONTRACTION DE TEXTE

                   TEXTE : « La presse est un véritable service public »

                La première fonction de la presse est naturellement l’information, c’est-à-dire la transmission, l’explication et le commentaire des nouvelles au double niveau de la petite et de la grande actualité. Mais le champ d’information de la presse, qui est en principe illimité, est, en réalité, considérablement restreint, d’abord par la curiosité du public qui ne se porte pas également sur tous les aspects de la vie du monde, mais aussi par la nature même du journalisme qui, pour beaucoup, reste encore descriptif du superficiel, du pittoresque et de l’accidentel. Un journal doit, non pas instruire son lecteur, mais l’intéresser et la vielle formule des écoles de journalisme américain, « un chien mord un homme, ce n’est pas une nouvelle ; un homme mord un chien : c’est une nouvelle », est assez révélatrice à ce sujet. De plus, et sans vouloir débattre de la question de l’objectivité du journalisme, il convient d’évoquer, au moins, les déformations que l’instrument de transmission de nouvelles qu’est le journal fait obligatoirement subir aux informations qu’il livre, par le seul fait de leur sélection et de leur mode de présentation dans le corps du journal.

                De cette fonction traditionnelle d’information dérive celle de la documentation. La rapidité de l’évolution du monde moderne rend vite dépassés les ouvrages de type encyclopédique ou les bilans présentés par les livres sur les sujets qu’ils traitent ; la presse contemporaine se voit donc de plus en plus confier, en fait, le rôle de remise à jour des connaissances que sa périodicité lui permet de remplir plus facilement que le livre dont les rééditions sont toujours irrégulières et aléatoires et l’audience plus limitée. Cette fonction de documentation est plus spécialement réservée à la presse technique et spécialisée, mais elle conduit de plus en plus fréquemment la presse d’information générale, y compris les quotidiens, à publier des articles ou des documents destinés, en fait, à être conservés. La presse devient de plus en plus un instrument de référence documentaire.

                La presse rend aussi de multiples services pratiques à ses lecteurs en les aidant à mieux ordonner leur emploi du temps, en facilitant les multiples démarches de la vie quotidienne, en les conseillant dans leur activité individuelle. Cette fonction de renseignement est essentielle dans une société où les conditions de vie rendent sans cesse plus complexes les liens de l’individu avec la collectivité. Elle est assurée par les rubriques de types programmes de spectacles, horaires divers, météorologie, et les diverses chroniques de conseils. En plus d’un sens aussi par les petites annonces et parfois la publicité.

                Le divertissement est la troisième des grandes fonctions de la presse : en soi déjà la lecture est une activité de divertissement. Ainsi l’enquête sur l’audience de dix grands régionaux français montre que 90% de lecteurs considèrent la lecture de leur quotidien comme une occasion de détente. Mais par ses rubriques de jeux, par ses rubriques de lecture romanesques (romans-feuilletons et bandes dessinées, récits et reportages exotiques ou sentimentaux) mais aussi ses rubriques d’échos, voire par ses récits de faits divers, la presse cherche aussi à distraire plus directement son lecteur. L’illustration elle-même n’a que rarement valeur purement informative et reste, pour l’essentiel, image.

                Par-delà même ces trois fonctions principales, la presse exerce indirectement une influence régulatrice sur le corps social par ses fonctions psychothérapeutiques : la lecture régulière des journaux et périodiques aide l’individu à purger ses passions et se libérer de certaines frustrations. Une certaine conception de la morale traditionnelle conduit souvent à condamner l’exploitation par la presse des récits des actes criminels, des égarements de la passion amoureuse, des scandales familiaux ou politiques, d’indiscrétions sur la vie privée des vedettes de l’actualité et la publication de photos à caractère érotique ; il convient d’abord de constater que le succès de ce type d’articles remonte pratiquement aux origines de la presse et a toujours trouvé son équivalent dans une certaine littérature romanesque : ce n’est donc pas un phénomène récent. L’actualité ainsi présentée n’est certes, pas exemplaire mais sa présentation aide, à sa manière, les individus à se défouler par le rêve ou l’indignation ou en leur offrant des sujets de conversation.

                La lecture de la presse aide aussi à l’intégration de l’individu dans le corps social. La lecture du journal est une sorte de dialogue avec le monde. Elle brise l’isolement de l’individu ; elle est par excellence un acte de participation.

                Ainsi, par les différentes fonctions qu’elle remplit, la presse est un véritable service public.

                                           Pierre ALBERT, La presse, P.U.F., Coll. « Que sais-je ? », 1982   

    Résumé (08 pts)

    Résumez le texte au ¼ de sa longueur.

    Une marge de 10 % de mots en plus ou en moins est autorisée.

    Précisez le nombre de mots de votre résumé.

    2-Vocabulaire (02 pts)

    Expliquez dans le texte le sens des expressions suivantes :

    - « un instrument de référence documentaire »

    - « elle est par excellence un acte de participation. »

    3-Discussion (10 pts)

    « La lecture du journal est une sorte de dialogue avec le monde. »

    Sujets 2

    CONTRACTION DE TEXTE

    TEXTE : « Les femmes dans le monde du travail ».

                L’univers du travail ressemble bien peu au Paradis. Outre les efforts physiques et intellectuels qu’il exige, il met le caractère à rude épreuve. On ne saurait dire que l’amabilité et la gentillesse illuminent les relations professionnelles. Petites mesquineries et grandes saloperies tiennent souvent lieu d’ « esprit maison ». En dehors des sympathies qui nouent hors hiérarchie, l’atmosphère générale tient plus de la caserne que du compagnonnage.

                Les exemples de ces brimades foisonnent. Surtout dans les très grosses communautés de travail qui multiplient les règles contraignantes sans se soucier des réactions individuelles. Ici, on place des micros dans les toilettes pour s’assurer que les employées ne perdent pas le temps en bavardages inutiles. Là, on interdit de s’assoir, même si la coiffeuse ou vendeuse n’ont rien à faire, pour ne pas donner à la clientèle une impression de laisser-aller. Ailleurs, il n’est pas possible d’aller boire pendant les heures ouvrables, en dehors du quart d’heure de pause au milieu de l’après-midi. Je me souviens de ce témoignage bouleversant d’une dactylo de « pool » dans  une compagnie d’assurances. « Pour pouvoir s’absenter cinq minutes de son poste, il faut lever le doigt, comme à l’école, et attendre l’autorisation de la surveillance. Au bout de quatre minutes d’absence, un voyant rouge s’allume dans la salle de repos pour prévenir qu’il est temps de regagner sa place. Comme la paie se calcule en partie au rendement, on passe ainsi huit heures par jour le nez sur son clavier, sans pouvoir se détendre. Le soir, j’ai les épaules et le dos rompus. Je sors de là hagarde, incapable de prononcer la moindre parole tant j’ai d’abord besoin de récupérer. »

                J’ai remarqué que les femmes souffrent tout particulièrement de ces atmosphères de brimade. Plus sérieuses, plus appliquées que les hommes dans leur métier, elles ne comprennent pas qu’on puisse constamment mettre en doute leur conscience professionnelle. Mais, d’un autre côté, étant souvent peu qualifiées, elles sont les premières victimes de l’automatisation des emplois de bureau ou de la déshumanisation du grand commerce. Enfin, les femmes ont l’habitude, chez elles, de faire vite et bien quantité de choses différentes et se sentent très capables de se comporter de la même façon dans leur travail. Mais la machine économique a été organisée par et pour les hommes, qui admettent souvent mieux que nous la dureté du monde du travail, et pratiquent beaucoup mieux que nous l’autoritarisme.

                                                Christiane COLLANGE, «  Je veux rentrer à la maison »

                                                   (Grasset, 1979) in livre de poche », n° 5403.PP.33-35

                Résumez ce texte de 430 mots au quart de son volume avec une marge de 10% en plus ou en moins.

    Expliquez les mots suivants :

    -          Foisonnent

    -          les premières victimes de la déshumanisation du grand commerce.

    Discussion

    Selon  Christiane COLLANGE : « L’univers du travail ressemble bien peu au Paradis. »

    A l’aide d’exemples précis, étayez ce point de vue dans une argumentation organisée.

     

    Sujet 3

    CONTRACTION DE TEXTE

    TEXTE :

                Si l’éducation, la science, la culture et l’information, qui relèvent de la compétence de l’UNESCO, sont au cœur de la problématique actuelle du monde, elle l’est encore davantage en Afrique. Aucun des défis auxquels le continent est confronté ne peut être relevé sans que soit prise en considération la dimension éducative, culturelle ou scientifique.

                Certes, dès l’indépendance, l’éducation a bénéficié partout en Afrique d’une grande priorité. De nombreuses écoles ont été ouvertes, les classes multipliées pour répondre à la présente demande sociale des cadres formés en nombre accru pour participer à l’effort de développement. Aujourd’hui encore, cependant, les taux de scolarisation demeurent faibles dans beaucoup de pays du continent. Et surtout, faute d’avoir reçu de nouvelles finalités l’éducation n’est pas un véritable instrument d’affirmation d’identité culturelle, ni le levier d’un développement endogène qui puiserait sa source dans les réalités nationales et mobiliserait chacun pour le bien-être de tous.

                Les structures sont très souvent restées identiques à celles de la période coloniale. Les programmes ont été peu modifiés. Dans la plupart des cas, les composantes de la culture nationale n’y ont guère leur place. L’accent n’est pas davantage mis sur les disciplines scientifiques et techniques dont la maîtrise est partout indispensable à l’effort de modernisation.

                En outre, l’école se détourne très fréquemment du milieu naturel et humain. Elle néglige certaines des valeurs fondamentales qui ont fait la force des sociétés africaines traditionnelles : le sentiment d’honneur, la fidélité à soi-même et à sa communauté, la solidarité communautaire, le sens des responsabilités, la dignité face à l’adversaire, etc.

                Elle suscite, sans le chercher, le mépris du travail manuel alors que traditionnellement la participation aux activités productrices était un élément fondamental du processus éducatif africain.

                L’école demeure si profondément fidèle à l’héritage colonial qu’on peut compter sur les doigts de la main les pays africains qui ont déployé des efforts sérieux pour que leurs langues nationales deviennent des langues d’enseignement moderne. L’idée selon laquelle les langues africaines sont inaptes à véhiculer la pensée scientifique et technique ne repose sur aucun fondement. La langue est vivante, comme la société dont elle est l’instrument et communication ; elle s’enrichit de toute l’expérience de cette société qui sait toujours trouver des concepts pour exprimer les pensées que sa culture intègre.

                Quelles sont les conséquences d’une école mal adaptée aux réalités nationales ? Les clivages se renforcent au sein de la polarisation et la polarisation, sociale s’accroît. L’analphabétisme progresse. Les masses profondes se trouvent ainsi privées de toute participation directe aux responsabilités modernes qui exigent la maitrise de la langue écrite, celle de l’administration, de même, elles ne peuvent accéder directement au savoir et au savoir-faire modernes, pourtant indispensables à l’amélioration de la productivité du travail.

                Le chômage des jeunes s’accroît. Ceux-ci se détournent, à la fin de leurs études, de toute activité productrice qui n’est pas liée au secteur moderne souvent saturé. L’inadaptation de l’école a également des effets sur les cadres nationaux.  Soit pace qu’ils n’ont pas acquis une expérience directe du milieu soit parce qu’ils sont aliénés au système qui les a formés, ils se réfèrent souvent plus, dans l’analyse des situations comme dans la recherche des solutions, aux sociétés industrielles qu’à celles qu’ils ont mission de servir.

                            Amadou Mahtar M’BOW, ex DIRECTEUR Général de L’UNESCO

    Résumé:résumez ce texte de 510 mots au quart de son volume initial avec une tolérance de 10% de mots en plus ou en moins.

    Questions de Vocabulaire (2pts)

    Expliquez  en Contexte :

    « Le levier d’un développement endogène. »

    « Les clivages se renforcent au sein de la population. »

    Discussion (10pts)

    Selon Amadou Mahtar M’BOW «  L’école se détourne fréquemment du milieu naturel et humain. »

                A l’aide d’exemples précis, étayez ce point de vue dans une argumentation organisée.

     

     

     

     

     

     

     

     

    LES MOTS LIENS ET LEURS RÔLES

     

    MOTS LIENS

    RÔLE

    En premier lieu, en deuxième en dernier lieu

    Premièrement, deuxièmement, finalement, enfin, avant toute chose, d’abord, ensuite, puis, d’une part…d’autre part.

     

    Ils proposent une énumération

    Aussi, d’autre part, également, de même, de plus, et, encore, en outre, ensuite, par ailleurs, quant à, de la même façon de façon identique…

    Ils développent l’idée (conjonction ou addition)

     

    Ainsi, c'est-à-dire, citons, notamment, par exemple, autrement dit, en d’autre terme, à savoir, soit, en réalité, …

    Ils précisent ou reformulent l’idée

    Non seulement…mais, en plus, à plus forte raison, d’autant plus,     d’autant mieux,…

    Ils renforcent l’idée

    Car, parce que, puisque, étant donné que, en considérant que, dès lors que, dès l’instant où,du moment que, étant entendu que, en effet, effectivement, vu que, comme, sous prétexte que,…

    Ils indiquent les causes ou apportent les preuves

    Donc ; par conséquent ; en conséquence ; c’est pourquoi ; aussi ; ainsi ; alors ; par suite ; dans ces conditions ; enfin ; partant ; si bien que ; de telle sorte que ;…

    Ils indiquent une conséquence.

    Pour ; afin que ; de peur que ; de façon que ; pour ; afin que ; de ;…

    Il indique le but à atteindre ou à éviter.

    Si ; même si ; quand ; quand bien même ; si donc ; or si ; en supposant que ; à condition que ; pourvu que ; à moins que ; pour peu que ; …

    Ils introduisent une condition

    Comme ; de même que ; aussi… que ; plus…que ; autant…que ; pareil à ; identique à…

    Ils proposent une équivalence ou une comparaison.

    Cependant ; mais ; malheureusement ; néanmoins ; en revanche ; pourtant ; toutefois ; toujours est-il que ; par contre ; à l’opposé ; au contraire ; contrairement ; nonobstant ; bien que ; quoique ; du reste ; tandis que ; quel que ; s’il est vrai que ; avoir beau…

    Ils changent l’idée (opposition et concession)

    Sauf ; excepté ; mis à part ;…

    Ils indiquent une restriction

    Ou ; ou bien ; soit…soit ; que…que ; tantôt…tantôt ; …

    Ils indiquent un choix, une alternative (relation de disjonction)

    Ainsi ; donc ; en bref ; bref ; en définitive ; en résumé ; finalement ; pour conclure ; en conclusion ; tout compte fait ; tout bien considéré ; au totale ; après tout ;…

    Ils introduisent une conclusion.

     

     

     

     

     

    LE COMMENTAIRE COMPOSÉ

                Le commentaire composé est une forme d'exercice qui suppose un double travail :

    -          D'une part, l'étude détaillée d'un texte littéraire sous le double aspect du sens et des formes d'écriture

    -          D'autre part, la construction d'un exposé écrit qui vise à restituer l'image essentielle que l'on peut retenir de ce texte en l'ayant au préalable décomposée en éléments plus simples par lesquels on commence l'exposé.

                Le commentaire composé suppose donc une capacité à comprendre le sens et les beautés d'un texte, mais aussi une capacité à construire un schéma de réflexion pour rendre compte de la lecture faite de ce texte.

     

    A.    COMMENT LIRE UN TEXTE EN VUE DE LE COMMENTER?

    Un texte littéraire suppose :

    -          Une typologie de texte qui exprime donc une forme d'écriture spécifique

    -          Une écriture à l'intérieur de cette typologie qui a pour fonction de suggérer un certain nombre de choses

    -          Un ensemble de sens

                Etudier un texte revient à comprendre qu'un auteur n'écrit pas par hasard ou que même si c'est le cas, notre décryptage d'un texte vient d'une manière d'appréhender la forme d'un texte. Il s'agit donc d'essayer de percevoir le réseau de construction d'un texte en utilisant ce que l'on a appris tout au long de sa scolarité en étudiant des textes de poésie, de romans, de théâtre...

                Pour cela l’étude du texte doit être assez technique. C’est pourquoi il est recommandé au candidat dans l’étude de s’intéresser de préférence :

    -          À la nature du texte ;

    -          Au ton du texte ;

    -          Aux outils de repérage.

     

    1.      La nature du texte

     

    Le texte peut être ;

    Narratif :Il racontece qui se passe dans le temps.

    Descriptif :Il s’efforce de produire une image que le lecteur (ou l’auditeur) ne voit pas, mais qu’il peut imaginer.

    Argumentatif :il cherche à convaincre, il fournit les preuves qui permettent à un avis de l’emporter ; il a une thèse à défendre, et il la défend à l’aide d’arguments. La préoccupation première d’intervenir contre une personne ou des idées : ce qui compte d’abord, ce n’est pas de persuader, c’est de vaincre.

    Explicatif : il analyse un phénomène ou une idée pour qu’il soit bien compris. La fonction didactique en fait partie : là aussi on explique, mais avec l’intention supplémentaire de faire retenir ce qui est expliqué, de transmettre un savoir.

    Injonctif : Il propose une action (textes d’engagement moral, social, mais aussi tout les textes transmettant une consigne (recette de cuisine, notice de montage…) sous la forme d’une suite ordonnée d’actions à réaliser.

    Poétique :Dans ce type de texte le poète exprime sa sensibilité, suggère des sensations et cherche à susciter des émotions chez le lecteur ou l’auditeur.

     

    2.      Le ton du texte

                Le ton est l’ensemble des caractéristiques qui induisent un certain effet affectif chez le lecteur. On distingue au niveau des tons : 

    Le ton comiquequi provoque l’amusement ou le rire.

    Le ton pathétique qui suscite l’attendrissement (évocation de la souffrance, des luttes humaine).

    Le ton lyriquequi permet au lecteur de se sentir en communion avec l’auteur (exaltation, méditation).

    Le ton épiquequi permet de faire en sorte que les êtres et les événements prennent nue dimension qui les dépasse eux-mêmes.

     

    3.      Les outils et instruments de repérage

                Tout texte présente des caractéristiques qui permettent à l’auteur d’atteindre l’objectif visé par la fonction du texte.

    Cette fonction est liée à la nature même du texte. C’est cette même fonction du texte qui permet au lecteur de dégager, à partir d’un intérêt quelconque choisi ou proposé, une méthode d’approche du texte. Les caractéristiques qui permettent à un une analyse d’être fiable sont les suivante :

    Les caractéristiques d’organisation : présentation matérielle des textes

    Les caractéristiques lexicales :choix du vocabulaire, le champ lexical, le niveau de langue, le vocabulaire appréciatif et dépréciatif, la connotation, etc.

    Les caractéristiques grammaticales :construction syntaxique et sen du texte

    Les caractéristiques d’ordre rythmique :dans tout texte et surtout en poésie, c’est le rythme qui donne de puissance à ce qui est dit.

                L’utilisation des outils et instruments de repérage

                La lecture méthodique nous aide à bien utiliser ces outils et instruments de repérage. Puisque celle-ci nous montre à travers l’étude synthétique du texte à partir des axes de lecture.

     

    B.     ELABORATION DU PLAN DES DIFFERENTES PARTIES DU  COMMENTAIRE

     

    1.      Le plan de l'introduction

                On présente le texte : il faut rattacher la présentation du texte à la problématique générale qui est étudiée dans le commentaire. Idéalement, on évite les formules du type « Ce texte... », « Cet extrait... », « Maupassant... », etc. Doncil s'agit d'éviter les formules banales, les lieux communs. En fait, il faut s'adresser à quelqu'un qui ne connaît pas le texte.

                On situe le texte : il faut rattacher la situation du texte à la problématique générale de l'étude ; il s'agit d'envisager le texte dans la logique de la problématique.

                On exprime les axes de lecture : c'est un moment très important de l'introduction. On explique au lecteur le sujet du commentaire. Idéalement, il faut éviter les formules plates du type « Nous nous intéresserons à... », etc.

                On annonce le plan habilement : l'annonce du plan doit découler logiquement de l'hypothèse de lecture.

    2.      Le plan du développement

     

                                  Il faut respecter un ordre dans les différentes parties du commentaire.

    Les transitions servent à assurer la cohérence entre les différentes parties. Beaucoup considèrent qu'il est préférable de faire trois parties et trois sous-parties pour chaque partie.

    Si on l'utilise, il faut maîtriser parfaitement la terminologie de l'analyse littéraire.

    Il faut analyser de manière approfondie le texte : on ne fait pas de remarques stylistiques sans analyse. Il faut aussi garder à l'esprit que le récit est un projet : l'auteur du texte veut produire un certain effet chez le lecteur pour créer une réaction particulière dans la suite du récit.

    Dans le développement, on expose des thèses et des arguments : le commentaire composé est aussi est aussi une argumentation. Il s'agit de partager des interprétations du texte.

     

    3.      Le plan de la conclusion

     

                Il s'agit de dresser un bilan des propos et d'exprimer clairement les conclusions auxquelles on est parvenu dans le développement du commentaire.

                Généralement, on propose une « ouverture » (c'est-à-dire un élargissement) vers d'autres textes, vers des prolongements du thème du texte dans d'autres arts ou à d'autres époques. Il est nécessaire qu'il y ait un lien réel avec le texte étudié dans vos remarques.

     

    C.    LA RÉDACTION DU COMMENTAIRE COMPOSÉ

                La structure du commentaire :le commentaire composé obéit à une série de règles qui codifient sa présentation et sa rédaction. Le commentaire commence par un paragraphe d'introduction. On saute une ligne après l'introduction pour la séparer du développement. Les différentes parties du commentaire littéraire sont elles aussi séparées par un saut de ligne. Chaque partie du commentaire comporte plusieurs paragraphes, lesquels sont marqués par un alinéa. Avant la conclusion, on saute également une ligne.

                Le problème de la construction du devoir se pose car ce dernier n'est pas que la simple transcription des remarques que l'on peut faire sur un texte.

                En fait le devoir vise, à partir de l'analyse préalable du texte, à en proposer une vision structurée et cohérente. C'est la raison pour laquelle on propose d'étudier le texte selon des angles qui semblent a priori différents, mais qui s'appuient les uns sur les autres pour révéler finalement une vision d'ensemble suffisamment profonde.

                Dès lors, le schéma de progression que l'on peut proposer peut consister à partir de l'observation d'un phénomène fort apparent, ou encore appartenant au domaine du concret, pour glisser peu à peu vers le moins évident, le plus caché, et donc vers ce qui est généralement du domaine du sens, de l'abstrait.

                Sans que ce soit aucunement une loi, on peut considérer en effet qu'un texte littéraire s'appuie souvent sur des éléments compréhensibles pour tous pour peu à peu amener le lecteur à percevoir des données plus difficiles, soit parce qu'elles sont plus personnelles à l'auteur, soit parce qu'elles sont plus abstraites ou plus complexes. L'avantage aussi de cette forme de progression dans le devoir, est qu'elle propose une révélation du texte progressive qui entretient peut-être l'intérêt du lecteur.

    Pour citer le texte il faut utiliser des guillemets.

     

    EXERCICES – TEXTES

    Texte 1

    Le rêve d’une jeune fille

                 Le village ne lui disait plus rien, l’amour et la protection de sa mère la laissaient indifférente ; une seule idée, un seul rêve, emplissait sa jeune tête : répondre à l’invitation de Rihana, aller à Dakar. Son imagination, attisée par une sensibilité inquiète, lui représentait ce pays comme un séjour incomparable. Elle se rappelait trop les lettres de Rihana et l’invitation qu’elle ne cessait de répéter : « laisse Maïmouna venir auprès de moi, je pourrai mieux m’occuper d’elle… »

                Que faisait-elle en ce village mi-barbare ? Déjà elle ne comprenait plus ses petites camarades d’hier : elles avaient toutes sensiblement grandi, elles avaient chacune des instincts bizarres et des habitudes qu’elle réprouvait. Maïmouna, petite orgueilleuse, sentait confusément qu’elle pouvait devenir plus qu’une humble fille de la brousse, stupide, sans beauté et sans avenir. Elle aimait bien sa mère, mais celle-ci la laissait trop seule, occupée toute la journée à sa besogne de marchande. Elle s’ennuyait trop, n’arrivait pas à employer son temps utilement. N’y avait-il, pour les femmes que cette cuisine réduite à sa plus simple expression- un plat le matin, un plat le soir- et qu’elle, Maïmouna, réussissait à bâcler en une demi-heure ? Sans doute il existait d’autres activités auxquelles elle n’avait pas été invitée : couture, lavage, repassage, soins du ménage ; et même dans l’art culinaire de son milieu il y avait bon nombre de secrets à connaître qu’elle ignorait, parce que chez elle on vivait pauvrement, trop pauvrement.

                Elle songeait déjà que le jour où elle aurait un mari socialement aussi haut placé que l’époux de sa sœur Rihana, ce manque d’éducation la mettrait bien au dessous de sa condition nouvelle. Car elle rêvait d’épousailles à cet âge où l’aurore de la vie réelle et tragique emplit les yeux des adolescentes et les fait frissonner de douceurs entrevues.

    Abdoulaye SADJI, Maïmouna chap. IV,  Présence africaine

                Vous ferez un commentaire composé de ce texte. Vous pourriez par exemple montrer comment Abdoulaye SADJI a su, grâce à la finesse de son analyse, intéresser le lecteur au caractère et au comportement de Maïmouna. 

     

    Texte 2

    Spleen

    Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

    Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,

    Et que de l'horizon embrassant tout le cercle

    Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

     

    Quand la terre est changée en un cachot humide,

    Où l'Espérance, comme une chauve-souris,

    S'en va battant les murs de son aile timide

    Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

     

    Quand la pluie étalant ses immenses traînées

    D'une vaste prison imite les barreaux,

    Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées

    Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

     

    Des cloches tout à coup sautent avec furie

    Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,

    Ainsi que des esprits errants et sans patrie

    Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

     

    -Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,

    Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,

    Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,

    Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

      Baudelaire, Les Fleurs du Mal (Spleen et Idéal, LXII)

                Vous ferez un commentaire composé de ce poème. Sans dissocier la forme et le fond vous pourriez par exemple montrer comment le poète défini l’originalité de son inspiration et de son art.

    Texte 3

    Champ d’honneur

    (MUSOKELET)

     

    ‘’ Sira est tombé

                         Hier

                            Sur le champ d’honneur des femmes’’ !

     

    Comprenez que Sira

                   Est morte hier

                           En couche !

     

    On a tiré de ses chairs endormies

             Une petite fille

                       Au visage merveilleux

     

    Mes yeux croisent son regard

                De douceur

                        Et ma peine pour Sira

                           Se fait plus profonde !

     

    « Tombée sur le champ d’honneur

                          Des femmes »

                     C’était à l’hôpital

                            De la ville, hier

     

    Tous les médecins étaient là !

                   Et SIRA s’en est allée

                           Avec dans les yeux

     

    Un regard de reproche

    Et de supplique

     Qui me hante l’esprit

     Et le cœur !

    Bernadette DAO, Quote-partet symphonie, 1992

                Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous pourriez par exemple montrer comment l’auteur, par le jeu des oppositions et les images, exprime sa douleur et son désarroi face à la mort de SIRA.                 

     

     

     

     

     Texte 4

     J’ai rêvé

    Une île dans l’océan de l’espoir

    Où l’arche de Noé      

    Où les survivants d’une longue et pénible lutte

    Où mes rêves viennent échoués

    Une île nette et pure

    Où les hommes sont des humains

    Et les Noirs des hommes

    Où le noir, le rouge, le blanc

    S’épousent comme au crépuscule

    Où il n’ya ni héritier ni déshérité

    Une île au large de l’espoir

    Où l’on chante au lieu de se plaindre

    Où l’on danse au lieu de guerroyer

    Où l’on rit au lieu de pleurer

    Une île idéale de l’espoir

     

    Où les cliquetis des cadenas

    Ne sont plus que langue de l’eau sur les rochers

    Où les grincements des chaînes que l’on traîne

    Ne sont plus que murmure du vent dans les bambous

    Une île meilleure que celle des caraïbes

    Où l’on ne parle ni des servitudes ni de la liberté

    Où l’on ne parle ni arabe ni lingala ni swahili

    Où l’homme est maître

    Où le temps n’est plus que ce quelque chose

    Qui nous glisse des mains

    J’ai rêvé dans l’océan de l’espoir

    Une île meilleure que celle des caraïbes

    Une île nette et pure

    Comme le premier regard d’un enfant

    J’ai rêvé de cette île

                                                                                                                  Maxime N’DEBEKA

                Vous  ferez  de ce  poème  un  commentaire composé en utilisant  les éléments psychanalytiques, les outils  théoriques  du  psychanalyse pour  expliquer le  fonctionnement du  texte selon  son esthétique  et son  sens.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    LES FIGURES DE STYLE

     

    Introduction

                Larhétorique est à la fois la science (au sens d'étude structurée) et l'art (au sens de pratique reposant sur un savoir éprouvé) qui se rapporte à l'action du discours sur les esprits.

                Parprincipe, la rhétorique s'occupe de l'oral, mais il est évident qu'elle s'est très tôt intéressée aussi au discours écrit, dans la mesure où celui-ci est, de manière plus ou moins étroite, une transcription ou une mimésis de l'oral.

    Bref, dans une acception générale la rhétorique est l'art de bien parler. De façon plus précise, c'est l'ensemble des moyens d'expression propres à persuader ou à émouvoir.

                Les figures de rhétoriquesont des procédés spécifiques utilisés pour convaincre, séduire, impressionner, transmettre une vision du monde.

                Cesfigures ont été classées suivant leur construction et suivant l'effet qu'elles visent à atteindre. Ainsi, un classement courant les répartit en : figures de l'analogie, de la substitution, de l'opposition, de l'amplification, de l'atténuation et de la construction.

     

    1.      LES FIGURES DE L'ANALOGIE

     

    La comparaison

                Elle établit un rapprochement entre deux termes (le comparé et le comparant), à partir d'un élément qui leur est commun.

    Trois éléments sont nécessaires dans l'énoncé: le comparé, l'outil (ou terme) de comparaison et le comparant. Cependant, on peut y ajouter le point commun :

    — Le comparé qui est la réalité.

    — Le comparant; l'élément qui fait image.

    L'outil de comparaison (comme, pareil à, tel que, ressembler à, plus... que, etc.)
    Exemple : La lampe brille comme une étoile.

    La métaphore

                Elle établit une assimilation entre deux termes. Une métaphore peut être annoncée, directe ou filée :

                Dans la métaphore annoncée, le comparé et le comparant sont rassemblés dans un même énoncé sans terme de comparaison.

    Exemple : Un gros serpent de fumée noire. (Guy de Maupassant)

    Dans la métaphore directe, seul le comparant est exprimé.

    Exemple :Une étoile brille derrière une vitre.

    La métaphore filéeest une suite de métaphores sur le même thème.

    Exemple :

    Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse

    Qu'accompagne l'immense orgue des vents grondeurs,

    De cette fonction sublime de berceuse?(Charles Baudelaire)

                Comme la comparaison, la métaphore a une valeur d'illustration. La correspondance qu'elle établit entre deux objets, deux sensations, deux idées va jusqu'à l'identité. La métaphore du « serpent » précise la forme de la fumée. Mais, bien plus, la fumée devient serpent, ce qui lui donne une connotation inquiétante. La métaphore est une métamorphose.

     

    Les clichéssont des métaphores passées dans le langage courant.

    Exemple :Être à cheval sur les principes.

    L'allégorie

                Elle représente de façon imagée (par des éléments descriptifs ou narratifs) les divers aspects d'une idée, qu'elle rend moins abstraite.

    Exemple : L'Angleterre est un vaisseau. Notre île en a la forme: la proue tournée au Nord, elle est comme à l'ancre au milieu des mers, surveillant le continent. (Alfred de Vigny)

    Dans cet extrait de Chatterton, la domination de l'Angleterre sur les mers est rendue sensible par l'allégorie du vaisseau.

    La personnification

                Elle représente une chose ou une idée sous les traits d'une personne.

    Exemple :Vivez, froide Nature, et revivez sans cesse. (Alfred de Vigny).

    La personnification de la nature accentue sa dureté envers l'homme faible et éphémère.

     

    2.      LES FIGURES DE LA SUBSTITUTION

     

                Ce sont des figures qui comportent deux termes qui peuvent se substituer l'un à l'autre.

    La métonymie

                On ne nomme pas l'être ou l'objet mais on utilise un autre nom qui lui est proche parce qu'il s'agit de son contenant, sa cause... Les deux termes y entretiennent des relations de proximité:

    ·         contenant / contenu:

    Exemple :C'est un émissaire du Vatican = un émissaire du pape.

    ·         Effet / cause:

    Exemple :Socrate a bu la mort = le verre de poison qui le fera mourir.

    ·         origine / objet:

    Exemple :Fumer des havanes = des cigares qui viennent de La Havane.

    ·         Instrument / utilisation:

    Exemple :C'est une bonne raquette= un bon joueur de tennis.

    ·         Symbole / réalité:

    Exemple :C'est l'alliance de la faucille et du marteau = des paysans et des ouvriers.

                C'est un procédé de symbolisation qui permet une concentration de l'énoncé.

    ·         contenant / contenu:

    Exemple :C'est un émissaire du Vatican = un émissaire du pape.

    ·         Effet / cause:

    Exemple :Socrate a bu la mort = le verre de poison qui le fera mourir.

    ·         origine / objet:

    Exemple :Fumer des havanes = des cigares qui viennent de La Havane.

    ·         instrument / utilisation:

    Exemple :C'est une bonne raquette= un bon joueur de tennis.

    ·         symbole / réalité:

    Exemple :C'est l'alliance de la faucille et du marteau = des paysans et des ouvriers.

                C'est un procédé de symbolisation qui permet une concentration de l'énoncé.

    La synecdoque

                Figure proche de la métonymie: les mots y sont liés par une relation d'inclusion (la partie pour le tout, la matière pour l'objet):

    Exemples : Voici venir la saison des roses pour désigner l'été.

    Les voiles au loin descendent vers Harfleur. (Victor Hugo) [voiles = navires]

     La périphrase

                Elle consiste en ce que l'on désigne des objets non par leur dénomination habituelle, mais par un tour plus compliqué, généralement plus noble, présentant l'objet sous une qualité particulière. C'est tout l'environnement culturel qui fait traduire.

                Elle explicite le contenu d'un terme, attire l'attention sur une qualité du terme remplacé.
    Exemple : Le pays des Cèdres (pour parler du Liban). Le roi de son cœur (pour dire que c'est son amant).

    L'antonomase

                L'antonomase est une variété de métonymie-synecdoque. Le cas le plus simple apparaît dans des phrases comme Napoléon est le stratège, ou X est vraiment pour nous le poète; ce qui veut dire « le type même ou le plus grand » des stratèges ou des poètes. Il y a à la fois sélection de l'attribut essentiel et choix de la valeur d'excellence d'un individu parmi tous ceux de la série.

     

    3.      LES FIGURES DE L'OPPOSITION

     

                Ce sont l'antithèse, le chiasme, l'antiphrase, l'oxymore.

    L'antithèse

                Elle oppose très fortement deux termes ou deux ensembles de termes.
    Exemple : Un noble, s'il vit chez lui dans sa province, il vit libre mais sans appui; s'il vit à la cour, il est protégé mais il est esclave. (Jean de La Bruyère)

                L'antithèse oppose vigoureusement la vie du noble en province et sa vie à la cour.

    L'antiphrase

                Elle exprime une idée par son contraire dans une intention ironique.

    ExempleQuel courage ! (peut en fait dénoncer la lâcheté de quelqu'un).

    L'oxymore

                C'est la réunion surprenante dans une même expression de deux termes contradictoires. L'oxymore sert de support éventuel à l'antithèse.

    Exemple :Cette obscure clarté qui tombe des étoiles (Corneille)

    Il y a bien sûr contradiction entre les valeurs sémantiques essentielles d'obscur et de clarté.

    Le chiasme

                Le chiasme joue sur au minimum quatre termes. Ces termes d'une double formulation y sont inversés AB / B'A'.

    Exemple

     

    Et ce champ me faisait un effet singulier ;

    Des cadavres dessous et dessus des fantômes ;

    Quelques hameaux flambaient: au loin brûlaient les chaumes.(Victor Hugo)

    4.      LES FIGURES DE L'AMPLIFICATION

     

                Ce sont l'hyperbole, l'anaphore, la gradation, la répétition, l'accumulation et la paronomase.

    L'hyperbole

                Elle amplifie les termes d'un énoncé afin de mettre en valeur un objet ou une idée. Elle procède donc de l'exagération et de l'emphase. On la trouve souvent dans des textes épiques.
    Exemple : Dans des ruisseaux de sang Troie ardente plongée. (Jean Racine)

                L'image hyperbolique donne une dimension épique aux horreurs de la guerre.

    L'anaphore

                Procédé d'amplification rythmique. Elle consiste à reprendre plusieurs fois le même mot en tête de vers successifs ou de phrases.

    Exemple :

    Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur

    Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri

    Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri. (Louis Aragon)

                L'anaphore amplifie dans ces vers le sentiment tragique de l'amour déchiré.

    La gradation

                Elle ordonne les termes d'un énoncé selon une progression croissante ou décroissante.
    Exemple : Ainsi, de son nez que Cyrano décrit en ces termes :

    C'est un roc, c'est un pic, c'est un cap.

    Qui dis-je c'est un cap, c'est une péninsule. (Edmond Rostand)

    La répétition

    On répète plusieurs fois le même mot.

    Exemple :

    Oh! Cèdres du Liban, cèdres de nos délires,

    Cèdres de notre extase et de notre fierté. (Charles Corm).

    L'accumulation

                On fait succéder plusieurs termes soit pour approfondir la pensée, soit pour l'enrichir ou l'agrandir.

    Exemple : Devant eux, sur de petites tables carrées ou rondes, des verres contenaient des liquides rouges, jaunes, verts, bruns, de toutes les nuances. (Bel Ami, Guy de Maupassant).

    La paronomase

                Elle consiste à employer dans le même segment des termes (deux au moins) de sens différents et de parenté phonique, de manière à créer un effet assez saisissant.

    Exemple :Pâlesmembres de perle, et ces cheveux soyeux. (Paul Valéry)

                Entre pâles et perle, on a plus le sentiment de l'identité que celui de la différence, ce qui aboutit à y ressortir une sorte de répétition.

     

    5.      LES FIGURES DE L'ATTÉNUATION

     

                Ce sont la litote et l'euphémisme.

    La litote

                C'est une figure qui exprime le plus de sens en disant le moins de mot, souvent à la forme négative.

    Exemple :Va, je ne te hais pointainsi dit Chimène dans Le Cid (Pierre Corneille) à Rodrigue pour donner à entendre qu'elle l'aime envers et contre tout.

                La litote permet implicitement d'exprimer beaucoup plus qu'il n'est dit.

    L'euphémisme

                Il atténue l'expression d'une idée ou d'un sentiment, souvent pour en voiler le caractère déplaisant.
    Exemple : On dira « rendre le dernier soupir » pour éviter le mot mourir.

     

    6.       LES FIGURES DE LA CONSTRUCTION

     

                Ce sont le parallélisme, l'ellipse, l'anacoluthe, l'asyndète et l'interrogation oratoire.

    Le parallélisme

                On utilise une syntaxe semblable pour deux énoncés pour rythmer la phrase ou pour orner le discours. Le parallélisme peut être rapproché de la comparaison car on compare, généralement, deux objets en les approchant l'un de l'autre pour mieux faire sentir leur valeur relative, leurs rapports, leurs oppositions...

    Exemple :Que la vie est belle ! Que la nature est tendre !

    L'ellipse

                Ce mot signifie « omission ». On supprime des termes qui cependant peuvent se deviner.
    Exemple : je t'aimais inconstant, qu'aurais-je fait fidèle ? (Jean Racine). [...qu'aurais-je fait si tu avais été fidèle ?]

    L'anacoluthe

                On provoque un écart par rapport à la syntaxe courante.

    Exemple :

    Exilé sur le sol au milieu des huées,

    Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. (Charles Baudelaire)

    L'asyndète

                Elle consiste en une absence systématique d'outils de liaison (conjonctions ou adverbes) entre les groupes ou entre les propositions (ou même entre les phrases).

    Exemple :Le jour tombait. La terre devenait grisâtre. J'attendais, l'œil fixé sur la ligne des arbres où l'un des deux chemins conduisait tout droit. J'étais inquiet. (Henri Bosco)

    L'interrogation oratoire (ou rhétorique)

                L'interrogation, comme procédure oratoire, est une figure de rhétorique qui ressort du pathétique. On peut s'en servir pour exprimer toutes les passions vives, pour presser, convaincre, réduire et confondre l'adversaire.

    Exemple :Achille parle à Agamemnon pour Iphigénie qui lui a été promise :

    Juste Ciel ! Puis-je entendre et souffrir ce langage ?

    [...]

    Qu'ai-je à me plaindre ? Où les pertes que j'ai faites ?

    Je n'y vais que pour vous, barbare que vous êtes. (Jean Racine, Iphigénie)

    TABLEAU DES PRINCIPAUX REGISTRES LITTÉRAIRES

    REGISTRE

    DÉFINITION ET FONCTIONS

    CARACTÉRISTIQUES

     

     

     

     

     

     

     

    EPIQUE

    Le registre épique est caractéristique de l’épopée, mais on le trouve également dans les romans, dans les textes de théâtre et dans les récits historiques (par exemple, le récit d’une bataille).
    Ce registre cherche à provoquer l’admiration et l’enthousiasme du lecteur, en louant les exploits d’un ou plusieurs héros.

    ·         Enchaînement d’actions

    ·         Emploi du pluriel et de termes collectifs

    ·         Procédés de l’amplification et de l’emphase : énumérations, accumulations, gradations, hyperboles, superlatifs, adverbes d’intensité

    ·         Phrases longues, verbes de mouvement

    ·         Métaphores et comparaisons, symboles, personnifications, anaphores

    ·         Référence aux éléments naturels

    ·         Champ lexical du combat

    Peut faire appel au merveilleux

     

     

     

     

     

     

     

    TRAGIQUE

    Le registre tragique est caractéristique de la tragédie classiqueet du théâtre du XXe siècle. On peut également trouver du tragique dans certains romans (par exemple chez Malraux, Camus, etc.)
    Un texte tragique émeut le lecteur car il présente des situations sans issue : les personnages, tourmentés par de fortes passions ou par un dilemme, ne peuvent éviter un dénouement malheureux (la mort ou la folie).
    C’est un registre qui inspire l’effroi (devant la puissance du destin) et la pitié.

    ·         Registre de languesoutenu

    ·         Interrogations et exclamations, ponctuation affective

    ·         Métaphores et comparaisons, figures d’opposition (antithèses, chiasmes) et d’amplification

    Champ lexical du destin, de l’impuissance, de la souffrance, de la faute, de la mort

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    COMIQUE

    Très fréquent au théâtre, le registre comique se retrouve dans tous les genres littéraires.
    Le registre comique peut avoir plusieurs fonctions :
    - il vise à faire rire et à divertir,
    - il peut dédramatiser une situation angoissante,
    - il peut également avoir une fonction critique efficace, en mettant en évidence les défauts des hommes, de la société, d’un comportement pour les corriger (→ castigat ridendo mores).

    • Registre satirique : un texte satirique critique, en s’en moquant, les défauts d’un individu (ou d’un groupe d’individus), d’un comportement, etc.

    • Registre parodique : la parodie est une imitation satirique (d’un texte sérieux, du style d’un auteur) dont le but est de faire rire.

    • Registre burlesque : le burlesque repose sur un contraste entre le style et le sujet traité (traiter un sujet sérieux en style vulgaire, et vice versa).

    ·         Jeux de mots (polysémie)

    ·         Jeux sur les niveaux de langue

    ·         Jeux sur les sons

    ·         Répétitions, accumulations

    ·         Humour

     

     

     

     

     

     

     

    IRONIQUE

    L’ironie fait entendre le contraire de ce que l’on dit, dans le but de faire rire de quelque chose ou de quelqu’un (→ moquerie) ou encore dans un but critique ou polémique.

    Le registre lyrique est l’expression des états d’âme et des émotions : plainte, regret, nostalgie, joie, etc.
    Ce registre est très fréquent en poésie (→ poésie romantique), mais on le retrouve aussi au théâtre ou dans le roman.

    ·         Ironie

    ·         Caricature

    ·         Quiproquos

    ·         Hyperboles, exagérations

    ·         Figures d’opposition (notamment l’antiphrase)

    ·         Exagérations ou atténuations inattendues

     

     

     

     

     

     

    LYRIQUE

    Le registre lyrique cherche à émouvoir le lecteur.

    • Registre élégiaque : un texte élégiaque est un texte lyrique qui exprime la mélancolie et dont le thème est souvent le malheur en amour ou la mort.

    ·         Champ lexical des émotions et des sentiments

    ·         Ponctuation forte

    ·         Pronoms personnels de la première personne (→ fonction expressive du langage)

    ·         Métaphores et comparaisons, hyperboles, antithèses, apostrophes, etc.

    ·         Travail sur le rythme

    ·         Lyrisme

     

     

     

     

     

    PATHÉTIQUE

    Ce registre est fréquent dans le roman et la poésie, mais aussi au théâtre.
    Le registre pathétique inspire au lecteur des émotions tristes et fortes devant une situation inhumaine (→ compassion).

    ·         Champ lexical de l’affectivité, de la souffrance, du désespoir voire de la mort

    ·         Phrases exclamatives et interrogatives, interjections

    ·         Figures d’amplification (hyperboles), métaphores, comparaisons

     

     

     

     

    DRAMATIQUE

    L’adjectif « dramatique » se rapporte à l’action d’une pièce de théâtre.
    Au théâtre comme dans le récit, on parle de registre dramatique pour un texte où se succèdent les péripéties.
    Ce registre maintient le spectateur ou le lecteur dans un état d’attente (→ suspense).

    ·         Ellipses narratives

    ·         Narration rapide, événements inattendus (rebondissements, coups de théâtre)

    ·         Verbes d’action

    ·         Phrases exclamatives et interrogatives

    Champ lexical de l’émotion forte

     

     

     

    LA VERSIFICATION

     

                La versificationest l'ensemble des règles et des techniques concernant l'écriture du poème. Vers le milieu du XIXe siècle, les poètes se sont affranchis de ces règles et ont créé leurs propres normes poétiques.

                Dans le langage ordinaire, les sons des mots sont secondaires: c'est leur sens qui compte. Les poètes, eux, travaillent les sonorités pour qu'elles contribuent à la création du sens et à la musique des vers.

     

    I- L'ÉTUDE DES VERS ET DES STROPHES

    A.    La mesure des vers

     

                Pour mesurer un vers, il faut compter les syllabes prononcées (ou mètre) :
    Exemple : C'était l'heure tranquille où les lions vont boire. (Victor Hugo)

    C'é /tait /l'heu /re /tran /qui/ lle /où /les /li /ons /vont /boire.

    Cependant, il faut tenir compte de trois particularités comme la règle du «e» muet, La synérèse, la diérèse.

    1.      La règle du - e - muet

                À l'intérieur d'un vers, on compte la syllabe qui se termine par un « e » muet si la syllabe suivante commence par une consonne, on ne la compte pas si la syllabe suivante commence par une voyelle. À la fin d'un vers, on ne compte jamais le « e » muet.

    2.      La diérèse

                Deux sons habituellement prononcés groupés doivent parfois se prononcer séparément, en deux syllabes: c'est la diérèse qui, en ralentissant la prononciation du mot, l'adoucit.
    Exemple : million ð|mi | lli | on|, nationð|na | ti | on|

    3.      La synérèse

                Deux sons habituellement prononcés séparément doivent parfois se prononcer en une syllabe : c'est la synérèse, qui abrège le mot, le durcit.

    Exemple :lion ð|lion|

                B. Les différents types de vers

                La désignation de la plupart des vers provient du décompte des syllabes: monomètre (vers d'une syllabe), dissyllabe (vers de deux syllabes), trisyllabe (vers de trois syllabes), quadrisyllabe (vers de quatre syllabes), pentamètre (vers de cinq syllabes), hexamètre (vers de six syllabes), heptamètre (vers de sept syllabes), octomètre (vers de huit syllabes), éméasyllabe ( vers de neuf syllabes), décasyllabe (vers de dix syllabes), hendécasyllabe (vers de onze syllabe), alexandrins (vers de douze syllabes)

    Les vers ont le plus souvent un mètre pair (les plus fréquents ont douze, dix, huit syllabes)

    ·         Le vers de douze syllabes, l'alexandrin.C'est le plus long vers régulier. Il peut donner du calme ou de la majesté au sujet traité.

    ·         Le vers de dix syllabes, le décasyllabe.C'est le vers le plus couramment employé. C'est un alerte, léger, qui convient surtout à des poèmes courts.

    ·         Le vers de huit syllabes, l'octosyllabe.On l'emploie encore aujourd'hui pour la poésie légère, pour les chansonnettes.

    ·         Les vers de six, quatre, deux syllabes s'emploient rarement en série continue. Ces vers très courts sont utilisés pour contraster avec des vers plus longs et créer ainsi un effet de surprise, de brièveté. Dans tous les autres cas, on parle de vers impairs.

                C. Du vers à la strophe

                La strophe est l'ensemble constitué par un nombre de vers limité, avec une disposition fixe des rimes (voir ci-dessous) et des mètres, et, qui peut se reproduire indéfiniment.
    La strophe comprend en général de quatre à quatorze vers. En principe, le poète choisit librement le schéma de la première strophe qu'il est tenu de respecter dans la suite du poème.

    Les principales strophes

    Nom du vers

    Nombres de vers

    Le distique

    2 vers

    Le tercet

    3 vers

    Le quatrain

    4 vers

    Le quintil

    5 vers

    Le sizain

    6 vers

    Le septain

    7 vers

    Le huitain

    8 vers

    Le dizain

    10 vers

     

                II. LES SONORITÉS ET LE RYTHME DANS LE POÈME

                A. La rime

                1.Définition de la rime

     

                Homophonie (identité des sons) de la dernière voyelle accentuée du vers, ainsi que des phonèmes qui, éventuellement la suivent.

                Elle est en elle-même une sorte particulière d'accent, en tant qu'elle est constituée de sons remarqués ou remarquables : elle est un accent phonétique. C'est-à-dire que la rime ne saurait se contenter de sonorités banales et qui passent inaperçues, sans trahir sa mission qui est de se faire entendre, de ponctuer le vers soit en frappant soit en charmant l'oreille.

     

                2.Qualité de la rime

    ·         Rimes pauvres :elles sont constituées d'un seul phonème commun (un seul son-voyelle) comme dans matin et chemin , pas et plats...

    ·          Rimes suffisantes :elles sont constituées de deux phonèmes (deux sons) communs comme dans brève et sève / ville et agile...

    ·         Rimes riches :elles sont constituées de trois phonèmes (trois sons) et plus comme dans image et hommage / patin et matin...

     

                3. Le genre des rimes et leur alternance


                On appelle rime féminine celle qui se termine par un -e- (joue, loue), même si après le -e- figure dans une marque du pluriel : s, nt (tues, ignorent). On appelle rime masculine toutes les autres rimes (doux, vous).

                La versification classique impose la règle de l'alternance des rimes féminines et masculines. Les poètes modernes préfèrent faire alterner les rimes vocaliques (joue, nous) et les rimes consonantiques (goutte, route).

     

                4.La disposition des rimes

                Elle est déterminée par leur succession. Plusieurs combinaisons sont possibles.

     

    Caractéristique

    Rimes plates ou suivies

    A A B B

    Rimes croisées

    A B A B

    Rimes embrassées

    A B B A

     

     

     

     

                B.ALLITÉRATION ET ASSONANCES

                1.L’allitération

                L'allitérationest la répétition du même son-consonne. Son rôle essentiel est de rythmer le vers, de constituer une trame sonore du poème. Elle peut créer une harmonie imitative: elle évoque alors le bruit que ferait ce dont le poème parle. Elle peut aussi suggérer une impression: c'est l'harmonie suggestive. Elle peut enfin produire un effet humoristique. L'allitération sert d'abord à mettre en évidence une unité de sons.
    Exemple : Enfin avec le flux nous fait voir trente voile (Pierre Corneille). L'allitération en « f » et en « v » exprime le bruit des bateaux sur l'eau.

     2. L’assonance

                L'assonanceest la répétition du même son-voyelle. Elle instaure des échos entre les mots et, par là-même, installe des correspondances de sens entre eux. Combinée à l'allitération, elle crée une musique des vers et met en évidence une unité de sons.
    Exemple : Les âmes du Liban sont une symphonie (Charles Corm). Les voyelles nasales « an, on, ym » évoquent une musique éclatante.

    C. LE RYTHME DANS LE POEME

                À l'origine, la poésie était toujours accompagnée de musique. Les vers ont conservé ensuite le rythme, donné par le jeu de l'accent, la coupe, l'enjambement, le rejet et le contre-rejet.

                1. L'accent

    C'est l'augmentation de l'intensité de la voix sur une syllabe. En français, il porte sur la dernière syllabe non muette d'un mot long ou d'un groupe de mots courts. Par ailleurs, dans un groupe nominal ou verbal, le mot le plus important porte un accent de coupe. Le nombre et la place des accents sont déterminants pour le rythme. On distingue deux genres d'accents :

    a.L'accent fixe

    Au XVIIe siècle, le vers classique supportait deux accents : l'un en son milieu qui est la césure et l'autre à sa fin qui est la rime. Ces deux accents divisent le vers en deux parties qu'on appelle hémistiches. Mais au XIXe siècle le vers ne supporte plus de césure.

    Exemple :

    Un jour sur ses longs pieds,//

    -allait je ne sais où/

    Le héron au long bec,//

    -emmanché d'un long cou/ _(La Fontaine)

    La partie en gras est la 1re hémistiche
    La partie non en gras est la 2e hémistiche.

    .  Les deux tirets obliques « // » sont la césure
      Le seultiret oblique « / » est la rime

     

     

    b.L'accent mobile

                Le rythme est le mouvement du poème; il peut être l'image musicale du mouvement de la pensée.

                Le rythme régulier peut être binaire lorsqu’il est coupé en deux par la césure (c'est le cas de l'alexandrin classique), ternaire (comporte trois accents) ou tétramètre (comporte quatre accents). Mais le rythme peut être aussi entrecoupé, lent, rapide, progressif et peut exprimer la régularité, la monotonie ou la tristesse...

    Exemple :Et vous donc Kadicha, multiple amphithéâtre,

    ------------Où le cœur s'abandonne au vertige des cieux... (Charles Corm).

    Et vous donc,' Kadicha,' multip' le amphithéâtre,'

    Où le cœur' s'abandon' ne au vertige' des cieux'

    C'est un tétramètre de rythme régulier qui exprime le calme dans la grotte de "Kadicha".

    √   Les « ' » désignent les accents mobiles.

                2. L'enjambement

                Quand la pause finale n'accomplit pas le sens du vers et que l'on doive le continuer dans le vers suivant, on dit qu'il y a enjambement.

    Exemple :Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines

                  Aux cailloux des chemins. J'entrais à Charleroi. (Arthur Rimbaud)

    3. Le rejet et le contre-rejet

                On dit qu'il y a rejet lorsque le sens du vers se termine au début du vers suivant.
    Exemple : Il est pris. — Oh! quel nom sur ses lèvres muettes
                  Tressaille ? Quel regret implacable le mord ? (Arthur Rimbaud)

    Lorsque le sens du vers commence à la fin du vers précédent, on dit qu'il y a contre-rejet.
    Exemple : Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automne

                   Faisait voler la grive à travers l'air atone. (Paul Verlaine)

     

                D. LES IMAGES POÉTIQUES

     

                Contrairement au discours scientifique qui utilise les images pour expliquer ou/et pour ramener l'inconnu au connu, la poésie emploie pour court-circuiter le langage ordinaire, ou pour restituer dans toute sa force une émotion, une impression que le langage ordinaire ne peut exprimer. La nouveauté et l'originalité des images poétiques créent un effet de surprise.

     

    QUELQUES FORMES DE POEMES

     

    Acrostiche :poème dont la première lettre de chaque vers, si on lit dans le sens vertical, donne le sujet du poème, le nom de l'auteur ou de celui à qui le poème est destiné.

     

    Ballade :au Moyen Age, poème lyrique à forme fixe, se composant de 3 strophes et d'un envoi qui commence en général par le mot « Prince ». Chaque strophe et l'envoi se terminent par le même vers, les 3 strophes sont symétriques par le nombre de vers, la position des rimes, la mesure des vers, tous de même longueur. XIXe siècle : poème épico-lyrique, à strophes égales, emprunté par les romantiques à l'Angleterre et à l'Allemagne : ce poème a pour sujet une légende guerrière, un amour tragique, un amour sanglant, un récit fantastique. De nos jours, la ballade évoque surtout l'idée de chant populaire. De nos jours, la ballade évoque surtout l'idée de chant populaire. A ne pas confondre avec l'orthographe de "balade', une promenade.

     

    Ode :(grec : « chant ») tout poème destiné à être mis en musique. Forme et sens très variés. Tout poème lyrique qui exprime d'une façon personnelle des sentiments communs à la masse des hommes, en strophes symétriques, en mètres variés, avec un système harmonieux de rythmes et de rimes.

     

    Rondeau :petit poème à forme fixe.13 vers sur 2 rimes aabbaaabaabba ; pause après le 5ème et le 8ème vers ; les premiers mots du rondeau se répètent après le 8ème et le 13ème vers sans compter pour un vers.

     

    Sonnet :De l'italien petite chanson : poème de 14 vers d'origine provençale ou italienne, importé au XVIe siècle par Marot.

    D'abord en alexandrins, il admit l'octosyllabe, puis tous les mètres ensuite.

    Le sonnet comporte 2 quatrains et 2 tercets.

    Les 8 premiers vers sont construits sur 2 rimes seulement sous la forme ABBA/ABBA. Ils doivent être semblables de disposition, et présenter chacun à l'intérieur deux rimes plates. Les tercets riment en CCD/EED ou CCD/EDE. Le dernier vers du sonnet est appelé "chute". Il doit être particulièrement brillant ou induire à la rêverie.
    En France, on ne trouve pas de sonnet avant le XVIe siècle, durant lequel Ronsard, Du Bellay et tous les poètes le cultivèrent avec ardeur. Le XVIIe siècle s'engoua du sonnet, et Boileau put écrire : «Un sonnet sans défaut vaut seul un long poème. » Mais le XVIIIe siècle l'abandonna presque complètement. Le romantisme le remit en honneur au XIXe siècle, et les parnassiens en tirèrent un beau parti. Parmi eux, J.-M. de Heredia porta le sonnet à un haut degré d'expression et de perfection.

     

     

     

     

    LA DISSERTATION

     

    I. DEFINITION

          

            La dissertation est une réflexion méthodique, cohérente et rigoureuse sur un problème d’ordre général, philosophie, historique littéraire, etc. Elle consiste à trouver des idées originales, à mener un raisonnement logique sur un sujet à travers une argumentation solide.

         Elle vise trois objectifs que sont :

    . le niveau de maitrise de la langue par le candidat ;

    .le degré de culture générale de celui-ci ;

    .sa capacité à raisonner face à un problème.

         Une dissertation comprend trois parties classiques : introduction, développement et conclusion.

     

    II. LES TROIS PARTIES CLASSIQUES DE LA  DISSERTATION

     

    1.      L’introduction

     

                Elle  introduit le sujet d’une idée générale ayant de près ou de loin un rapport avec le sujet. Loin d’être une simple formalité appelée techniquement « stimulus» évité au candidat de faire du but en blanc qui ne corresponde à aucune logique tout en lui permettant d’aboutir avec élégance au sujet. Ensuite, l’on intègre le sujet in extenso s’il est court et entre guillemets en faisant ressortir la problématique mais lorsqu’il est long, il faut en paraphraser l’auteur en reprenant les mots clés entre, guillemets. Enfin, l’introduction se termine par l’annonce du plan.    

     

    2.      Le développement

     

               Il comprend deux ou trois parties en fonction du plan ou de la démarche suivie. Chaque partie doit ouvrir par une idée prise de position qui doit être étoffée par deux ou trois autres paragraphes (c’est à titre indicatif sinon l’on peut aller au- delà, même si cela comporte des risque d’extrapolations pouvant faire dévier du sujet à cause des longueurs inutiles). Ces idées sont, faut- il le rappeler, les arguments qui soutiennent la position prise dans la partie.

                Les différents parties et les paragraphes doivent être typographiquement distincts, c’est- à- dire marqués par des alinéas et reliés par des connecteurs logiques en fonction des rapports qui les lient. Les citations et les proverbes que l’on y emploie doivent être mis entre guillemets et les titres des œuvres soulignés.

     

    3.      La conclusion

     

                Le développement y est récapitulé, c’est-à-dire que l’on en fait le bilan avec probablement un point de vue puis l’on procède à une ouverture. D’ouverture, il ne s’agit pas forcement une question comme beaucoup le croient mais c’est un regard nouveau qui prolonge le débat sous un autre angle.

                En résumé, l’introduction pose  le problème, le développement tente de le résoudre et la conclusion en fait le bilan et élargit la perspective.

     

    III.  LES TYPES DE PLAN

           Comme tout travail de réflexion, le sujet de dissertation fait appel à une démarche qui obéit à une méthode d’approche. Dans ce sens, il requiert des types de plans précis qu’il convient de recenser et d’analyser.

     

    1.      Le plan dialectique

            C’est un plan qui se déroule entre trois périodes : une thèse, une antithèse et une synthèse.

    a)- La thèse : elle consiste à développer la thèse, c’est-à-dire le point de vue proposé par le sujet. Il s’agit d’expliquer ce point de vue comme si l’on en était l’auteur, preuves à l’appui.

    b) l’antithèse : cette partie regroupe tous les éléments opposables à la thèse. Appelée également partie restrictive, elle peut être fait de réserves ou de restrictions ou d’insuffisances émises par rapport à la thèse.

    c)- La synthèse : la synthèse expose ce qu’il convient de penser à la suite de la confrontation entre la thèse et l’antithèse. Elle doit dépasser les idées développées dans les deux parties précédentes et apporter des éléments soutenus qui pourraient refléter la position du candidat.

     

    2.      Le plan problème- causes- solution

            Appelé plan analytique par ailleurs, il est le plan des sujets d’ordre général et se pose sous la forme d’une opinion ou d’un point de vue affirmer ou à confirmer, même si dans la formulation du sujet l’on peut rencontrer la question « qu’en pensez-vous ?». Ce type de plan porte sur de grands phénomènes comme la pollution de l’environnement, la prostitution, la drogue, le terrorisme, la corruption, la délinquance juvénile, le fanatisme, etc. Le candidat doit donc faire le constat de l’existence du phénomène puis en rechercher les causes et enfin proposer des solutions.

     

    3.      Le plan inventaire

            Un tel plan invite le candidat à faire l’inventaire des différents éléments sur lesquels doit porter sa réflexion. Il s’agit d’une étude minutieuse des acceptions des termes du sujet. Le candidat est alors invité à bien illustrer les éclairages qu’il apporte pour être convaincant.

     

    4.      Le plan comparatif

             Il consiste en une comparaison de deux éléments rapprochables soit en termes de différence, soit en termes de convergence. Face à un sujet du genre, il convient d’avoir le réflexe de penser qu’il y a matière à comparer. Bref, la comparaison se fait par analogie.

     

    5.      Le plan explication et illustration de   formule

                Avec ce plan, il faut expliquer de point vue de sorte qu’il n’y ait plus de zone d’ombre. Les idées doivent être étayées par des exemples précis. Dans l’approche, l’on peut aller à deux ou trois interprétations exprimant toutes, ce que le sujet traduit comme préoccupation.

     

    IV. LES QUESTIONS DU LIBELLE

     

                Un sujet de dissertation comporte une ou deux parties qui permettent au candidat de bien circonscrire le développement en lui précisant ce qu’il doit faire. C’est ainsi que l’on rencontre des consignes types  à titre indicatif que nous allons énumérer puisqu’on ne peut pas les prendre toutes au cas par cas.

     

    1. Expliquer

                C’est faire comprendre par un développement détaillé. En effet, un sujet est le plus souvent une pensée concentrée et il s’agit dans ce cas de le développer, de l’expliciter avec des arguments et des exemples historiques, livresques, etc. Pour ce faire, l’explication doit aller dans le sens de l’affirmation de l’auteur

     

    2. Discuter

                 Il s’agit d’examiner minutieusement une question pour en débattre le «pour » et le « contre». La discussion repose sur la dialectique qui consiste à opposer une antithèse à la thèse dont la dynamique aboutit à une synthèse. Dans la discussion l’on examine la question dans ses moindres détails afin de faire apparaître les éléments contradictoires à partir desquels on construit la synthèse. Enfin, il faut noter que la discussion ne doit être ni partielle ni partiale ; elle vise surtout à l’objectivité.

     

    3. Qu’en penser ?

                Une telle question suppose la liberté du candidat. Il y a discussion ou non selon sa position par rapport au problème :

                S’il épouse les idées de l’auteur, il n y a pas de discussion ; il suffit d’expliquer et de justifier le postulat.

                Si en revanche l’on n’est pas du même avis que l’auteur, il ya alors discussion et cela repose sur le principe énoncé dans la consigne «discuter».

     

    4. Commenter

                Le commentaire consiste à faire des remarques sur une pensée, un texte ; une œuvre. Ces remarques peuvent être favorables ou défavorables au sujet ou encore favorables pour un des ses aspects et défavorables pour un autre. L’essentiel ici est de toujours apporter des arguments solides quelle que soit son option.

     

       5. Comparer

             Il s’agit d’établir des éléments de ressemblance et différence à partir de deux ou trois critères de comparaison. Chaque élément à comparer se situe toujours en début de partie comme une idée prise de position et développé par les aspects de la comparaison sous forme de paragraphe (deux ou trois).

     

    6. Développer

            Cette consigne demande de faire prendre de l’ampleur au sujet en exposant avec des détails. Un sujet de ce genre sous-entend des références, des allusions qui sont des non-dits dont il faut faire ressortir différents aspects.

     

    V. QUE FAIRE DEVANT UN SUJET ?

     

                Il y a bien une attitude qu’il convient d’avoir devant un sujet si l’on ne veut pas le rater en faisant un hors sujet ou le traiter avec des idées formelles (pour la forme). C’est pour cela qu’il faut suivre certaines étapes.

     

    Comprendre le sujet

              Pour comprendre le sujet, il faut le lire très attentivement et de façon répétée. Ensuite, l’on doit souligner certains termes clés qui permettent de connaître le domaine concerné (le thème traité par le sujet). Puis l’on analyse la position du problème, c’est- à- dire comme le problème est posé par le sujet. Enfin, une reformulation peut être faite pour préciser d’avantage la problématique.

     

    Recherche des idées

                Une fois le sujet compris, il y a lieu de recherche les idées pour mener la réflexion. Mais justement, c’est là que surgissent les difficultés car l’on ne comprend pas trop souvent ce que c’est que l’idée. D’idée, il faut savoir qu’il s’agit des éléments à utiliser pour expliquer le sujet et à le commenter ou le discuter, etc. Selon la consigne. L’on peut les recenser pèle mêle avant de passer à l’étape suivante qu’est le tri, puis l’on procède au classement.

     

    La rédaction

                 C’est l’ultime étape de la dissertation.

                Le travail consiste a construire un texte riche en langue et profond en analyse. Les fautes à cette étape sont à exclure et les expressions alambiquées à proscrire. Tout doit être dit  clarté à travers une présentation qui facilite la lecture au correcteur. Bref, le constat doit être fait que les trois objectifs essentiels de la dissertation sont atteints. En général, il est conseillé aux candidats de faire l’introduction et la conclusion au brouillon avant d’entamer la rédaction du corps du devoir. Mais il est bon de savoir que c’est plutôt à titre indicatif sinon celui qui se sent à l’aise peut faire son introduction, passé au développement avant de terminer par la conclusion comme l’ordre normal.

                Pour conclure, disons qu’une dissertation est l’expression intégrale du niveau du candit. Pour cela, il doit se concentrer pour faire efficacement le travail afin qu’on sache ce dont il est capable en matière de réflexion et de conception. Quant au travail en tant que tel,  insistons pour dire que l’introduction pose le problème, le développement tente de le résoudre et la conclusion en fait le bilan tout en élargissant la perspective.

     

     

     

    QUELQUES SUJETS DE DISSERTATION

     

    Sujet 1 Familles, je vous hais !... Approuvez-vous ce célèbre anathème qu’André Gide lança dans les Nourritures terrestres en 1897 ?

     

    Sujet 2 : Que pensez-vous de cette affirmation de Gaston BERGER : Il faut être assez adapté à la profession pour être efficace et heureux ; et il faut être assez séparé de sa profession pour ne pas en être l’esclave ?

     

    Sujet 3 :Eugène Ionesco écrit : « La littérature empêche les hommes d’êtres indifférents aux hommes ».

            Qu’en pensez-vous ? Vous fonderez votre réflexion sur l’analyse d’exemples précis.

    Sujet 4

     « Les romans, ce peut être aussi apprendre, en se donnant du plaisir, à mieux ouvrir les yeux pour agir demain. »

                Commentez ce point de vue de Georges Jean dans « Le Roman » (Le Seuil, 1971).

    Sujet 5

    « Un jour quelqu’un me disait que la culture ne sert à rien. Or, sans la culture nous n’avons pas d’avenir »disait Bernard B. DADIE, écrivain ivoirien in Ivoire Hebdo Magazine no 002 du 7 août 2003.

     

    Sujet 6

    « L’art est un fait pour troubler. La science rassure. »Que pensez-vous de ces affirmations de Georges Braque ?

    Sujet 7

    La certitude est-elle le signe d’une pensée morte ?

    Sujet 8

    La citoyenneté.

     

     

     

    LA NOTION D’ARGUMENTATION

     

    Une thèse peut être soutenue d'arguments de nature diverse. On peut distinguer deux catégories :

    ·         Ceux qui sont fondés sur l'expérience :ils tirent alors leur validité du réel et persuadent le récepteur par les éléments référentiels qu'il peut connaître et confirmer.
    C'est le cas de l'argument d'autorité, qui s'appuie sur une citation, ou sur une opinion dont on souligne la valeur communément admise. C'est le cas aussi de l'exemple argumentatif, qui donne à l'exemple une portée générale.

    Exemples :
    Un argument d'autorité : La sédentarisation grandissante de l'humanité dans les villes est, comme l'a montré Michel Tournier, un signe de la guerre ancestrale qu'elle a toujours menée contre les nomades.

    Un exemple argumentatif :Il suffit de regarder les cages bétonnées que sont devenus les grands ensembles pour douter qu'ici s'installe vraiment une communication chaleureuse.

     

    ·         Ceux qui sont fondés sur la logique :ils tirent leur validité de leur aspect rationnel et convainquent le lecteur par l'adhésion intellectuelle.

    C'est le cas de l'argument par déduction, qui tire une conséquence logique d'une cause générale (l'argument par induction effectue la démarche inverse, remontant de la manifestation concrète au principe général). C'est le cas aussi de l'argument par analogie, qui, pour établir un phénomène, le rapproche d'un autre qui lui est apparenté.

    Exemples:

    Un argument par déduction :L'humanité s'est toujours épanouie dans la communauté et, pour cela, les hommes ont recherché les concentrations urbaines, quitte à souffrir de leur pléthore. Pourquoi aujourd'hui en serait-il autrement?

    Un argument par analogie: Il est aussi vain de stigmatiser la ville moderne que de regretter perpétuellement la disparition d'un prétendu âge d'or.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Deuxième partie :

    Littérature

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

                                                                                

     

     

     

     

     

     

     

    LA LITTERATURE

    A.    LA NOTION DE LITTÉRATURE 

                Le terme littérature désigne l’ensemble des œuvres issus de la réflexion humaine et qui revêt un caractère littéraire. Or, ce qui est littéraire relevé d’abord de la lettre et de l’écriture. On peut déduire que d’une façon générale parler de la littérature c’est faire référence à l’ensemble des œuvres écrites d’un pays, dune région, d’un espace linguistique, etc. toutefois on ne doit occulter la spécificité de certaines régions d’Afrique caractérisé par l’oralité. Ici, le souci de l’esthétique est pris en compte dans les textes oraux.

                La littérature est un des piliers de l’art. Parmi ces piliers on peut citer la peinture, la sculpture, le dessin, la musique, l’architecture, le cinéma la danse (chorégraphique).

    1.      Définition

    Si l’on consulte les dictionnaires on peut retenir les définitions suivantes selon l’ouvrage consulté.

    Ainsi on peut retenir que selon le ROBERT, la littérature est :

    -          L’ensemble des connaissances, en somme la culture générale relative aux lettres.

    -          L’ensemble des œuvres écrites qui portent la marque de préoccupation esthétique ; les connaissances et activités qui s’y rapportent.

    -          Tout usage esthétique du langage même non écrit.

    Par contre selon le LAROUSSE, la littérature peut se définir comme :

    -          L’ensemble des œuvres écrites auxquelles on reconnait une finalité esthétique.

    -          L’ensemble des œuvres considérées du point de vue du pays, de l’époque, du milieu où elles s’inscrivent du genre auquel elles appartiennent.

    -          La production de ces œuvres, l’activité ou le métier de l’écrivain ou de l’homme de lettres

                De ces défiions on peut retenir que la littérature est avant tout un art du langage. Ainsi la littérature exploite les potentialités du langage  et ne sert pas seulement des mots  comme des outils indifférents.

                De même on peut concevoir la littérature comme l’expression de l’homme, de ce qu’il a de plus humain. C’est le lieu de rencontre entre les hommes (Ecrivain -lecteur). C’est donc un puissant moyen de communication.

    Mais au fais pourquoi écrit-on ?

     

    2.      Objectifs

    Parmi les objectifs de la littérature on peut inscrire :

    -          On peut écrire pour la gloire et la fortune : les écrivains exploitent leur talent pour accumuler des richesses et surtout accéder à la gloire

    -          On peut écrite aussi pour se délivrer : cette motivation parait chez bien d’écrivains. L’écriture même si elle souffrance, en elle, peut servir de Source de délivrance et d’accomplissement.

    -          On peut écrire juste pour communiquer.

    -          On peut écrire pour résoudre des questions existentielles : l’écriture permet de s’interroger sur la condition humaine et le devenir de notre monde.

    B.     LES FONCTIONS DE LA LITTÉRATURE

    Il faut préciser de prime à bord que la littérature n’est pas utilitaire puisqu’on peut s’en passer. Cependant du fait de ses capacités à vulgariser des connaissances, elle est en effet un moyen de connaissance de l’homme et du monde. Ainsi la littérature permet de connaitre :

    -          Le passé (à cause de l’arrière fond historique et mental)

    -          D’autres civilisations (arrière fond culturel), etc.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    LITTERATURE ET ENGAGEMENT

    I.                   LA LITTERATURE COMME ENGAGEMENT

    1.      Qu’est ce qu’un engagement ?

                S’engager c’est prendre position pour une cause un idéal, prendre position contre un état de chose, une idéologie. Toute prise de position se traduit pour une activité qui est soit violent, soit pacifique soit les deux à la fois. En règle générale les prises de position des hommes de culture, des intellectuelles se situent sur le terrain des idées, et donc de la critique ; il s’agit pour l’intellectuel de jouer un rôle de catalyseur des mouvements de son temps ; la plume l’écriture, doivent servir à réveiller les consciences endormies ; à ouvrir les yeux fermés sur la réalité incomprise ; la littérature dénonce comme elle annonce. Elle contient rejet et projet ; voix des sans voix, elle est l’avant garde des luttes de son temps.

    « La littérature est une expression, un langage comme toute expression, elle n’est  pas neutre elle prend position par rapport au monde par rapport aux réalités socio-historiques, aux valeurs, la littérature est engagement ».

                Elle est un miroir qui reflète les maux et les contradictions d’une époque, le malheur et le bonheur d’un temps ; comme dirait Sartre, l’écrivain est par « nature » plongé jusqu’au cou dans histoire. « La littérature, ce ne sont que des mots mais des mots qui expriment des maux ».

                La littérature est une arme, une arme aussi dangereuse qu’une Kalachnikov, qu’une Bombe ; un canal de diffusion des sentiments, visions et idées nouvelles, elle est subversive dans son essence même pour toutes les formes de totalitarisme ; à ce titre elle doit prendre part aux luttes émancipatrices des opprimés, des peuples.

                Cette conception est défendue par les marxistes pour lesquelles toute littérature véhicule une idéologie : « un ensemble d’idées qui prône une conception bien donnée de la vie individuelle, sociale et des rapports  sociaux ». Ainsi ils font la distinction entre littérature bourgeoise et littérature progressiste ou révolutionnaire.

                La littérature bourgeoise par exemple sert à mystifier les consciences ; détourner l’homme des problèmes réels et des solutions concrètes. A quoi sert de magnifier l’amour et le beau dans un monde de misère, d’exploitation de l’homme par l’homme ?

                A l’opposé, la littérature doit servir à dénoncer, à démystifier à sensibiliser,  à faire prendre conscience, à mobiliser.

                Dans la mémoire collective, Sartreest le symbole de l'engagementde l'écrivain. Il affirme qu'un texte n'est jamais neutre par rapport à l'époque où il est écrit — sauf la poésie qui, parce qu'elle traite des mots comme la peinture le fait des couleurs, peut ne porter aucun message.
                Les autres textes nous invitent à nous situer par rapport au monde dans lequel nous vivons: ou bien ils le présentent de façon positive et nous invitent à le conserver, ou bien ils le présentent négativement et nous exhortent à le changer. Il peut être confortable, en effet, de se réfugier dans la lecture du patrimoine, des textes du passé qui n'ont plus de prise directe sur le monde actuel. Mais tout écrivain doit savoir qu'il est impliqué dans ce qu'il écrit, et qu'il implique son lecteur. Il doit écrire en s'engageant consciemment, en sachant qu'il écrit toujours pour un public désigné, qu'il répond à une urgence.

    2.      Les autres formes d'engagement:

                L'engagement de l'écrivain peut se situer ailleurs. Ses valeurs peuvent ne pas être strictement politiques, mais morales ou culturelles: il défendra alors les valeurs de son pays, de sa terre, de l'humanité entière, désireux de résister par un langage libre et lucide à toutes les formes d'aliénation. Cet engagement peut aussi se faire au nom de la littérature tout entière.        On peut considérer qu'il appartient à l'écrivain de mettre en place un échange conscient avec son destinataire, de le faire réfléchir sur les livres et, à travers eux, sur les relations entre les hommes. On peut voir enfin dans les textes littéraires une résistance efficace à toutes les paroles émiettées, disloquées ou incohérentes. Le travail de l'écrivain peut ainsi s'efforcer de redonner un sens à ce que nous vivons.

                Dans un « monde cruel, déchiré », Soljenitsyne veut faire prévaloir une vision universelle de l'homme à travers la littérature. Résister à toutes les formes d'oppression, c'est aussi le projet de Camus. Italo Calvino croit au pouvoir qu'à la littérature d'imposer de nouveaux « modèles de langage, de vision, d'imagination ». Milan Kundera voit dans « l'esprit de complexité » du romanun moyen de lutter contre les simplifications excessives du monde moderne.

     

    II.                LES LIMITES DE LA LITTERATURE ENGAGEE 

     

                La Littérature  en s’engageant court le risque de se faire populaire de  perdre en qualité.

                Elle occulte la fonction principale de tout art : la recherche de la belle forme, et l’expression d’une originalité subjective, un roman n’est ni un trac, ni pamphlet. Un écrivain à la solde du pourvoir ou du contre pouvoir est-il encore un écrivain ? Ne devient –il pas un  scripte, un pharisien, un idéologue ?

    Mais la littérature ne peut se couper du monde. Il faut concilier, engagement et qualité, objectivité et expression subjective ; chaque auteur est un témoin original des événements de son temps.

     

    Notes sur quelques auteurs

     

    Alexandre Soljenitsyne:

                Né en 1918, Alexandre Soljenitsyne passe sa jeunesse à Rostov sur le Don, dans le sud de la Russie. En janvier 1945, il est arrêté pour avoir émis dans une lettre privée des doutes sur les qualités militaires de Staline. Il est condamné sans appel à 8 ans de déportation dans un camp, expérience qu'il relatera dans « Une journée d'lvan Denissovitch ». À partir de 1964, interdit en URSS, il publie ses oeuvres à l'étranger: «Le Premier cercle», « Le Pavillon des Cancéreux » et « L'archipel du goulag ». Il a obtenu le Prix Nobel de littérature en 1970. 

    Italo Calvino:

                Italo Calvino grandit à San Remo dans un univers centré autour de la nature. Engagé de force dans les jeunesses fascistes en 1940, il entre dans la Résistance dès le milieu de la guerre et s'inscrit au Parti communiste. Il écrira toute sa vie pour divers journaux: « Il Corriere della Sera », « Contemporaneo », ou encore « La Repubblica ». En 1947, il écrit son premier roman, « Le sentier des nids d'araignées ». Il quitte le Parti en 1957 et publie un conte philosophique fantastique: « Le baron perché », « Le vicomte pourfendu » et « Le chevalier inexistant ». Il s'installe en 1967 à Paris, fréquente des cercles littéraires comme l'OuLIPo et rencontre Roland Barthes, Raymond Queneau et Georges Pérec. Très sollicité, il donnera des conférences dans le monde entier.  

    Milan Kundera:

                Milan Kundera a un parcours assez atypique. Il rejoint le parti communiste en 1948, avec beaucoup d'enthousiasme. Il en est radié deux années plus tard pour avoir fait preuve d'individualisme. Principal acteur du printemps de Prague en 1968, il se retrouve privé de la nationalité tchécoslovaque. Il devient alors citoyen français en 1981, et rédige désormais ses romans dans cette langue. Il reçoit le Prix Médicis pour « La vie est ailleurs » en 1973, et le Prix de la critique de l'Académie françaisepour son essai sur « L'art du roman » en 1987. 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    RESUME DE QUELQUES ŒUVRES

    1.      Les Soleils des IndépendancesAhmadou Kourouma

     

    Ahmadou Kourouma met en scène un monde en décomposition n'offrant aucune issue à son antihéros : Fama Doumbouya.

                Issu de la société aristocratique malinké, Fama Doumbouya est dépouillé de ses prérogatives par les autorités coloniales. Pour laver l'affront, il participe au mouvement de Libération nationale, en espérant sa réhabilitation, une fois les colons partis. L'indépendance acquise, Fama reçoit une carte du parti en guise de remerciements.

          Récit de la déchéance d'un homme, le roman d'Ahmadou Kourouma est aussi celui du désenchantement national. Huit ans après la décolonisation, Ahmadou Kourouma lançait un brûlot en montrant que les indépendances avaient accouché d'une souris. L'itinéraire kafkaïen de Fama le démontrant aisément. Pour avoir oublié de raconter son rêve aux autorités, Fama est accusé de complot contre le pouvoir. Incarcéré, libéré, puis gracié, Fama refuse le pardon du chef de l'État (une véritable farce) et opte pour un retour au village natal. Mais en passant la frontière, il désobéit à l'injonction des gardes du pont séparant la côte d'Ébène de la République du Nikaï. Poursuivi, il saute dans le fleuve et meurt dévoré par le crocodile sacré, pourtant l'animal totem de sa dynastie.

          Ce fait résume bien la fin d'une époque : celle où l'Afrique ignorait les frontières arbitraires. Mieux encore que le décès de Fama, c'est la stérilité de son épouse Salimata qui l'exprime symboliquement. Ce que décrit l'auteur ici, ce n'est pas tant la désillusion engendrée par les indépendances, que ce que j'appellerai l'Afrique grise. D'un côté, une Afrique romantique, qui se complaît dans sa grandeur coloniale ; de l'autre, une Afrique stérile, incarnée par la classe politique issue des indépendances. Se complaire dans une Afrique coloniale glorieuse, nous dit Kourouma est une folie ; croire en une Afrique indépendante prospère est une chimère. Toute cette Afrique grise, Ahmadou Kourouma nous la donne à lire dans une langue originale, qui consiste à introduire le phrasé malinké dans la syntaxe française, avec en prime une ironie épicée de proverbes. En un mot, Ahmadou Kourouma récrit l'aventure ambiguë de l'Afrique. Cette pertinente et impertinente méditation sur l'impasse africaine associée à l'originalité du ton fait des Soleils des indépendances un livre fondateur.

    2.      Carnet secret d’une fille de Joie, Patrick G Ilboudo

                L’auteur de ce roman Patrick G Ilboudo est burkinabé. C’est l’histoire d’une jeune fille nommée Fatou Zalme qui voit son destin changer suite à une grossesse indésirée à l’âge de 15 ans et à l’abandon du père de son enfant Bala Tondé qui était en 1ère.Après la naissance de son fils Ham, la misère et la marginalisation de Fatou Zalme la poussât à suivre les pats d’une de ses copines Hedy Zougmore qui était une prostituée. Malgré les conseils et les réprimandes de sa famille, celle-ci s’enfonçait de lus en plus dans son métier. Elle eut de nombreuses relations où elle rencontra plusieurs types d’hommes, surtout les politiciens. Elle eut deux opportunités de mariage, premièrement avec un handicapé qui l’apprit à aimer son fils et deuxièmes avec un blanc nommé Godefroy Deschamps. Ces opportunités tomberont à l’échec à cause de ses parents et d’un de ses clients le préfet maire de Balarasso. Une de ses relations avec un syndicaliste aboutit à un enfant malheureusement mort-né.

                Un jour, Fatou Zalme fait le point de sa vie et eut d’énormes remords. Elle prit des comprimés pour se suicider. Après cela, elle se confiât à son demi frères Mita Wogada ou elle lui raconta tout ses aventures. Elle tomba dans un sommeil de mort et fut rapidement hospitalisée à l’hôpital Yalgado où elle fut sauvée de justesse.

    3.      Le monde s’effondre,  Chinua Achebe

                Le monde s’effondre est un témoignage sur le mode de vie des africains avant et pendant la colonisation de l’Afrique noir par les européens. Jadis, enraciné dans la culture, le Ibo connaîtra un bouleversement socio- culturel dés les premiers jours de l’arrivé des colons.

               En effet, ce peuple étant animiste, accordait une grande importance aux valeurs traditionnelles. Les traditions Ibo gardent leur importance lorsque survient un évènement malheureux ou joyeux. Okonkwo, le personnage principal de cette œuvre est un farouche guerrier et un grand cultivateur qui projette de rehausser l’image de la famille ternie par un père assisté paresseux. Chinua Achebe brosse donc le portrait d’un homme rude, complexe, ambitieux qui veut s’accomplir et devenir une figure emblématique de son clan. C’est pourquoi il fut désigné par les responsables du clan pour l’enlèvement de Ikemefuna et de la vierge fille en compensation d’une femme assassinée dans le village voisin Mbaino. Mais ce dernier fut contraint à l’exil pour avoir tuer le fils âgé de Ezeulu lors de ses funérailles.

             Tandis qu’il lui restait quelques années pour prendre les plus hauts titres du clan. L’exil d’Okonkwo sera marqué par l’avènement de la colonisation à Umuofia. Après sept ans d’exil, Okonkwo regagna la terre paternelle et trouva que la société était divisée. Les partisans de la nouvelle religion furent entrés en conflit avec les détenteurs de coutume, car Enoch ôta le masque à un Egwugwu lors d’une cérémonie. En réplique, les membres du clan détruisirent  l’église. Ce qui conduisit Okonkwo et cinq autres autorités en prison. A la sortie de la prison, Okonkwo lança un appel à la révolte mais n’ayant pas le soutien, il décida de se suicider.

                L’œuvre est structuré en trois parties qui comportent  254 pages.

                La première partie  comprend 139 pages soit 13 chapitres. Elle décrit l’apogée de la société Ibo au Nigeria et dans laquelle évolue un grand guerrier du nom d’Okonkwo.

                La  seconde partie regroupe six  chapitres soit 39 pages évoque l’exil d’Okonkwo dans son village maternel pour avoir commis un meurtre, ainsi que l’arrivée des missionnaires blancs et la conversion de son fils aîné à la nouvelle religion (le christianisme).

                La  dernière partie  compte six  chapitres et raconte le retour d’Okonkwo dans son village natal régi par de nouvelles lois investies par les étrangers (missionnaires), où règne un désordre indescriptible. Indigné par les pratiques de la nouvelle ère, Okonkwo mis fin à sa vie.   Dans le roman, de nombreux thèmes sont abordés mais nous étudierons les grands thèmes tout en faisant leur rapport avec l’actualité.

    4.   La grève des battu,Aminata Sow Fall

            L’auteur de ce roman est sénégalais. L’action se passe en ville, qui pourrait être Dakar ou n’importe quelles autres agglomérations de l’Afrique noire. Les hommes au pouvoir considèrent les mendiants comme des déchets humains qui défigurent la ville et qui entravent le développement du tourisme. Mour N’diaye, un haut bureaucrate plein d’ambitions décide donc de se débarrasser une bonne fois pour toute de ces indésirables. Plus exactement il en chargera son adjoint zélé, Keba Dabo et ne veut plus entendre parler de ces mendiants. Il y a donc deux camps qui s’affrontent. Les puissants ne lésinent pas sur la violence et expédient les mendiants à deux cents kilomètres de la ville. Mais ces derniers sont solidaires entre eux. Ils refusent d’être frappés et humiliés surtout, ils sont conscients de la place qu’ils occupent dans la société. Leur grève a des conséquences déroutantes pour les puissants. Très rapidement, Mour lui-même eut besoin d’eux pour la réalisation d’un sacrifice qui allait lui attribuer le poste de vice président, mais ces derniers lui refusèrent leur aide. Mour voit alors son rêve s’écrouler avec la nomination du ministre de l’intérieur TOUMANE TOURE au poste de vice président.

     

    QUELQUES PROVERBES ET CITATIONS D’AUTEURS AFRICAINS

     

    « Quand un homme malpropre au moral et au physique te donne dans l’ombre un coup de pied, il faut lui en donner dix publiquement, sinon le salaud ira dire que la nature t’a privé de membres pour répondre. » A. Hampaté Bâ, L’étrange destin de Wangrin. p. 40

    « Quelle que soit la valeur du présent fait à un homme, il n’y a qu’un seul mot pour témoigner la reconnaissance inspirée par la libéralité, et ce mot c’est merci. », Ibid. p. 41

    « Si un jeune s’expatrie et qu’à l’étranger il ne trouve pas un père et une mère, c’est qu’il n’aura pas su être le fils qu’il faut. » Ibid. p. 41

    « Il suffit d’une petite fourmi rouge dans la trompe de l’éléphant pour incommoder à en mourir le plus gros gibier de la terre. » Ibid. p. 66

    « Mieux vaut jouir de la confiance du roi que d’être son fils douteux. » Ibid. p. 67

    «  Quand la justice tarde à agir, c’est qu’elle est allée au loin chercher de gros bâtons verts et flexibles pour mieux châtier les coupables. » Ibid. p. 72

    « A quoi sert de lier amitié avec un singe sinon pour lui demander, le jour où l’on voit son bâton accroché dans les branches de le décrocher. » Ibid. p. 87

    « L’histoire est un perpétuel recommencement. Les actions tournent, vont et reviennent périodiquement. Elles ne font que changer d’acteurs. » Ibid. p. 105

    « Les fesses courent un danger tant qu’un scorpion reste dans la culotte, si bouffant soit-elle. » Ibid. p. 118

    « Merci est un bien petit mot mais il ne sort de la bouche que sous l’effet d’un acte qui inspire de la gratitude. » Ibid p. 122

    « On ne se présente pas chez sa belle-mère les mains vides. » Ibid p 123

    « On n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace. » Ibid p. 128

    « Le poids du plus grand malheur s’allège quand on use de patience pour le porter. » Ibid p. 324

    « Une braise suffit parfois à allumer un incendie massif. » Ibid p. 325

    « On ne torture pas le malade, on le soigne. » Ibid p. 335

    « L’homme ne peut résister à la femme que lorsqu’il y a un barrage entre eux. » Ibid p. 362

    « L’homme n’est pas bon dans sa propre bouche. » Ibid p. 362

    « L’hyène a beau être édentée, sa bouche ne sera jamais un chemin de passage pour le cabri. » A. KOUROUMA, Les soleils des Indépendances, p. 17

    « La vérité comme piment mûr rougit les yeux mais ne les casse pas. » Ibid p. 76

    « L’or ne se ramasse que par celles qui n’ont pas d’oreilles solides pour porter de pesantes boucles. » Ibid p. 54

    « Un seul pied ne trace pas un sentier et un seul doigt ne peut ramasser un petit gravier par terre. » Ibid p. 174

    « L’homme n’est rien sans les hommes, il vient dans leur main et s’en va dans leur main. »

    S. BADIAN, Sous l’orage, p. 27

    « Quand on cherche, c’est avec l’espoir de trouver. » Ibid p. 35

    « Les pintades regardent celle qui les guide. » Ibid p. 36

    « J’ai plus peur de celui qui me respecte que de celui qui me menace. » Ibid p. 37

     

    « La meilleure des connaissances est celle qui mène l’homme vers les hommes. » Ibid p. 97

    « La panthère a ses taches au dehors, l’homme a les siennes en dedans. » Ibid p. 38

    « Même la langue et les dents, appelées à cohabiter toute une vie se querellent. » p. 38

    « C’est à force de réfléchir que la vieille femme parvient à transformer le mil en bière. » Ibid p. 39

    « On ne peut pas en se poussant dépasser le mûr. » Ibid p. 39

    « Le séjour dans l’eau ne transforme pas un tronc d’arbre en crocodile. »  Ibid p. 56

    « La force ne crée pas un chef mais un adversaire à abattre. » Ibid p. 108

    « Celui qui est sur le dos de l’éléphant ne doit pas craindre la rosée. » Ibid p. 127

    « Le jeune qui a parcouru cent villages est l’égal du vieux qui a vécu cent années. » Ibid p. 141

    « Un poussin destiné à devenir un coq, on le remarque le jour même de son éclosion. » Chinua ACHEBE, Le monde s’effondre, p. 82

    « Un bébé sur le dos de sa mère ne s’aperçoit pas de la longueur du chemin. » Ibid p. 124

    « Je ne peux pas vivre sur le bord d’une rivière et me laver les mains avec des crachats. » Ibid p. 200

    « Un animal frotte le flanc qui le gratte contre un arbre, un homme demande à son parent de le gratter. » Ibid p. 201

    « Un enfant ne peut pas payer le lait de sa mère. » Ibid p. 201

    « Le soleil brillera sur ceux qui sont debout avant de briller sur ceux qui sont à genoux au- dessous d’eux. » Ibid p. 14

    « Un homme qui paie ses respects aux grands prépare le chemin de sa propre grandeur. » Ibid p. 29

    « Un crapaud ne court pas en plein jour pour rien. » Ibid p. 80

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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